Bernard Dacorogna

Prix de Section de mathématiques 2017

Responsable du cours d’analyse pour les mathĂ©maticiens de deuxiĂšme annĂ©e, Bernard Dacorogna a pour mission de leur faire partager la beautĂ© d’une discipline exigeante. «L’analyse est le plus vaste sujet des mathĂ©matiques. Un collĂšgue l’appelle la science de l’infini. Pour un ingĂ©nieur, c’est la branche la plus importante, puisque toutes les Ă©quations de la mĂ©canique ou de la physique sont des Ă©quations diffĂ©rentielles qui ont rapport Ă  l’analyse», explique le professeur.

Dans son cours, Bernard Dacorogna s’efforce de transmettre sa passion, avec une belle rĂ©ussite, puisque son enseignement reçoit des Ă©valuations trĂšs positives et lui vaut cette annĂ©e le Prix de section de MathĂ©matiques. Adepte du tableau noir, il revendique un style d’enseignement traditionnel. «Je suis pour aller Ă  l’essentiel. La beautĂ© du raisonnement n’a pas besoin d’artifice.» Son outil principal, c’est l’enthousiasme : il aime transmettre, et ne se lasse jamais de sa matiĂšre, mĂȘme dans un cours qu’il donne depuis huit ans. «Les mathĂ©matiques, c’est extrĂȘmement difficile, mais merveilleux: un vrai tour de force de la pensĂ©e. Quand je vois un beau thĂ©orĂšme, je suis admiratif.»

Les Ă©tudiants apprĂ©cient sa mĂ©thode, en particulier les rĂ©visions aprĂšs chaque exercice. «J’aime, une fois le raisonnement terminĂ©, rĂ©expliquer oralement les diffĂ©rents points. Les Ă©tudiants ont fini de prendre des notes, et cela leur permet de prendre du recul et de vraiment comprendre les choses», souligne-t-il. Quand on lui pose des questions, le professeur insiste sur la nĂ©cessitĂ© de se montrer humble. «Si vous n’ĂȘtes pas sĂ»r de votre rĂ©ponse, il faut le dire : «je ne sais pas, laissez-moi rĂ©flĂ©chir». Je l’applique et mes assistants aussi. Je trouve trĂšs important d’avoir cette honnĂȘtetĂ©-lĂ  envers les Ă©tudiants.»

La rentrĂ©e de septembre 2017 est la derniĂšre pour Bernard Dacorogna, qui prendra sa retraite l’an prochain aprĂšs 35 ans d’enseignement. Mais pas question pour lui d’oublier les mathĂ©matiques. «C’est ma vie, j’adore ça ! J’espĂšre bien pouvoir continuer Ă  collaborer sur plusieurs projets », dit-il. De ses annĂ©es Ă  l’EPFL, il garde le sentiment «d’ĂȘtre un privilĂ©gié», et espĂšre que ses collĂšgues plus jeunes auront la mĂȘme chance dans le futur. «L’important, surtout, c’est de prendre plaisir Ă  ce que l’on fait. C’est ce que j’ai toujours dit Ă  mes enfants, qui s’inquiĂ©taient des dĂ©bouchĂ©s: fais ce que tu aimes et suis ta voie!»