Lothar Helm

Prix de Section de chimie et génie chimique

Donner un cours devant 600 Ă©lĂšves peut en impressionner plus d’un. Responsable du cours de chimie gĂ©nĂ©rale pour les Ă©tudiants en mĂ©decine, Lothar Helm avoue que monter sur scĂšne avec un micro n’était pas facile au dĂ©part. Six ans plus tard, gĂ©rer un auditoire aussi imposant n’a plus de secrets pour lui : le professeur, qui prendra sa retraite en janvier, reçoit le prix de section pour l’excellence de son enseignement. Une rĂ©compense qui couronne une carriĂšre dans laquelle l’enthousiasme a toujours Ă©tĂ© le moteur principal. «Il faut aimer transmettre, surtout dans un tel cours. Être motivĂ© dans son domaine de recherche spĂ©cialisĂ©, c’est facile : cela l’est moins lorsqu’il faut enseigner des connaissances de base Ă  des gens pas forcĂ©ment adeptes de la chimie. Pour ma part, je me rĂ©jouis toujours autant de donner ce cours, mĂȘme aprĂšs 6 ans !»

Dans son auditoire, les Ă©tudiants sont trĂšs studieux. Soumis Ă  la pression des Ă©tudes de mĂ©decine, ils sont prĂ©sents du dĂ©but Ă  la fin du semestre. Pour encourager les interactions dans une classe de cette taille, Lothar Helm pose rĂ©guliĂšrement des questions et fait voter les Ă©tudiants Ă  main levĂ©e. «Il est difficile de beaucoup discuter avec eux, mais ils utilisent en majoritĂ© le module Moodle du cours pour communiquer avec les assistants et moi-mĂȘme», souligne-t-il. 

À travers sa carriĂšre, Lothar Helm a vu l’informatique rĂ©volutionner Ă  la fois le travail de l’enseignant, mais aussi le contact avec les Ă©tudiants. «Du tableau noir et des polycopiĂ©s, on est passĂ© Ă  la tablette avec projection sur Ă©cran gĂ©ant et aux PDF. Comme professeur, je suis plus surveillĂ© qu’avant : ils ont leur ordinateur en cours, et ils vont tout de suite vĂ©rifier ce que je dis sur WikipĂ©dia! Ils posent aussi beaucoup de questions par email.» Des interrogations qui se rĂ©vĂšlent souvent trĂšs intĂ©ressantes. «Ils ont un parcours trĂšs divers, de maths et physique Ă  ceux qui ont fait latin grec. Les bases sont trĂšs variĂ©es, ils amĂšnent un regard diffĂ©rent sur la matiĂšre.»

Avec 600 Ă©tudiants par volĂ©e, dont un tiers achĂšve des Ă©tudes de mĂ©decine, Lothar Helm a ainsi la satisfaction d’avoir vu passer 900 mĂ©decins dans son cours de chimie. «Si je me retrouve un jour au CHUV comme patient, espĂ©rons qu’ils aient apprĂ©ciĂ© mon enseignement! » conclut-il avec un clin d’Ɠil.