Cinéma de maison

Illustration A. Pontais EPFL SPS 2020

Tu connais le principe des dessins animĂ©s ? Fabrique un montage en carton qui te permet de comprendre le fonctionnement du cinĂ©ma, et de l’imiter, tout ça devant ton miroir !

Pour cette expérience, il te faudra :

  • du papier,
  • du carton,
  • un bouchon en liĂšge,
  • une punaise ou une Ă©pingle,
  • des feutres,
  • de la colle,
  • un miroir.
Étapes :

Imprime une des roues proposées ci-dessous. Tu peux commencer par une roue qui propose déjà des dessins pour comprendre le principe, et tu pourras ensuite utiliser la roue vierge pour créer ton propre dessin animé.

Pour la roue vierge, dessine des images qui se suivent dans les diffĂ©rentes cases. Attention, le mĂȘme dessin doit se rĂ©pĂ©ter dans chaque case, en restant au mĂȘme endroit, avec seulement de petites diffĂ©rences entre les cases. Le contraste doit ĂȘtre assez fort, n’utilise pas des couleurs claires ou des crayons de couleur pastels.

  Puis colle la roue sur du carton.

DĂ©coupe la roue ainsi que les fentes.

 
  Pique l’épingle ou la punaise au centre de la roue.
Et enfin, enfile un bouchon sur le pic de l’épingle derriĂšre la roue.  

Tu peux maintenant te placer devant un miroir ! Tiens la roue devant ton visage par le bouchon (dessins vers le miroir). Fais tourner la roue et regarde l’image dans le miroir, à travers l’une des fentes de ta roue.

Alors, qu’observes-tu ? Et comment cela fonctionne ?
VĂ©rifie ton raisonnement avec les explications ci-dessous :

On a l’impression que notre dessin est en mouvement ! Effectivement, notre phĂ©nakistiscope trompe notre cerveau, de la mĂȘme maniĂšre que le fait le cinĂ©ma.

Que ce soit dans notre phĂ©nakistiscope ou au cinĂ©ma, on fait dĂ©filer des images fixes, Ă  une grande vitesse. En voyant dĂ©filer des images qui se ressemblent, notre cerveau cherche la continuitĂ© entre ces images et comble donc les vides. C’est ce qui nous donne cette sensation de mouvement. Ce principe est appelĂ© le mouvement bĂ©ta. Ainsi, dĂšs que l’on prĂ©sente au cerveau une succession d’images lĂ©gĂšrement dĂ©calĂ©es, il invente le mouvement qui les relie.

Évidemment, la vitesse de dĂ©filement au cinĂ©ma est bien plus grande que dans notre expĂ©rience, elle avoisine les 50 images par seconde pour que l’on ne voit plus le scintillement.

Pour aller plus loin

Mais pourquoi faire des fentes et regarder nos images dans le miroir ?

GrĂące aux fentes, nous ne voyons chaque image qu’un instant trĂšs court, et le carton entre les fentes cache Ă  notre Ɠil le changement d’image. Notre cerveau est donc libre d’imaginer le mouvement qui relie les 2 images, sans ĂȘtre perturbĂ© par le changement puisqu’il ne le voit pas. Au cinĂ©ma, des images noires sont intercalĂ©es entre les images, pour jouer le mĂȘme rĂŽle.

Et la persistance rĂ©tinienne lĂ -dedans?

Cette impression de mouvement a longtemps Ă©tĂ© attribuĂ©e Ă  la persistance rĂ©tinienne (voir l’expĂ©rience  Voir le blanc en couleurs
  ) , qui n’y est finalement pour rien puisqu’elle crĂ©erait un empilement d’images et non une impression de mouvement.

Dans un thaumatrope (comme celui que tu as vu dans la vidĂ©o), c’est bien la persistance rĂ©tinienne qui joue un rĂŽle, puisqu’elle superpose 2 images l’une sur l’autre, mais pas dans notre phĂ©nakistiscope.

D’autres types de montages utilisent le mouvement bĂ©ta et donnent cette impression de mouvement, tu peux d’ailleurs en fabriquer :

  • Flipbook (comme celui de la vidĂ©o) : crĂ©e un petit livre (en commençant ton histoire Ă  la derniĂšre page !) et fais dĂ©filer trĂšs vite les images, tu recrĂ©eras de nouveau cette sensation de mouvement.
  • Zootrope : fais tourner un cylindre de carton noir percĂ© de fentes et place Ă  l’intĂ©rieur une bande de papier sur laquelle sont dessinĂ©es tes 12 images. Tu peux te servir d’une boite de fromage ronde comme support pour ton bricolage.
 
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Zoetrope.jpg