CarriĂšres dans l’industrie du sport

Health for Performance – Lausanne 2020 Youth Olympic Games
Le sport offre de nombreuses opportunitĂ©s de carriĂšre aux diplĂŽmĂ©s de l’EPFL. L’Ă©volution des Ă©quipements, l’intĂ©gration toujours plus poussĂ©e des technologies pour la formation, le suivi des performances ou la diffusion de contenus nĂ©cessitent le recours Ă des experts issus des programmes de formation de notre Ăcole. Ces nouvelles voies se dĂ©veloppent rapidement.

Opportunités de carriÚre dans l'industrie du sport pour les étudiants de l'EPFL
Témoignages
2023

JĂ©rĂŽme Clerc (ARâ08) Directeur et Skipper Realteam SA Co-Fondateur LĂ©man Hope
Quelle est votre parcours dans le monde professionnel sportif ?
La transition sâest faite durant mes Ă©tudes dĂ©jĂ . En parallĂšle Ă mon parcours Ă lâEPFL, jâĂ©tais trĂšs impliquĂ© comme naviguant au Centre dâEntraĂźnement Ă la RĂ©gate (CER) Ă GenĂšve. Jây ai peu Ă peu pris plus de responsabilitĂ©s et jâai repris lâadministration de ce centre une fois diplĂŽmĂ©. Ensuite, les choses se sont succĂ©dĂ© assez naturellement. Au travers de cette structure, jâai eu lâoccasion de conduire plusieurs projets dâĂ©quipes sportives avec un groupe de passionnĂ©s. Nous avons eu la chance de monter une Ă©quipe pour participer au championnat de D35 avec des rĂ©sultats assez fous puisque nous avons gagnĂ© les grandes Ă©preuves lĂ©maniques, comme le Bol dâOr et la GenĂšve Rolle et remportĂ© le championnat de sĂ©rie.
Câest dans ce contexte que jâai eu les premiers Ă©changes avec notre partenaire principal. AprĂšs 4 ans au CER, nous avons créé un nouveau projet consistant Ă monter une Ă©quipe professionnelle pour naviguer sur des championnats internationaux avec les bateaux les plus pointus du moment. Notre objectif Ă©tait dâoffrir la possibilitĂ© Ă de jeunes navigateurs de faire leurs armes et dâaccĂ©der au monde de la voile professionnelle. Nous avons montĂ© la structure Realteam qui fĂȘte ses 10 ans et avons conduit des projets en Extreme 40, Flying Phantom et GC32. Cette expĂ©rience sur les multicoques de course et les bateaux Ă foils nous a permis dâintervenir dans la conception de la nouvelle sĂ©rie de multicoques volants lĂ©maniques, les TF35, sur lesquels nous rĂ©gatons actuellement.
Depuis 2020, pour partager notre passion de la voile sur le Léman, nous avons également fondé une association, Léman Hope, qui soutient les jeunes en rémission du cancer en leur offrant un boost de confiance à travers la voile et la compétition.
En quoi vos Ă©tudes Ă lâEPFL vous ont Ă©tĂ© utiles dans votre carriĂšre ?
En dehors de la navigation, mon activitĂ© est assez variĂ©e, avec des parties administratives, financiĂšres et direction de projet. Sâil nây a pas de lien direct avec les Ă©tudes dâarchitecture que jâai faites Ă lâEPFL, je dirai quâil y a malgrĂ© tout de nombreux apprentissages que jâai pu mettre en Ćuvre.
Le premier point qui me vient Ă lâesprit, câest lâesprit critique, la capacitĂ© Ă analyser un projet en profondeur, identifier les prioritĂ©s et les ressources nĂ©cessaires Ă mettre en Ćuvre pour le faire aboutir. Je pense Ă©galement quâĂ lâEPFL nous apprenons Ă©galement trĂšs rapidement Ă gĂ©rer notre temps et Ă trouver le moyen de se focaliser sur les Ă©lĂ©ments les plus importants pour rĂ©ussir nos Ă©tudes. Câest dâautant plus vrai dans mon cas oĂč jâai continuĂ© Ă rĂ©gater tout en faisant mes Ă©tudes. Cette capacitĂ© Ă prioriser les actions est trĂšs utile dans les projets que je mĂšne aujourdâhui. Et finalement la capacitĂ© Ă argumenter. Les rendus dâarchitecture sont de trĂšs belles opportunitĂ©s pour apprendre Ă dĂ©fendre un projet.
Quel est votre plus beau souvenir Ă lâEPFL ?
Je dirai que câest ma premiĂšre critique architecturale. En fait, câest le premier projet que tu portes intĂ©gralement. Tu nâes plus dans une posture dâapprenant qui va rĂ©pĂ©ter ce quâon lui enseigne, mais dans celle dâun entrepreneur qui a créé quelque chose et qui va le dĂ©fendre. Câest une des premiĂšres fois ou tu tâappropries autant ton projet. Face Ă un panel dâexperts de renom, tu dois argumenter, dĂ©fendre le sens de tes choix, convaincre. Ce nâest pas Ă©vident, mais au final, ça te donne confiance dans tes capacitĂ©s. Et depuis, câest le cĆur de mon mĂ©tier.
Si vous aviez un conseil à donner à de jeunes étudiants, ce serait lequel ?
Je pense quâil faut profiter des Ă©tudes pour dĂ©velopper sa passion. Le choix du domaine dans lequel on se lance est primordial. Les Ă©tudes câest un moyen de construire de la connaissance dans un domaine quâon aime et dâalimenter ta passion. Câest gĂ©nial quand tu peux en faire ton mĂ©tier Ă la fin.
Quels liens pensez-vous pouvoir construire avec lâEPFL dans votre position actuelle ?
En fait, depuis quelques annĂ©es jâai envie dâamener encore plus de valeur ajoutĂ©e aux projets que je conduis. Je me suis demandĂ© comment je pouvais faire bĂ©nĂ©ficier la sociĂ©tĂ© des expertises que nous avons construites ces dix derniĂšres annĂ©es. LĂ©man Hope câest un premier moyen de partager notre passion. Je pense que nous avons Ă©galement une carte Ă jouer pour amener nos expertises en lien avec les bateaux volants dans le domaine de la mobilitĂ© douce. A lâEPFL, il y a depuis de nombreuses annĂ©es des projets de de bateaux motorisĂ©s sur foils. Je pense quâil y a de belles synergies Ă trouver entre nos expertises dâexploitation de bateaux complexes et les projets de dĂ©veloppements que mĂšnent les Ă©tudiants et les laboratoires de recherche.
DerniĂšrement, je me suis rapprochĂ© de lâEPFL pour voir les possibilitĂ©s de collaborations, et je suis enthousiaste quand le vois toutes les opportunitĂ©s qui existent. Je pense que nous avons une vraie opportunitĂ© de dĂ©velopper des projets qui contribuent Ă construire de la connaissance dans ce milieu en plein dĂ©veloppement, offre des perspectives dâemploi pour les jeunes diplĂŽmĂ©s et participe au rayonnement de la rĂ©gion sur le plan international.
Quels sont les types dâexpĂ©riences que vous recherchez dans ces Ă©changes ?
On a une grande expĂ©rience opĂ©rationnelle sur des bateaux volants. Nous pouvons amener le savoir-faire pour lâexploitation et lâoptimisation. Nous avons encore besoin dâexpertises scientifiques et des compĂ©tences dâingĂ©nierie dans des domaines comme les matĂ©riaux, la mĂ©canique des fluides, la propulsion, le dĂ©veloppement de chaines Ă©nergĂ©tiques, le choix et la gestion des sources dâĂ©nergie. Toutes ces expertises sont disponibles Ă lâEPFL et il y a dĂ©jĂ des Ă©tudiants qui travaillent sur ces sujets.

Adrien Peltier (GMâ22) IngĂ©nieur en fibre optique chez Alinghi RedBull Racing
Quâest-ce qui vous a donnĂ© envie de faire partie dâune Ă©quipe de compĂ©tition sportive ?
J’Ă©tais Ă un moment dans mes Ă©tudes oĂč je voulais faire quelque chose des mes mains, et pendant les 2 annĂ©es prĂ©cĂ©dant mon investissement dans l’association, je voyais ce bateau Ă foil (bifoiler de hydrocontest EPFL) voler de maniĂšre stable et gracieuse alors qu’il aurait dĂ» tomber. Je pense que c’est donc la volontĂ© de mettre la main Ă la pĂąte combinĂ©e avec une admiration pour la technique dĂ©veloppĂ©e par l’Ă©quipe. Je pense que la compĂ©tition est un super moteur pour pousser les idĂ©es au bout du bout, et un moyen de les valider.
Est-ce un souhait que vous aviez dĂ©jĂ en dĂ©marrant vos Ă©tudes dâingĂ©nieur ?
Je n’avais pas la volontĂ© de faire de la compĂ©tition, mais envie une de me confronter Ă des dĂ©fis Ă relever. La compĂ©tition mĂ©canique est finalement qu’une façon de fabriquer des problĂšmes tout en pouvant Ă©prouver les solutions.
Comment avez-vous mis à profit vos années sur le campus pour vos former au mieux à ce genre de défi ?
J’ai gardĂ© un oeil intĂ©ressĂ© aux diffĂ©rentes disciplines de ma filiĂšre (GM), pour avoir une vision d’ensemble d’un systĂšme, Ă©viter de me spĂ©cialiser dans un domaine et me fermer aux autres.
Quels ont été les projets particuliÚrement marquant au cours de vos études ?
Rien de ce que j’ai pu faire qau cours de mes Ă©tudes ne s’approche de ce que j’ai vĂ©cu en faisant parti de cette Ă©quipe de SSB en terme de diversitĂ©. La grande quantitĂ© d’enseignement technique en discutant avec les collĂšgues pour trouver la solution qui convient Ă tous, la gestion des diffĂ©rentes façon de travailler et niveaux d’implications, la gestion du temps, ce sont des apprentissages qui laissent des traces, rentrent parfois au forceps mais laissent des souvenirs fort.
Auriez-vous une anecdote, une histoire qui vous a particuliÚrement marqué ?
Je crois que je cite toujours la mĂȘme anecdote, mais Ă mon sens elle synthĂ©tise tout. C’Ă©tait notre premiĂšre compĂ©tition, dans la final de la partie 1V1 qui se joue en 3 courses. On avait fait bonne impression sur toutes les courses prĂ©cĂ©dentes, on Ă©tait contre l’Ă©quipe Ă battre (multiple vainqueur) et Ă la fin de la premiĂšre course, une marche arriĂšre trop puissante casse un Ă©lĂ©ment important du bateau. La premiĂšre rĂ©action est que toute l’Ă©quipe se concentre sur la casse. On avait en parallĂšle des virages qu’on aurait voulu prendre plus serrĂ©. A ce moment, un rappel est lancĂ© sur ce point et l’Ă©quipe s’organise autour de ces 2 objectifs. La piĂšce est rĂ©parĂ©e juste Ă temps avec les moyens du bord, et une piste a Ă©tĂ© trouvĂ©e pour amĂ©liorer les virages. Cela n’a pas suffit Ă nous faire gagner, mais voir cette Ă©quipe qui travaille en parallĂšle sous pression est un souvenir intense.
Quels sont les apprentissages qui vous ont été les plus utiles pour votre passage dans la vie professionnelle ?
Je suis restĂ© dans le milieu naval donc je me sers de beaucoup des connaissances techniques dans mon domaine, mais aussi dans d’autres comme l’Ă©lectronique, ce qui permet de mieux comprendre le point de vu de ces personnes maintenant, et dans une moindre mesure de l’appliquer moi-mĂȘme. Et Ă©videmment, une façon de travailler en Ă©quipe, d’ĂȘtre Ă l’Ă©coute et de communiquer qui transparaissent aujourd’hui.
Quels seraient vos conseils pour un étudiant qui voudrait suivre votre voie?
Qu’il faut se faire confiance, la passion et l’envie sont d’incroyables moteurs et si elles sont lĂ , il faut les suivre, prudemment d’abords puis si cela fonctionne, on plongera dedans. Puis, cela s’applique partout mais on a tendance Ă l’oublier, s’exprimer lorsque quelque chose ne fonctionne pas et s’exprimer quand quelque chose fonctionne bien. “Positive feedback goes a long way”

JĂ©rĂŽme Thevenot, Fondateur d’une start-up MedTech
Sur quelles recherches repose le développement de votre startup ?
Le dĂ©veloppement de notre start-up dĂ©coule de la recherche postdoctorale que je menais sur les troubles musculosquelettiques. J’ai travaillĂ© en tant que chercheur pour l’UniversitĂ© d’Oulu (Finlande), avec de fortes collaborations avec des hĂŽpitaux pour les tests cliniques et des centres vĂ©tĂ©rinaires pour l’expĂ©rimentation animale. Sur la base des dĂ©couvertes scientifiques et des discussions avec des chirurgiens orthopĂ©distes, nous avons identifiĂ© un besoin non satisfait que nous souhaitions combler avec Sensemodi. Nous avons rĂ©alisĂ© des tests pilotes et une validation prĂ©liminaire de notre approche auprĂšs de patients en Finlande jusqu’en 2019, date Ă laquelle nous avons dĂ©cidĂ© de participer Ă MassChallenge Switzerland, un accĂ©lĂ©rateur de startups situĂ© Ă Lausanne. Durant cette pĂ©riode, nous nous sommes familiarisĂ©s avec le milieu des entrepreneurs et sommes entrĂ©s en contact avec l’Ă©cosystĂšme startup de l’EPFL, que nous avons identifiĂ© comme une belle opportunitĂ© pour poursuivre notre parcours.
Quâest-ce qui vous a motivĂ© Ă vous lancer dans lâentrepreneuriat ?
En tant que chercheur en biomĂ©decine, jâai souvent ressenti que les dĂ©veloppements technologiques et les dĂ©couvertes rapportĂ©es dans la littĂ©rature Ă©taient sous-exploitĂ©s dans les pratiques cliniques. Je voulais apporter un changement et crĂ©er quelque chose qui pourrait ĂȘtre utilisĂ© Ă la fois pour aider les praticiens et les patients. MĂȘme si j’ai toujours aimĂ© la recherche et rĂ©diger des articles avec de nouvelles dĂ©couvertes, je trouve que crĂ©er un produit avec des applications concrĂštes basĂ©es sur ces Ă©tudes est trĂšs gratifiant.
Quelles sont vos relations actuelles avec l’EPFL (Ăcole Polytechnique FĂ©dĂ©rale de Lausanne) ?
En 2020, grĂące Ă un Innogrant EPFL et au soutien du Prof. Kamiar Aminian, nous avons eu la chance de rejoindre le Laboratoire de Mesure et d’Analyse des Mouvements (LMAM). Cette opportunitĂ© nous a aidĂ© Ă traverser la pĂ©riode COVID qui a eu de lourdes rĂ©percussions sur nos expĂ©rimentations cliniques. Suite Ă ce sĂ©jour au LMAM, nous avons rejoint le Laboratoire des SystĂšmes EmbarquĂ©s (ESL) â sous la direction du Prof. David Atienza â et avons obtenu un projet d’innovation Innosuisse en 2022 dans le cadre d’une collaboration entre ESL et la Schulthess Klinik de ZĂŒrich. Au cours de ce projet, nous avons dĂ©posĂ© un nouveau brevet et amĂ©liorĂ© notre matĂ©riel qui est actuellement testĂ© auprĂšs de 120 patients. ParallĂšlement Ă ce projet axĂ© sur les affections du genou, notre matĂ©riel est testĂ© pour d’autres applications mĂ©dicales non liĂ©es aux troubles musculosquelettiques, Ă©largissant ainsi les possibilitĂ©s d’utilisation de notre plateforme.
Quelles compĂ©tences avez-vous acquises Ă lâEPFL et qui vous ont Ă©tĂ© les plus utiles pour dĂ©marrer votre entreprise ?
Rejoindre l’EPFL a permis de dĂ©velopper certains aspects de la technologie, notamment la partie Ă©lectronique embarquĂ©e qui est une spĂ©cialitĂ© de l’ESL. De plus, l’accĂšs Ă l’Ă©cosystĂšme des startups de l’EPFL nous a permis d’entrer en contact avec des acteurs clĂ©s du domaine, ce qui a soutenu la discussion et la collaboration avec diffĂ©rents instituts.
Comment envisagez-vous votre relation avec lâĂ©cole dans le futur ?
Comme nous avons plusieurs projets en cours qui utilisent la plateforme Sensemodi, nous prĂ©voyons de poursuivre nos collaborations pour aller de l’avant avec eux. Nous prĂ©voyons Ă©galement des demandes de financement conjointes entre Sensemodi et lâESL, pour dĂ©velopper et tester davantage la partie analytique de notre solution et l’utiliser dans diffĂ©rents domaines.
En quoi l’Ă©cosystĂšme de la rĂ©gion vous accompagne-t-il dans le dĂ©veloppement de votre projet ?
La rĂ©gion nous a aidĂ© Ă dĂ©velopper notre modĂšle Ă©conomique et nous a fourni un encadrement pour accompagner notre startup. Nous avons par exemple fait partie du programme d’accĂ©lĂ©ration Vanguard en partenariat avec BiopĂŽle et avons assistĂ© Ă de multiples sĂ©ances de mentorat organisĂ©es par le Venturelab pour nous guider dans les diffĂ©rentes facettes de l’entrepreneuriat. Nous avons Ă©galement participĂ© Ă diffĂ©rents Ă©vĂ©nements organisĂ©s par l’EPFL comme le Startup day, lâEngineering day ou encore les Jours SantĂ© EPFL, qui nous ont donnĂ© accĂšs Ă un public cible pertinent.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant souhaitant créer sa propre entreprise ?
Tout dâabord, se familiariser avec lâĂ©cosystĂšme startup et participer aux diffĂ©rents Ă©vĂ©nements organisĂ©s par lâEPFL et par la rĂ©gion. Un facteur clĂ© est de parler Ă dâautres entrepreneurs et de comprendre exactement quels sont les engagements personnels nĂ©cessaires pour dĂ©marrer une entreprise. Enfin, sâassurer quâil existe un rĂ©el besoin pour le produit/service, car toutes les bonnes idĂ©es ne peuvent pas conduire Ă de grandes entreprises sâil nây a pas de clients.
2022

Aurore Kerr (GM’20) IngĂ©nieure structure chez Alinghi Red Bull Racing
Quelle est votre fonction actuelle ?
Je suis actuellement ingĂ©nieure structure chez Alinghi Red Bull Racing, Challenger de la 37Ăšme Americaâs Cup.
Faire partie dâune telle Ă©quipe, câest un peu un rĂȘve rĂ©alisĂ©, est-ce que câĂ©tait un but lors de vos Ă©tudes ?
Travailler pour lâAmericaâs Cup fait en effet partie des graals de lâingĂ©nierie navale tant ces bateaux sont un condensĂ© de technologie. En tant quâĂ©tudiante passionnĂ©e de voile, jâen rĂȘvais forcĂ©ment mais cela paraissait dans un premier temps inatteignable. Au-delĂ des compĂ©tences, il faut pouvoir rencontrer les bonnes personnes au bon moment et savoir saisir les opportunitĂ©s quand elles se prĂ©sentent. Le moment des Ă©tudes permet cependant de mettre un maximum de chances de son cĂŽtĂ©.
Comment avez-vous mis Ă profit vos annĂ©es dâĂ©tudes pour parvenir Ă ce poste ?
Le choix de lâEPFL nâa pas Ă©tĂ© anodin dans mon cursus. LâEPFL avait Ă©tĂ© impliquĂ© dans les prĂ©cĂ©dentes campagnes dâAlinghi, dans le projet dâHydroptĂšre et offrait aux Ă©tudiants la possibilitĂ© de participer Ă lâHydrocontest, un concours international axĂ© sur lâefficience Ă©nergĂ©tique maritime. Il y avait donc dĂ©jĂ de forts liens avec le monde naval. DĂšs mon arrivĂ©e en Bachelor Ă lâEPFL, jâai intĂ©grĂ© lâHydrocontest EPFL Team et y suis restĂ©e jusquâĂ mon stage de Master. Cette implication dans un projet plus appliquĂ© que les cours magistraux a Ă©tĂ© extrĂȘmement formatrice : on y rencontre des Ă©tudiants et professeurs intĂ©ressĂ©s par le mĂȘme sujet, on apprend Ă gĂ©rer un projet de A Ă Z, on peut mettre en pratique les apprentissages thĂ©oriques et on suit son dĂ©veloppement sur plusieurs annĂ©es, avec ses hauts et ses bas. Câest lors de ces annĂ©es que jâai notamment rencontrĂ© les co-fondateurs de SP80, ce projet pour battre le record du monde de vitesse Ă la voile. Cette 2Ăšme aventure, de plus grande envergure, a Ă©tĂ© une excellente opportunitĂ© pour continuer Ă me professionnaliser Ă la fin de mes Ă©tudes.
Quel est votre plus beau souvenir Ă lâEPFL ?
Jâai beaucoup de trĂšs bons souvenirs Ă lâEPFL, que ce soit lors de victoires avec lâHydrocontest EPFL Team, lors de nuits blanches avec SP80 pour finir un projet ou lors de soirĂ©es Ă Satellite pour refaire le monde de la voile autour dâune biĂšre !
Si vous aviez un conseil à donner à de jeunes étudiants, ce serait lequel ?
De sâimpliquer au maximum dans un projet interdisciplinaire qui vous passionne. Câest le meilleur moyen de se dĂ©velopper personnellement, de faire de belles rencontres et dâapprendre dâautres compĂ©tences. Ces projets permettent de lier travail, dĂ©tente et passion tout en se formant pour lâavenir et le monde du travail.
Comment voyez-vous la suite de votre carriĂšre professionnelle ?
Jâai toujours eu un peu de mal Ă projeter⊠Donc pour lâinstant je ne me pose pas trop de questions et jâessaie de profiter au maximum de chaque instant de cette magnifique aventure avec Alinghi Red Bull Racing.
Interview réalisée en Octobre 2022
2021

Daniel SchmĂ€h (MXâ05) IngĂ©nieur dĂ©veloppement produit chez Nidecker Group
Quelle est votre fonction actuelle ?
J’occupe actuellement une fonction d’ingĂ©nieur dĂ©veloppement produits au sein du Nidecker Group. Je suis responsable de plusieurs projets innovants avec des dĂ©veloppements Ă long terme sur des produits relatifs Ă la pratique du snowboard et participe Ă©galement activement Ă d’autres projets techniques futurs du groupe.
Quel est votre parcours ?
J’ai commencĂ© mon parcours professionnel dans une start-up de l’EPFL qui avait pour objectif de dĂ©velopper les processus de production de composites techniques pour l’industrie automobile. Ăa a Ă©tĂ© une bonne Ă©cole mais c’est un domaine oĂč les dĂ©veloppements prennent beaucoup de temps. PassionnĂ© par le sport et la voile notamment, j’ai sautĂ© deux ans plus tard sur l’occasion d’intĂ©grer le bureau d’Ă©tude de l’HydroptĂšre (devenu par la suite Hydros) lorsque celui-ci a ouvert Ă lâEPFL Innovation Park. Cette expĂ©rience a Ă©tĂ© trĂšs enrichissante, avec des boucles de dĂ©veloppement super rapides et Ă la pointe de la technologie des composites. Hydros a Ă©tĂ© une expĂ©rience incroyable et vraiment formatrice, de pouvoir gĂ©rer des dĂ©veloppements allant du concept, au dessin 3d puis au suivi de production et finalement aux tests sur l’eau Ă faire soi-mĂȘme. Il y a 5 ans, avec le dĂ©part du bureau Hydros Ă DubaĂŻ, j’ai intĂ©grĂ© le groupe Nidecker, actif principalement dans le monde du snowboard, qui me permet de rester dans une de mes passions et de gagner en expĂ©rience sur la partie business du dĂ©veloppement de produits.
Comment lâEPFL vous a-t-elle prĂ©parĂ© Ă votre carriĂšre ?
La filiĂšre sciences des matĂ©riaux que j’avais suivie Ă l’Ă©poque m’a permis d’acquĂ©rir un bagage technique avec notamment une trĂšs bonne culture gĂ©nĂ©rale sur les diffĂ©rents matĂ©riaux existants, leurs propriĂ©tĂ©s, ainsi que leurs diffĂ©rents processus de mise en Ćuvre. Cette formation ainsi que l’EPFL de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, m’ont Ă©galement donnĂ© les outils et la structure nĂ©cessaires Ă relever et mener des projets techniques de leur mise en place jusqu’Ă leur rĂ©ussite.
Quel est le produit que vous rĂȘveriez de dĂ©velopper ?
Je rĂȘve de dĂ©velopper un jour un produit de loisir qui n’ait absolument aucun impact Ă©cologique de sa fabrication jusqu’Ă son Ă©limination…
Votre plus belle réussite professionnelle dans le secteur du sport ?
Le record du monde de vitesse Ă la voile que nous avons battu avec l’hydroptĂšre en 2009, fruit du travail dâune superbe grande famille de passionnĂ©s et rĂ©alisĂ© sur un bateau optimisĂ© par notre Ă©quipe R&D interne.
Interview réalisée en mars 2021

Lise Van Long (CGCâ00) Responsable de la durabilitĂ© de l’entreprise â CIO
Quelles sont vos activités actuelles ?
Je travaille dans lâĂ©quipe de la durabilitĂ© du ComitĂ© International Olympique (CIO), en tant que Senior Manager. Ayant rejoint le CIO en 2016, jâai contribuĂ© Ă lâĂ©laboration de la premiĂšre stratĂ©gie de durabilitĂ© de lâorganisation, qui avait pour but de renforcer le niveau dâambition du CIO en matiĂšre de durabilitĂ©. Avec mes autres collĂšgues, je travaille dĂ©sormais Ă la mise en Ćuvre de cette stratĂ©gie au niveau de lâinstitution elle-mĂȘme, des Jeux Olympiques et du Mouvement olympique â qui comprend notamment les fĂ©dĂ©rations de sport internationales et les comitĂ©s nationaux olympiques. Au quotidien, il sâagit de gĂ©rer une multitude de projets tels que le plan climat, la politique dâachats responsables et les Ă©changes avec les fournisseurs Ă ce sujet, des Ă©tudes sur des sujets dâinnovation durable, lâĂ©laboration de guides mĂ©thodologiques pour nos parties prenantes, etc. Et ces derniĂšres annĂ©es, jâai eu la chance de contribuer au projet passionnant quâa Ă©tĂ© la construction de notre nouveau siĂšge selon des normes de durabilitĂ© trĂšs Ă©levĂ©es.
Quel est votre parcours ?
Jâai suivi une formation dâingĂ©nieure chimiste Ă lâEPFL (actuel Master en gĂ©nie chimique). Etant passionnĂ©e par les questions dâĂ©cologie, je me suis orientĂ©e vers la chimie de lâenvironnement en derniĂšre annĂ©e, puis jâai suivi un cours de Master en Management de lâEnvironnement Ă MinesParisTech. Jâai travaillĂ© 15 ans dans le conseil en environnement, Ă Paris et Londres, dâabord dans une grande sociĂ©tĂ© dâingĂ©nierie (AECOM) puis dans un petit bureau dâĂ©tudes (Bio Intelligence Service) et enfin chez Deloitte. En 2015, je suis revenue en Suisse avec lâintention de dĂ©couvrir autre chose, et jâai eu lâopportunitĂ© de rejoindre le CIO dans une Ă©quipe en crĂ©ation.
Comment lâEPFL vous a-t-elle prĂ©parĂ©e Ă votre carriĂšre ?
Mes Ă©tudes Ă lâEPFL mâont apportĂ© de nombreux outils et un savoir-faire pour aborder des problĂšmes complexes, quâils soient de nature scientifique ou autres. La chimie Ă©tant prĂ©sente partout, mon cursus de base sâest rĂ©vĂ©lĂ© utile dans de nombreuses situations et encore aujourdâhui quand il sâagit de calculer des bilans carbone. Sur le plan humain, le fait dâavoir Ă©tudiĂ© dans un environnement international tel que lâEPFL a Ă©tĂ© un atout majeur pour la suite de ma carriĂšre, Ă©largissant le champ des possibles.
Le sport, pour vous, câestâŠ
Dâabord une grande source dâinspiration ! Je suis convaincue que les valeurs vĂ©hiculĂ©es par le sport et les bienfaits physiques et mentaux liĂ©s au sport peuvent contribuer Ă un monde meilleur. Et en matiĂšre de durabilitĂ©, il y a encore beaucoup Ă faire dans ce domaine, donc câest passionnant.
Quelles sont vos collaborations actuelles avec l’EPFL?
Suite Ă diverses collaborations ponctuelles (notamment avec la facultĂ© dâarchitecture dans le cadre de la construction de notre nouveau siĂšge), le CIO et lâEPFL ont signĂ© un protocole dâaccord en 2019 pour faciliter la collaboration sur divers sujets dâinnovation liĂ©s au sport et Ă la durabilitĂ©. Par exemple, nous avons travaillĂ© avec le Smart Living Lab (Prof. Fivet) et le laboratoire EAST (Prof. Fröhlich) de la FacultĂ© dâArchitecture pour crĂ©er un think tank qui promeut lâinnovation durable dans le domaine des infrastructures sportives, tandis que le laboratoire LEPA (Prof. Girault) nous a conseillĂ© lors de lâinstallation dâune station hydrogĂšne pour notre flotte de vĂ©hicules.
Interview réalisée en mars 2021

Bertrand Cardis (GMâ81) Administrateur Decision SA â Fondateur Niveole SARL
Quelles sont vos activités actuelles ?
AprĂšs 30 ans dâactivitĂ© Ă la Direction de Decision SA oĂč jâai travaillĂ© pour le sport, je mâoffre du temps libre pour faire plus de sport et en particulier du vĂ©lo. ParallĂšlement, jâai créé un bureau de consultant, Niveole SARL, qui me permet de valoriser lâexpĂ©rience acquise toute ces annĂ©es de maniĂšre ponctuelle et peu chronophage. Je suis Ă©galement encore actif dans plusieurs conseils dâadministration.
Quel est votre parcours ?
Jâai obtenu un diplĂŽme EPFL dâingĂ©nieur mĂ©canicien en hydraulique en 1981. Au cours de mes Ă©tudes, jâai participĂ© notamment avec mon camarade Franck Riboud Ă un projet de semestre pour le dĂ©veloppement dâune planche Ă voile. On lâa imaginĂ©e, simulĂ©e numĂ©riquement puis construit une maquette, menĂ© des tests en bassin de carĂšne, et finalement rĂ©alisĂ© un prototype qui nous a permis de valider les hypothĂšses en naviguant dessus. Ce projet nous a permis de passer entre les silos des diffĂ©rentes sections, ce qui ne se faisait pas Ă lâĂ©poque. A notre Ă©chelle, câĂ©tait un premier projet interdisciplinaire et je suis heureux de voir que lâEPFL offre dĂ©sormais cette opportunitĂ© aux Ă©tudiants grĂące aux projets MAKE.
Comment lâEPFL vous a-t-elle prĂ©parĂ© Ă votre carriĂšre ?
Jâai toujours Ă©tĂ© passionnĂ© de voile et trĂšs actif en compĂ©tition. A la sortie de mes Ă©tudes, je me suis engagĂ© dans la course autour du monde en Ă©quipage sur Disque dâOr 3. 135 jours de compĂ©tition en mer. A mon retour, nous avons dĂ©cidĂ© avec les membres du Swiss Ocean Racing Club de crĂ©er Decision SA pour construire le bateau UBS Switzerland destinĂ© Ă cette compĂ©tition. A lâĂ©poque je pensais passer 2 Ă 3 ans dans cette activitĂ© et reprendre mon activitĂ© dâingĂ©nieur hydrodynamicien. Lâavenir mâa donnĂ© tort, ma passion de la voile et de la compĂ©tition est devenue mon mĂ©tier et jâai fait toute ma carriĂšre dans cette entreprise.
Si je nâavais pas fait lâEPFL, je nâaurais jamais rĂ©ussi Ă mener cette carriĂšre. Cette Ă©cole permet dâavoir une vision globale et holistique, les compĂ©tences que lâon y acquiert permettent dâapprĂ©hender une problĂ©matique dans sa globalitĂ©.
Quel est votre plus grand souvenir professionnel de sport ?
Enfant je rĂȘvais de construire des bateaux. Jâai participĂ© Ă la fabrication des deux premiers Ă 16 ans, il sâagissait dâOptimists que jâavais fabriquĂ©s pour mes deux sĆurs. Mais mĂȘme dans mes rĂȘves les plus fous, je nâavais jamais osĂ© imaginer rĂ©aliser un bateau pour la Coupe de lâAmerica. Alors en construire plusieurs et contribuer deux fois Ă la victoire du team Alinghi, ça mâa rĂ©ellement permis de combler mes rĂȘves les plus fous.
Interview réalisée en mars 2021

Alexandre Aellig (SCâ06) COO Lausanne Hockey Club
Quelles sont vos activités actuelles ?
J’ai accompagnĂ© les nouveaux actionnaires du Lausanne Hockey Club dans les discussions qui ont menĂ© Ă la reprise du club en mai 2020. Mes activitĂ©s sont essentiellement centrĂ©es sur la gestion et la rĂ©organisation du groupe dans le contexte actuel particulier afin d’ĂȘtre prĂȘt pour la reprise – notamment des activitĂ©s Ă©vĂ©nementielles au sein de la Vaudoise ArĂ©na – que l’on espĂšre prochaine.
Quel est votre parcours ?
J’ai commencĂ© ma carriĂšre professionnelle en marge de mes Ă©tudes Ă l’EPFL, en travaillant pour une start-up active dans les rĂ©seaux mobiles. J’ai ensuite fait mon Master en entreprise Ă l’UBS, ce qui m’a convaincu Ă poursuivre dans le domaine financier. J’ai alors rejoint un Family Office Ă GenĂšve, en tant qu’analyste Hedge Fund, oĂč j’ai Ă©voluĂ© pendant prĂšs de huit ans dans la gestion d’investissements. Par la suite, mes activitĂ©s de conseil auprĂšs de clients en Europe et au Moyen-Orient, notamment dans le cadre de transactions dans le sport et la technologie, m’ont permis de renouer avec mes Ă©tudes premiĂšres.
Quâest-ce qui vous a fait bifurquer du milieu financier au domaine sportif?
La finance, notamment le capital-investissement, touche un domaine d’activitĂ©s trĂšs large, et c’est donc assez naturellement que ce virage s’est opĂ©rĂ© au grĂ© de ces derniĂšres annĂ©es, mĂȘme si c’est la premiĂšre fois que mes fonctions m’amĂšnent Ă ĂȘtre directement impliquĂ© au jour le jour dans le domaine sportif. Le fait d’avoir participĂ© Ă la transaction de rachat du club a bien Ă©videmment prĂ©cipitĂ© les choses.
Comment lâEPFL vous a-t-elle prĂ©parĂ© Ă votre carriĂšre ?
Ayant fait des Ă©tudes classiques, l’EPFL m’a donnĂ© la chance d’envisager des Ă©tudes d’ingĂ©nieur sans forcĂ©ment avoir fait les Ă©tudes scientifiques prĂ©alables. Outre le bagage mathĂ©matique, les Ă©tudes que j’ai suivi en SystĂšme de Communications m’ont permis d’acquĂ©rir une rigueur et une logique qui m’ont suivi tout au long de ma carriĂšre. Mes connaissances acquises Ă l’EPFL se rĂ©vĂšlent particuliĂšrement prĂ©cieuses en ce moment, alors que nous entamons une transition des outils digitaux au sein du LHC.
Quelles sont vos collaborations actuelles avec l’EPFL?
Le LHC a plusieurs projets concrets en collaboration avec l’EPFL et les startups liĂ©es Ă l’Ă©cole, notamment dans le domaine sportif (solutions de tracking des joueurs et du puck, entrainement physique et rĂ©cupĂ©ration par exemple).
Interview réalisée en mars 2021
2020 Nov. Lausanne HC. “Comment le LHC s’adapte Ă sa nouvelle dimension”

Mathieu Falbriard (PhD ELâ20, SCâ15) Fondateur dâune startup Sports Tech
Quelles sont vos activités actuelles ?
Je travaille actuellement sur un projet de startup visant Ă amĂ©liorer la prise en charge des impacts crĂąniens dans le sport. Notre objectif est dâintĂ©grer des technologies dâanalyse du mouvement, dĂ©veloppĂ©es Ă lâEPFL, dans des casques connectĂ©s et ainsi prĂ©venir des consĂ©quences associĂ©es avec la rĂ©pĂ©tition dâimpacts Ă la tĂȘte.
Quel est votre parcours ?
Jâai dĂ©butĂ© mon parcours de façon un peu atypique avec un CFC en informatique Ă la Division technique de Porrentruy, puis des Ă©tudes Bachelor et Master en systĂšmes de communication Ă lâEPFL, en passant par lâuniversitĂ© dâĂtat de lâIowa (Ătats-Unis). Jâai rĂ©alisĂ© mon projet diplĂŽme avec une startup issue de lâEPFL (GaitUp) qui sâest poursuivi par un doctorat au Laboratoire de Mesure et dâAnalyse du Mouvement (LMAM), supervisĂ© par Prof. Kamiar Aminian, et terminĂ© en Mai 2020. Durant mon PhD, jâai eu la chance de participer Ă divers projets interdisciplinaires, notamment au dĂ©veloppement dâune prothĂšse de pied pour le CICR.
Comment lâEPFL vous a-t-elle prĂ©parĂ© Ă votre carriĂšre ?
Les connaissances et lâexpĂ©rience acquise durant mon cursus EPFL sur des technologies de pointe, notamment en informatique, systĂšmes de communication, et traitement de signaux, me permettent aujourdâhui dâentreprendre un projet de startup regroupant tous ces domaines ; utiliser des capteurs interconnectĂ©s, avec une communication sans-fil, interprĂ©tant les donnĂ©es mesurĂ©es grĂące Ă des algorithmes de pointe afin de les rendre accessible au grand public, le tout en sauvegardant les donnĂ©es sensibles sur des serveurs sĂ©curisĂ©s. De plus, lâEPFL permet de garder un Ă©quilibre entre Ă©tudes et activitĂ©s annexes ; une nĂ©cessitĂ© et rĂ©elle richesse selon moi. Ainsi, Ă travers diffĂ©rents engagements, jâai pu acquĂ©rir des connaissances en gestion dâune structure associative qui me servent aujourdâhui dans mon projet entrepreneurial.
Pourquoi lancer une startup dans le domaine du sport?
Le sport nous concerne toutes et tous, peut-importe le niveau de pratique. Il constitue un enjeu de santĂ© publique important, Ă la fois par les bienfaits sur notre santĂ© physique et mentale, mais aussi par les traumatismes qui peuvent en rĂ©sulter. Ayant pratiquĂ© des sports de contacts pendant plusieurs annĂ©es, jâai Ă©tĂ© confrontĂ© Ă la problĂ©matique des commotions et Ă leurs consĂ©quences sur le quotidien de jeunes athlĂštes. Les consĂ©quences associĂ©es aux traumatismes crĂąniens sont malheureusement encore peu comprises et le manque dâinstrumentation permettant un suivi des impacts Ă la tĂȘte constitue un obstacle important Ă lâamĂ©lioration des connaissances scientifiques. Câest pourquoi jâai dĂ©cidĂ© de lancer une startup utilisant les technologies et algorithmes dĂ©veloppĂ©s lors de mon doctorat et ainsi proposer une solution Ă la gestion des commotions dans le sport. Enfin, les applications sportives, par leur accessibilitĂ©, constituent souvent une premiĂšre phase de perfectionnement pour des mĂ©thodes qui peuvent ensuite ĂȘtre adaptĂ©es Ă dâautres domaines dâutilisation.
Quelles sont vos collaborations actuelles avec lâEPFL ?
Notre projet a obtenu une bourse de lâEPFL afin que nous puissions poursuivre le dĂ©veloppement du systĂšme de mesure et Ă©valuer les diffĂ©rentes opportunitĂ©s pour notre technologie. GrĂące Ă ce soutien, nous avons non seulement accĂšs aux infrastructures et savoir-faire du laboratoire hĂŽte (LMAM), mais aussi Ă tout un Ă©cosystĂšme de connaissances mis Ă disposition des startups par lâEPFL. De plus, les efforts de promotion de lâinnovation dans le domaine du sport et le rĂ©seau de partenaires dĂ©veloppĂ© ces derniĂšres annĂ©es par lâEPFL, facilitent le rayonnement de notre projet et la mise en place de collaborations.
Interview réalisée en mars 2021

Mattia Binotto (GMâ94) Managing Director Gestione Sportiva et Team Principal Scuderia Ferrari Mission Winnow
Quelles sont vos activités actuelles ?
Depuis janvier 2019, je suis Team Principal et Managing Director de la Scuderia Ferrari. J’ai dĂ©mĂ©nagĂ© en Italie aprĂšs avoir obtenu mon diplĂŽme Ă l’EPFL et je suis basĂ© Ă proximitĂ© de Reggio Emilia depuis lors.
Quelle est votre parcours ?
J’ai obtenu mon Bachelor en ingĂ©nierie mĂ©canique Ă l’Ăcole Polytechnique FĂ©dĂ©rale de Lausanne en 1994, je vivais en Suisse Ă cette pĂ©riode. J’ai fait un master en ingĂ©nierie automobile pendant neuf mois Ă l’universitĂ© de ModĂšne et de Reggio Emilia. GrĂące Ă ce master, j’ai eu l’opportunitĂ© de rejoindre Ferrari en 1995, ce qui Ă©tait un rĂȘve devenu rĂ©alitĂ©. J’ai Ă©tĂ© immĂ©diatement affectĂ© au dĂ©partement Formule 1, en tant qu’ingĂ©nieur des moteurs d’essai au sein de l’Ă©quipe dâessai. Je me souviens que Jean Alesi et Gerhard Berger pilotaient pour la Scuderia Ă l’Ă©poque. J’ai travaillĂ© chez Ferrari depuis lors, remplissant par la suite le rĂŽle d’ingĂ©nieur moteur au sein de l’Ă©quipe de course avec Eddie Irvine d’abord, puis Michael Schumacher jusqu’en 2004, date Ă laquelle j’ai assumĂ© la responsabilitĂ© de tous les moteurs de course et ensuite, en 2007, le rĂŽle d’ingĂ©nieur moteur en chef, course et montage. Puis, en 2009, j’ai Ă©tĂ© nommĂ© chef des opĂ©rations moteur et KERS, avant de devenir directeur adjoint, moteur et Ă©lectronique en octobre 2013, puis chef des opĂ©rations, unitĂ© de puissance. Le 27 juillet 2016, j’ai Ă©tĂ© promu Chief Technical Officer de la Scuderia Ferrari et enfin, depuis le 7 janvier 2019, je suis Managing Director Gestione Sportiva et Team Principal Scuderia Ferrari Mission Winnow.
Comment l’EPFL vous a-t-elle prĂ©parĂ© Ă votre carriĂšre ?
Je garde un trĂšs bon souvenir de mon passage Ă l’EPFL et quand je repense Ă cette Ă©poque, c’est toujours avec beaucoup de plaisir. L’Ăcole m’a permis d’acquĂ©rir de solides connaissances techniques, Ă©galement acquises et amĂ©liorĂ©es par une formation pratique prĂ©cieuse dans plusieurs laboratoires axĂ©s sur plusieurs disciplines, ce qui a permis une intĂ©gration trĂšs rapide et sans heurts dans mon premier emploi et, sans aucun doute, un bĂ©nĂ©fice tout au long de ma carriĂšre. Je suis nĂ© et j’ai grandi en Suisse, j’ai frĂ©quentĂ© des Ă©coles suisses, ce qui, je crois, m’a appris une approche assez structurĂ©e, en termes de planification du temps et de planification tout court. Enfin, en dehors de tout cela, je dois dire que l’EPFL a Ă©tĂ© l’endroit oĂč je me suis aussi fait beaucoup de bons amis, dont certains avec lesquels je suis encore en contact aprĂšs plus de 20 ans !
Quel est l’avenir de la Formule 1 ?
La Formule 1 est un sport incroyable qui compte des millions de fans passionnĂ©s dans le monde entier. C’est le summum du sport automobile grĂące Ă sa technologie de pointe et il y a trĂšs peu de sports qui peuvent vous procurer autant d’excitation. Au cours des derniĂšres annĂ©es, l’actuel dĂ©tenteur des droits de la Formule 1, Liberty Media, a mis en place un plan de dĂ©veloppement durable ambitieux visant Ă obtenir une empreinte carbone « net-zero » d’ici Ă 2030. L’objectif prĂ©cis du sport est de devenir neutre en carbone Ă cette date. Liberty a Ă©galement rĂ©flĂ©chi aux moyens de rendre le sport plus Ă©quitable et plus compĂ©titif. L’Ă©tĂ© dernier, les dix Ă©curies ont signĂ© le renouvellement de ce que l’on appelle “Concorde Agreement”, ce qui est un trĂšs bon signe, montrant que nous sommes tous prĂȘts Ă envisager positivement l’avenir de la F1. Je pense que le travail de base a Ă©tĂ© fait et qu’il s’agit maintenant de rendre la F1 encore plus spectaculaire, plus forte, et cela nĂ©cessite que nous travaillions tous ensemble. Un plafond budgĂ©taire sur les dĂ©penses liĂ©es aux performances des chĂąssis a Ă©tĂ© mis en place pour cette annĂ©e et les suivantes, afin de rendre notre sport plus abordable; l’objectif est de limiter les dĂ©penses dans l’espoir de rĂ©duire l’Ă©cart entre les meilleures Ă©quipes et les autres. Les voitures sont aussi en train de subir un changement technique majeur pour 2022, ce qui signifie qu’elles seront plus simples et qu’elles pourront potentiellement courir plus facilement les unes contre les autres. La combinaison de ces deux Ă©lĂ©ments, le plafonnement du budget et le changement technique, donnera lieu Ă plus de batailles, plus d’Ă©quipes gagnantes et apportera plus d’excitation. Je vois un avenir sain et viable pour la Formule 1 et je pense que l’ensemble du sport est maintenant bien prĂ©parĂ© pour atteindre ses objectifs Ă long terme.
Quelles sont vos collaborations actuelles avec l’EPFL ?
Malheureusement, aujourd’hui, nous n’avons rien mis en place, mĂȘme si nous avons Ă©tĂ© en contact Ă quelques reprises par le passĂ©. Je dois dire cependant que nous accordons toujours une attention particuliĂšre aux activitĂ©s de l’EPFL et j’espĂšre qu’Ă l’avenir nous trouverons une place pour une forme de coopĂ©ration.
Interview réalisée en avril 2021

Davy Moyon, Senior Performance Engineer chez Luna Rossa Challenge
Quel Ă©tait votre rĂŽle lors de la derniĂšre Coupe de lâAmerica?
Jâavais un rĂŽle assez transverse au sein de lâĂ©quipe Luna Rossa. Jâai participĂ© Ă la fois au dĂ©veloppement du simulateur tout en Ă©tant impliquĂ© au groupe MĂ©catronique qui sâoccupe de tout ce qui est Ă©lectrique, hydraulique et automatisation des systĂšmes de bord. Au sein de ce groupe je mâoccupais plus particuliĂšrement de la logique du contrĂŽle, de la mise en service ainsi que de lâoptimisation.
Quel est votre parcours ?
Jâai fait mes Ă©tudes Ă lâĂ©cole Polytechnique ainsi que lâĂ©cole des Ponts Ă Paris. Cette formation en mĂ©canique et matĂ©riaux me destinait plus au secteur de lâĂ©nergie et des transports plutĂŽt quâĂ des voiliers high-techs en composite ultralĂ©ger. Mais jâai saisi une opportunitĂ© et jâai rejoint lâEPFL pour rĂ©aliser mon projet de master sur lâoptimisation des foils de lâHydroptĂšre. A la suite de cela jâai intĂ©grĂ© le design team de lâHydroptĂšre qui se constituait Ă lâInnovation Park. En 2012 jâai Ă©tĂ© contactĂ© pour intĂ©grer le design team de Luna Rossa afin de les aider dans lâoptimisation des foils de leur AC72. Lors de la coupe suivante jâĂ©tais en charge du dĂ©veloppement dâun simulateur chez Luna Rossa avant de rejoindre Emirates Team New Zealand en cour de campagne.
Quâest-ce qui vous a attirĂ© pour venir faire une partie de votre formation Ă lâEPFL ?
Un ami qui faisait sa derniĂšre annĂ©e de master Ă lâEPFL mâa parlĂ© de lâĂ©cole et du partenariat qui se mettait en place avec lâHydroptĂšre. Etant moi-mĂȘme grand amateur de voile, jâai vu lâopportunitĂ© de coupler mes Ă©tudes et ma passion. CâĂ©tait trĂšs tentant, en plus de la haute rĂ©putation de lâEPFL, avoir la possibilitĂ© de travailler sur un projet concret en lien avec les laboratoires de recherche Ă©tait trĂšs motivant. Jâai donc pris contact avec le professeur Deville qui gĂ©rait un des laboratoires impliquĂ©s dans le projet HydroptĂšre et nous avons pu dĂ©finir un projet de master auquel je pouvais mâintĂ©grer.
Quels ont Ă©tĂ© les points forts de votre passage Ă lâEPFL?
Au sein de lâEPFL, jâai dĂ©couvert un enseignement pragmatique avec de nombreux projets et partenariats avec des entreprises. GrĂące Ă ces collaborations et avec les autres Ă©tudiants du laboratoire, jâai pu passer de connaissances plutĂŽt thĂ©oriques en mĂ©caniques des fluides Ă la rĂ©ponse Ă des problĂ©matiques trĂšs concrĂštes: est-ce que le foil A est meilleur que le foil B. Faire ce lien entre formation thĂ©orique et application pratique Ă©tait trĂšs enrichissant.
Jâai aussi Ă©tĂ© impressionnĂ© par les installations Ă disposition des Ă©tudiants pour les projets. La permĂ©abilitĂ© entre les cours et les laboratoires de recherche nous permettant dâavoir accĂšs aux professeurs et aux doctorants en dehors des salles de classe et offrant la possibilitĂ© dâutiliser du matĂ©riel de recherche dĂ©jĂ pendant nos Ă©tudes est un vĂ©ritable atout pĂ©dagogique.
Quel est votre meilleur souvenir professionnel dans le sport?
Il est difficile de dĂ©partager deux souvenirs: le record de vitesse avec lâHydroptĂšre en 2009 et la victoire sur la coupe de lâAmerica en 2017. Le premier car il sâagit du premier grand succĂšs de ce projet aprĂšs de nombreuses annĂ©es. Le second car il sâagit de lâĂ©preuve reine dans le domaine du design de voilier de compĂ©tition.
Comment voyez-vous la suite de votre carriĂšre professionnelle ?
TrĂšs probablement encore sur une campagne pour la prochaine coupe de lâAmerica. Et jâespĂšre aussi participer au ruissellement du savoir-faire dĂ©veloppĂ© sur la Coupe de lâAmerica vers le domaine maritime, que ce soit dans le design des foils ou les systĂšmes embarquĂ©s, et pourquoi pas faire un transfert vers une nouvelle gĂ©nĂ©ration dâĂ©tudiants et crĂ©er de nouvelles vocations.
Interview réalisée en juin 2021

Mayeul van den Broek (GM’18) Co-fondateur de SP80
Quelle est votre fonction actuelle ?
En octobre 2019, jâai cofondĂ© lâentreprise SP80 dont le premier objectif est de battre le record du monde de vitesse Ă la voile avec un bateau innovant propulsĂ© par une aile de kite. Nous sommes une Ă©quipe dâune quarantaine de personnes avec des statuts divers : bĂ©nĂ©voles passionnĂ©s, employĂ©s de lâentreprise ou Ă©tudiants de lâEPFL. Mon rĂŽle au sein de lâĂ©quipe est de gĂ©rer le dĂ©veloppement du projet, notre stratĂ©gie, notre communication ainsi que la recherche de sponsors pour atteindre nos objectifs.
Quâest-ce qui vous a attirĂ© Ă venir faire vos Ă©tudes Ă lâEPFL ?
Ayant passĂ© mon enfance en Bretagne, une rĂ©gion de France trĂšs orientĂ©e vers la mer, je suis passionnĂ© de voile et de sports nautiques. En 2013, ce sont ces passions qui mâont amenĂ© Ă intĂ©grer lâEPFL en gĂ©nie mĂ©canique. En effet, dans les annĂ©es prĂ©cĂ©dent mon entrĂ©e Ă lâEPFL, jâavais rĂȘvĂ© devant le record du monde de vitesse Ă la voile de lâHydroptĂšre, la victoire dâAlinghi sur lâAmericaâs Cup ou encore le projet VendĂ©e Globe de Bernard Stamm. Tous ces projets avaient un dĂ©nominateur commun, le dĂ©veloppement technique en collaboration avec lâEPFL. Câest ainsi que jâai dĂ©couvert lâĂ©cole et que je me suis fixĂ© lâobjectif dây rentrer pour pouvoir travailler ensuite sur des projets importants dans le monde de la voile.
Quel est votre parcours ?
Pendant mes Ă©tudes Ă lâEPFL, jâai eu lâoccasion de participer Ă des projets variĂ©s. Jâai passĂ© 6 mois au Bangladesh pour dĂ©velopper des matĂ©riaux composites Ă base de fibres de jute, effectuĂ© ma thĂšse de Master au Japon sur le dĂ©veloppement de centrale solaire flottante et jâai aussi participĂ© Ă lâHydrocontest : une compĂ©tition Ă©tudiante oĂč notre objectif Ă©tait de construire un bateau radiocommandĂ© de 3m de long le plus rapide et efficace Ă©nergĂ©tiquement possible.
Jâai obtenu mon Master en mĂ©canique en 2018. Puis, en parallĂšle dâun stage pour dĂ©velopper des solutions composites chez Bobst SA, jâai consacrĂ© mon annĂ©e 2019 Ă plusieurs traversĂ©es ocĂ©aniques sur lâAtlantique et le Pacifique mais Ă©galement et surtout au lancement avec 2 autres ingĂ©nieurs EPFL de mon projet de record de vitesse Ă la voile, SP80. Fin 2019, nous avons ainsi pu nouer un partenariat acadĂ©mique avec lâEPFL, puis avec un premier sponsor P&TS, ce qui nous a permis de mettre en place le projet de maniĂšre professionnel et de financer une campagne de tests avec un prototype Ă Ă©chelle 1/2. Entre 2020 et mi 2021, jâai ensuite partagĂ© mon temps entre un travail de collaborateur scientifique au sein du LPAC (laboratory for Processing of Advanced Composite) Ă lâEPFL et la gestion et le dĂ©veloppement de SP80. Finalement, depuis janvier 2021, avec lâarrivĂ©e de la marque horlogĂšre Richard Mille comme sponsor titre dans lâaventure SP80, je peux dĂ©dier lâintĂ©gralitĂ© de mon temps Ă SP80 et Ă notre projet de record du monde de vitesse Ă la voile.
Comment lâEPFL vous a-t-elle prĂ©parĂ©e Ă votre carriĂšre ?
En plus des bases techniques importantes, je pense que la compĂ©tence principale que mâa donnĂ©e ma formation Ă lâEPFL est « dâapprendre Ă apprendre ». Dans mon travail actuel, je ne fais finalement pas beaucoup dâactivitĂ© en lien avec ma formation dâingĂ©nieur mĂ©canicien et je fais beaucoup de choses que je nâai pas appris durant mes Ă©tudes. Il faut sans cesse dĂ©couvrir, rechercher, innover et faire au mieux. Je pense que ma formation Ă lâEPFL mâa vraiment aidĂ© Ă dĂ©velopper cette capacitĂ© de chercher par moi-mĂȘme des solutions, Ă me poser les bonnes questions, Ă aller chercher les informations et Ă les assembler correctement pour rĂ©soudre des situations inconnues. Câest pour moi vraiment indispensable pour Ă©voluer dans le monde professionnel et notamment pour monter un projet comme SP80.
Quel est votre projet actuel et comment les apprentissages et les expĂ©riences que vous avez eues Ă lâEPFL vous ont prĂ©parĂ©s ?
Avec lâĂ©quipe de SP80, notre objectif actuel est de concevoir et de construire un bateau propulsĂ© par une aile de kite et capable de pulvĂ©riser le record du monde de vitesse Ă la voile. Nous voulons atteindre 150km/h Ă la seule force du vent. Cela nâa jamais Ă©tait fait, il faut innover, tout est Ă dĂ©couvrir et câest ce challenge qui anime lâĂ©quipe et nous fait avancer.
Un Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur lors de mes Ă©tudes Ă lâEPFL qui mâa poussĂ© avec Xavier Lepercq et Benoit Gaudiot Ă nous lancer dans lâaventure SP80 est sans aucun doute lâHydrocontest. Pour cette compĂ©tition Ă©tudiante, nous avions conçu en partant dâune feuille blanche, un petit bateau Ă foil radiocommandĂ© de 3m de long. Nous avions tout Ă faire, des premiĂšres esquisses Ă la mise au point sur lâeau. CâĂ©tait vraiment formateur ! En plus de cela, lors de ce projet, notre superviseur, Robin Amacher Ă©tait un ancien de lâĂ©quipe dâingĂ©nieur de lâHydroptĂšre, ce bateau de record qui mâavait fait rĂȘver et qui mâavait poussĂ© Ă venir Ă©tudier Ă lâEPFL. Voir ce rĂȘve si proche et travailler sur un projet concret comme lâHydrocontest mâa vraiment donnĂ© la motivation, la passion et certaines compĂ©tences pour lancer notre propre projet de record : SP80.
Que souhaiteriez-vous transmettre aux Ă©tudiants de lâEPFL ?
Aujourdâhui, avec le partenariat entre lâEPFL et SP80, plus de la moitiĂ© de notre Ă©quipe est constituĂ©e dâĂ©tudiants de lâEPFL. Câest gĂ©nial et nous sommes en permanence dans la transmission !
Notre objectif avec les autres ingĂ©nieurs de lâĂ©quipe est vraiment de transmettre aux Ă©tudiants, les bonnes pratiques et compĂ©tences que nous avons appris par nous mĂȘme dans le monde du travail ou de lâentreprenariat aprĂšs nos Ă©tudes Ă lâEPFL. Câest bien sĂ»r Ă notre Ă©chelle mais je pense que si nous arrivons Ă transmettre ces compĂ©tences et notre passion pour notre mĂ©tier, nous pourrons aider les Ă©tudiants Ă se prĂ©parer au mieux pour gĂ©rer des projets en entreprise, entreprendre ou innover.
Interview réalisée en juillet 2021

Antoine Sigg (MX’05) Responsable de la fibre optique chez New York Yacht Club American Magic
Quelle est votre fonction actuelle ?
Je rentre juste de Nouvelle-ZĂ©lande, derniĂšre Ă©tape de la campagne menĂ©e au sein de lâĂ©quipe amĂ©ricaine concourant pour la coupe de lâAmerica oĂč jâopĂ©rais en tant que responsable du systĂšme de fibres optiques. Jâai gĂ©rĂ© et fait pour eux toutes les mesures dâeffort en navigation sur les piĂšces sensibles du bateau (des centaines de capteurs Ă fibre optique sont installĂ©s pour surveiller les Ă©lĂ©ments clĂ©s et les parties sensibles). Cela comportait entre autres de designer les solutions avec les apports de mes collĂšgues ingĂ©nieurs, lâinstallation sur les diffĂ©rents composants avant de les tester mĂ©caniquement et suivre leurs comportements en navigation. Un rĂŽle mĂȘlant du travail de designer et ingĂ©nieur, avec des taches bien plus pratiques, hands-on.
Quel est votre parcours ?
Jâai Ă©tĂ© mordu assez tĂŽt par le virus de la voile. Lorsquâil a fallu choisir une voie pour mes Ă©tudes, jâai cherchĂ© quelle serait la filiĂšre qui me rapprocherait le plus des technologies appliquĂ©es au monde de la voile de compĂ©tition, et le gĂ©nie des matĂ©riaux mâa paru ĂȘtre idĂ©ale pour cela.
A travers mes annĂ©es dâĂ©tudes, jâai pu appliquer plus vite que je pensais mes travaux au monde de la voile de compĂ©tition car de nombreux projets ont Ă©tĂ© proposĂ©s aux Ă©tudiants dans le cadre du partenariat scientifique EPFL-Alinghi. TrĂšs motivant et intĂ©ressant pour le jeune passionnĂ© que jâĂ©tais !
Suite aux projets de recherche faits au Laboratoire de Technologie des Composites (ex-LTC, LPAC actuel), il mâa Ă©tĂ© demandĂ© dâaider Ă instrumenter des piĂšces du catamaran gĂ©ant Alinghi 5 avec de la fibre optique et participer Ă leurs tests.
Les doigts sont restĂ©s coincĂ©s dans la machine, jâai depuis pris part Ă trois campagnes de lâAmericaâs Cup, toujours en tant que spĂ©cialiste du systĂšme fibre optique, tout dâabord sous la houlette de Daniele Costantini (Alinghi) pour mes dĂ©buts, puis en gĂ©rant lâintĂ©gralitĂ© du projet avec le rĂŽle de Fiber Optic Manager (Artemis Racing et American Magic).
Comment lâEPFL vous a-t-elle prĂ©parĂ© Ă votre carriĂšre ?
La filiĂšre en science des matĂ©riaux est connue pour former de bons gĂ©nĂ©ralistes de lâingĂ©nierie, elle mâa fourni une palette de connaissances large pour comprendre les divers challenges de ce sport trĂšs mĂ©canique et technique que nous rencontrons dans le monde de la coupe de lâAmerica. Il a fallu bien sĂ»r se spĂ©cialiser et apprendre un bon nombre dâautres connaissances en cours de route, comme dans beaucoup dâautres domaines. Mais justement, nous sommes prĂ©parĂ©s Ă cela en sortant de lâEPFL !
Quâest-ce qui vous a permis de rejoindre une Ă©quipe de la Coupe de lâAmerica ?
Outre le cadre idĂ©al créé par lâEPFL et ses partenariats avec le monde du sport, il faut une certaine obstination pour provoquer la chance. Oser aller toquer aux portes sâinvestir et montrer sa motivation lorsque la chance se prĂ©sente!
La bonne combinaison des connaissances acquises Ă lâEPFL mâa permis de remplir pleinement mes missions, mais câest aussi les capacitĂ©s personnelles, lâĂ©thique et la qualitĂ© du travail fourni qui crĂ©ent les rĂ©pĂ©tions de possibilitĂ©s. La voie suisse est aussi apprĂ©ciĂ©e dans les projets internationaux !
Quel est votre meilleur souvenir professionnel dans le sport?
Difficile question ! Mes meilleurs souvenirs sont certainement les moments magiques oĂč un nouveau bateau sort enfin du hangar, fruit de mois acharnĂ©s de travail pour prĂšs de 100 personnes. Cela se passe souvent aux premiĂšres lueurs, toute lâĂ©quipe le suit des yeux, câest quelque chose de trĂšs fort.
Comment voyez-vous la suite de votre carriĂšre professionnelle ?
AprĂšs 10 annĂ©es trĂšs intenses Ă travailler dans ce domaine, certes collaborant avec de nombreuses personnes mais menant seul mes opĂ©rations, jâai Ă cĆur dâĂ©largir les domaines oĂč je pourrais appliquer ces dĂ©veloppements. Cette technologie de mesure se dĂ©mocratise de plus en plus, dans les sports mĂ©caniques et dans de nombreux projets industriels.
Cela devra passer par la crĂ©ation dâune structure, et peut-ĂȘtre par une transmission de mon expĂ©rience Ă de jeunes ingĂ©nieurs motivĂ©s. Cela serait une belle façon de continuer le dĂ©veloppement cette technologie dont les applications ont entre autre Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es au sein de lâEPFL !
Les sirĂšnes de la coupe de lâAmerica risquent bien de recommencer Ă chanter bientĂŽt Ă©galement. Avec Ă la clĂ© des perspectives excitantes. Mais pour cela, il va falloir ĂȘtre patient !
Interview réalisée en juillet 2021

Christine Cardis (CGC’88) Responsable de la lutte contre le dopage Ă l’Union internationale de patinage
Quelles sont vos activités actuelles ?
Je suis responsable du dĂ©partement antidopage de lâISU (International Skating Union), lâorganisation faitiĂšre de patinage sur glace. Le rĂŽle de mon Ă©quipe est de gĂ©rer la problĂ©matique de la lutte antidopage sur le plan mondial. Pour ce faire, nous travaillons en Ă©troite collaboration avec la commission mĂ©dicale de lâISU et des experts externes. Nous mettons en place les procĂ©dures de test international dâune centaine dâathlĂštes de pointe en dehors des compĂ©titions et nous organisons les contrĂŽles sur une cinquantaine dâĂ©vĂ©nements de la fĂ©dĂ©ration. Nous faisons Ă©galement le lien avec lâagence mondiale antidopage pour suivre les derniĂšres Ă©volutions et assurer la conformitĂ© du programme Anti-Dopage de lâISU avec le Code mondial Anti-Dopage et les Standards Internationaux. Nous dĂ©ployons Ă©galement des programmes de prĂ©vention, afin de sensibiliser les athlĂštes Ă la problĂ©matique du dopage. Notre rĂŽle nâest pas seulement de tester, mais aussi dâĂ©duquer.
Quel est votre parcours ?
Jâai commencĂ© lâEPFL en architecture, puis je me suis rĂ©orientĂ©e pour finalement diplĂŽmer en chimie en 1988. Jâai ensuite voyagĂ© plus dâune annĂ©e avant de me lancer dans mes activitĂ©s professionnelles au laboratoire antidopage de Lausanne qui ouvrait ses portes Ă cette Ă©poque. Jây ai travaillĂ© jusquâen 2004, avec une pause de 6 mois durant laquelle jâai intĂ©grĂ©, en tant quâexperte internationale, le laboratoire antidopage des Jeux Olympiques et Paralympiques de Sydney 2000. En cours dâemploi, jâai fait un master en management de la qualitĂ© et fondĂ© une famille. En dehors du monde de lâAnti-Dopage, jâai travaillĂ© 2 ans chez Firmenich Ă GenĂšve dans le dĂ©partement qualitĂ© et enseignĂ© math et sciences au secondaire dans diverses Ă©coles vaudoises. Depuis 10 ans, je travaille Ă lâISU, oĂč jâai dĂ©butĂ© en tant que seule administratrice antidopage, cette thĂ©matique prenant de plus en plus dâimportance, le groupe sâest agrandit et jâen suis actuellement la manager. Je collabore aussi avec lâAISTS (AcadĂ©mie internationale des sciences et techniques du sport) et de lâISSUL (Institut des sciences du sport de l’UniversitĂ© de Lausanne) qui forment les professionnel et managers du sport de demain.
Quels ont Ă©tĂ© les points forts de votre passage Ă lâEPFL ?
LâEPFL est une Ă©cole qui ouvre beaucoup de possibilitĂ©s. Câest un environnement extrĂȘmement stimulant qui offre de grandes opportunitĂ©s dâapprentissage. Il y a Ă©galement toute une palette dâactivitĂ©s extracurriculaires qui permettent de dĂ©velopper dâautres compĂ©tences. Naviguant beaucoup Ă lâĂ©poque, jâai pu mâintĂ©grer Ă lâĂ©quipe de rĂ©gate de lâĂ©cole et participer Ă la vie associative de lâEPFL en tant que notamment membre de lâorganisation du Triathlon du LĂ©man pour Ă©tudiants. Ces activitĂ©s ont participĂ© au dĂ©veloppement de mes compĂ©tences organisationnelles et mâont permis de tisser des liens et des rĂ©seaux trĂšs forts qui sont encore actifs aprĂšs toutes ces annĂ©es.
Comment lâEPFL vous a-t-elle prĂ©parĂ©e Ă votre carriĂšre ?
Câest grĂące Ă ma formation de chimiste et mes activitĂ©s associatives que jâai dĂ©crochĂ© mon premier poste. Mes connaissances mĂ©tier, les bases thĂ©oriques, analytiques et pratiques acquises durant mes Ă©tudes mâont permis de participer Ă la mise en place des mĂ©thodes et des procĂ©dures du laboratoire. Jâai ensuite Ă©voluĂ© vers des responsabilitĂ©s de gestion et de management pour lesquelles les apprentissages faits au travers de mes activitĂ©s associatives ont Ă©tĂ© trĂšs utiles. La richesse de la formation EPFL permet dâacquĂ©rir les connaissances nĂ©cessaires Ă lâĂ©laboration dâapproches structurĂ©es et analytiques tout en ayant une bonne comprĂ©hension du terrain grĂące aux acquis des travaux pratiques et des projets appliquĂ©s.
Quels sont les liens entre les activitĂ©s dâune fĂ©dĂ©ration sportive et les dĂ©veloppements technologiques ?
En tant que fĂ©dĂ©ration internationale, nous collaborons Ă des projets de recherche et mettons en Ćuvre les rĂ©sultats de la recherche conduite par des organismes multiples et variĂ©s. Ma formation dâingĂ©nieure mâest trĂšs utile dans ces Ă©changes car elle me permet de dialoguer dâĂ©gal Ă Ă©gal et de favoriser la mise en pratique sur le terrain de nouvelles procĂ©dures, ainsi que de crĂ©er des ponts entre les diffĂ©rents acteurs de la lutte contre le dopage.
Comment imaginez-vous que ces interactions Ă©voluent et comment pourrait-on favoriser un rapprochement de ces deux mondes dâaprĂšs-vous?
Il y a de nombreux sujets sur lesquels nous devons travailler en tant que fĂ©dĂ©ration qui bĂ©nĂ©ficieraient dâun rapprochement avec lâEPFL, et le milieu acadĂ©mique dâune maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale. Au-delĂ de mon dĂ©partement, il y a par exemple des questions sur les Ă©quipements pour la protection des athlĂštes de short track en cas de chute. Des travaux sont en cours pour le dĂ©veloppement des casques et des protections le long de la piste. Il y aurait Ă©galement tout un champ dâactivitĂ© relatif Ă lâutilisation des nouvelles technologies pour la promotion de ce sport grĂące Ă lâenrichissement des vidĂ©os avec des donnĂ©es de performance ou la rĂ©alisation de contenus spĂ©cifiques correspondants aux attentes des utilisateurs de rĂ©seaux sociaux.
Interview réalisée en juillet 2021

Horesh Ben Shitrit (IC’14) Vice-prĂ©sident des produits de vision par ordinateur, Second Spectrum
Quelle est votre position/activité actuelle ?
Je suis le vice-prĂ©sident des produits de vision par ordinateur chez Second Spectrum, qui a rĂ©cemment Ă©tĂ© rachetĂ©e par Genius Sports. Chez Second Spectrum, nous analysons des sĂ©quences vidĂ©o pour fournir les donnĂ©es officielles sur les performances des joueurs dans les sports d’Ă©quipe. Nous travaillons avec les plus grandes ligues du monde, comme la NBA et la Premier League anglaise. Nous travaillons Ă©galement directement avec les Ă©quipes sportives, en analysant les sĂ©quences vidĂ©o et en fournissant des informations statistiques sur la façon dont l’Ă©quipe joue et sur la façon dont elle peut se prĂ©parer aux matchs contre d’autres Ă©quipes. En outre, nous travaillons avec des diffuseurs tels que ESPN et BT Sports, en fournissant une augmentation vidĂ©o pour amĂ©liorer l’expĂ©rience des tĂ©lĂ©spectateurs et des foules lors d’Ă©vĂ©nements grĂące Ă des informations supplĂ©mentaires ajoutĂ©es au flux de diffusion, ce qui permet aux tĂ©lĂ©spectateurs d’interagir avec la diffusion. Par exemple, nous avons rĂ©cemment menĂ© un projet trĂšs intĂ©ressant avec Marvel, en convertissant le thĂšme de Marvel Comics en un match de basket-ball de la NBA. Pour le football, pour la premiĂšre fois, nous avons ajoutĂ© une carte de l’emplacement des joueurs ainsi que du ballon tout en montrant le match en direct.
Quelle est votre formation ?
AprĂšs un bachelor et un master en gĂ©nie Ă©lectrique, je me suis orientĂ© vers l’informatique et j’ai obtenu mon doctorat Ă l’EPFL. Mon doctorat portait sur le domaine de la vision par ordinateur, plus prĂ©cisĂ©ment sur le suivi de plusieurs personnes Ă partir de multiples camĂ©ras. Nous avons eu plusieurs projets intĂ©ressants, notamment le suivi des passagers dans les aĂ©roports avec Honeywell, le suivi du personnel mĂ©dical dans un hĂŽpital de Munich et le suivi des clients dans les magasins, mais le point culminant pour moi a Ă©tĂ© le suivi des joueurs dans les jeux sportifs. Nous avons menĂ© un projet Innosuisse avec la FĂ©dĂ©ration internationale de basket-ball (FIBA) de 2010 Ă 2012, gĂ©nĂ©rant 20 tĂ©raoctets de donnĂ©es, et les rĂ©sultats de ce projet ont servi de base Ă ma premiĂšre startup : PlayfulVision, qui a ensuite fusionnĂ© avec Second Spectrum.
Comment l’EPFL vous a-t-elle prĂ©parĂ© Ă votre carriĂšre ?
Je pense que l’EPFL est un endroit idĂ©al pour les entrepreneurs. Pendant mon doctorat au Computer Vision Lab, dirigĂ© par le prof. Pascal Fua, d’autres startups ont Ă©tĂ© créées en mĂȘme temps. Nous avons bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une technologie et d’un environnement excellents, oĂč nous pouvions suggĂ©rer des projets et simplement les tester. Je ne pense pas que beaucoup d’Ă©tudiants en doctorat profitent de ces opportunitĂ©s, mais il est possible de guider des Ă©tudiants en master ou en bachelor dans des projets semestriels et de voir ensuite ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Vers la fin de ma pĂ©riode d’Ă©tudes de doctorat, j’ai Ă©galement reçu une bourse d’innovation dirigĂ©e par un coach d’entreprise, des cours sur la crĂ©ation de start-ups, ainsi qu’une formation et un espace de laboratoire – toutes ces ressources vous aident Ă dĂ©marrer et Ă vous dĂ©velopper.
Quelle est, selon vous, votre plus grande réussite dans le domaine du sport ?
Le domaine du sport est l’un des meilleurs pour les start-ups, car il n’y a presque pas de contraintes, et en plus, il y a toutes sortes de clients potentiels, des amateurs et semi-professionnels aux ligues de haut niveau. Cela a permis Ă l’entreprise de dĂ©marrer et de monter en puissance. Nous avons commencĂ© par faire une dĂ©monstration de notre technologie avec le club de volleyball de l’UniversitĂ© de Lausanne (LUC Volleyball) et le soutien du centre sportif de l’UNIL/EPFL (CSS), une dĂ©monstration a conduit Ă une autre, et de fil en aiguille, nous Ă©tions aux Championnats du monde de volleyball de la FIVB. Je suis fier que notre technologie soit maintenant utilisĂ©e par les plus grandes ligues du monde, notamment la NBA et la Premier League anglaise et que tout ait commencĂ© avec des Ă©quipes locales autour de Lausanne. De plus, j’aime beaucoup le fait que le sport vous garde en bonne santĂ© – physiquement et mentalement, et si notre technologie peut contribuer Ă inciter les gens Ă faire plus de sport parce que nous rapprochons les spectateurs et leurs hĂ©ros, cela me rend heureux.
Article: «L’EPFL a Ă©tĂ© l’un des meilleurs choix de ma vie»
Interview réalisée en Octobre 2021

Evelin Boros, Ingénieur en matériaux chez Scott Sports SA
Au cours de la derniĂšre annĂ©e et demie, vous avez travaillĂ© Ă l’EPFL en tant qu’ingĂ©nieure. Pouvez-vous nous dire ce qui vous a attirĂ© pour ce poste ?
J’ai Ă©tudiĂ© le gĂ©nie chimique en Hongrie et au Danemark avec une spĂ©cialisation en polymĂšre. AprĂšs mes Ă©tudes, j’ai eu un premier emploi chez LEGO. En tant que fan de sport, j’ai toujours voulu trouver des opportunitĂ©s pour coupler mon hobby et mon activitĂ© professionnelle. J’ai donc fait des Ă©tudes supĂ©rieures en France dans le domaine de lâindustrie du sport, ce qui m’a permis de combiner mes connaissances en science des matĂ©riaux avec les besoins spĂ©cifiques du domaine. AprĂšs ces Ă©tudes, j’ai cherchĂ© un poste oĂč je pourrais travailler sur le dĂ©veloppement d’un produit, en collaboration avec l’industrie, tout en gardant les aspects de recherche de mon travail. J’ai trouvĂ© Ă l’EPFL un poste qui correspondait parfaitement Ă mes intĂ©rĂȘts.
Quelle a été votre activité dans le laboratoire LPAC ?
J’ai travaillĂ© sur un projet InnoSuisse pour le dĂ©veloppement d’un produit innovant. Ce projet a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en collaboration avec une entreprise suisse de sport et d’autres laboratoires de l’EPFL. J’Ă©tais responsable des activitĂ©s de recherche sur les matĂ©riaux et mon rĂŽle Ă©tait de trouver le bon type de composite pour atteindre les propriĂ©tĂ©s requises. C’Ă©tait trĂšs motivant car cela m’a permis de combiner mes connaissances prĂ©alables, ma curiositĂ© et ma passion pour le sport. Avoir l’occasion de faire des recherches sur un sujet qui dĂ©bouchera sur une solution innovante pour des clients actifs Ă©tait Ă©galement une motivation pour moi.
Quelles opportunités ce projet vous a-t-il ouvertes ?
D’un point de vue professionnel, j’ai pu approfondir mes connaissances sur les matĂ©riaux composites. Le fait d’ĂȘtre entourĂ©e de collĂšgues hautement qualifiĂ©s et de collaborer avec des personnes d’horizons diffĂ©rents m’a permis de dĂ©couvrir de nombreux nouveaux aspects de mon domaine de recherche.
Travailler dans un laboratoire avec de nombreuses activitĂ©s et de nombreux partenaires industriels diffĂ©rents m’a Ă©galement permis d’Ă©largir mon rĂ©seau professionnel et de voir les besoins et les tendances de l’industrie. C’est ainsi que j’ai Ă©tĂ© impliquĂ©e dans un projet parallĂšle en collaboration avec SCOTT Sports qui m’a permis de faire une transition professionnelle vers SCOTT.
Quelles sont vos activitĂ©s actuelles chez SCOTT ? Et qu’est-ce qui vous a motivĂ© Ă passer du monde universitaire Ă l’industrie ?
Je fais partie du dĂ©partement Recherche, innovation et conformitĂ© de SCOTT en tant qu’ingĂ©nieure en matĂ©riaux. Je travaille en partie sur les aspects toxicologiques, en m’assurant que nous respectons les rĂ©glementations en vigueur et que nos produits ne sont pas nocifs pour l’homme ni pour l’environnement. L’autre partie de mon travail consiste Ă participer Ă des projets d’innovation, en tant qu’experte en matĂ©riaux, afin de trouver des solutions nouvelles et avant-gardistes pour nos clients.
MĂȘme dans le milieu universitaire, j’ai toujours cherchĂ© Ă travailler en collaboration avec des entreprises, il a donc toujours Ă©tĂ© important pour moi de travailler sur des produits tangibles. Mais je craignais de perdre l’aspect recherche et scientifique de mon travail quotidien si je passais Ă l’industrie. Cette opportunitĂ© chez SCOTT me permet de travailler sur de nombreux produits, tout en restant une experte dans mon domaine, en remettant en question mes connaissances et en me donnant l’occasion de m’Ă©panouir.
De plus, je suis une cycliste passionnĂ©e, alors travailler pour une entreprise oĂč le cyclisme fait partie de l’ADN de nos activitĂ©s est un rĂȘve qui devient rĂ©alitĂ©.
Comment envisagez-vous une future collaboration avec l’EPFL ?
SCOTT est continuellement Ă la recherche d’idĂ©es innovantes et nous sommes conscients du fait que les universitĂ©s trĂšs rĂ©putĂ©es, comme l’EPFL, sont remplies d’esprits brillants, dont la collaboration est trĂšs apprĂ©ciĂ©e.
Nous sommes dĂ©jĂ en contact avec plusieurs dĂ©partements diffĂ©rents Ă l’EPFL. Nous travaillons avec des Ă©tudiants, des postdoctorants, et discutons de sujets de recherche potentiels. Un partenaire acadĂ©mique tel que l’EPFL peut offrir ce type d’expertise diversifiĂ©e.
A l’avenir, nous aimerions poursuivre cette collaboration, par exemple en proposant des projets Ă©tudiants et des stages sur des sujets innovants. De cette maniĂšre, nous espĂ©rons obtenir des idĂ©es nouvelles et les Ă©tudiants peuvent Ă©galement bĂ©nĂ©ficier du fait de travailler sur des problĂšmes trĂšs concrets, de comprendre les aspects organisationnels et commerciaux des partenaires industriels et de dĂ©velopper des produits qu’ils pourraient utiliser un jour.
Interview réalisée en décembre 2021