Les règles pour l’écriture web: en pratique

Concrètement, écrire pour le web implique de garantir à tous moments la lisibilité, l’ergonomie et l’équilibre entre tous les médias utilisés, l’interactivité de tous les contenus.

Note : pour mesurer la longueur d’un texte, on emploie le terme de calibrage (longueur du texte) exprimé en signes. En typographie, un signe est « un caractère vide ou plein », c’est-à-dire les espaces entre les mots et les lettres.

Exemple : École polytechnique fédérale de Lausanne – Cette expression compte 40 signes.

Pour un article standard, on tentera de ne pas dépasser plus de 3 pages-écran (3 000-3 500 signes ou 450-500 mots environ).

Pour un article, vous pouvez choisir l’un des formats suivants :

– brève : un titre court, un texte court de 3 ou 4 lignes (400-500 signes, 60 mots environ).

Visualisez des brèves types.

– article court : un titre assez court (sur une ligne si possible), un texte assez court de 1 500 signes, 200 mots environ), divisé en paragraphes courts (3-4 lignes maxi), un chapeau d’une phrase/d’une ligne, un visuel de taille réduite.

Visualisez un article court type.

– article moyen : un titre sur 1 ou 2 lignes, un texte tenant sur une page-écran environ (2 000 signes, 300 mots environ), divisé en paragraphes courts (3-4 lignes maxi), un chapeau de 2 phrases/2 lignes maximum, un visuel de taille majeure placé entre le chapeau et le début du texte.

Visualisez un article moyen type.

– article long : un titre sur 1 ou 2 lignes, un texte tenant sur 2 à 3 page-écran environ (3 000-3 500 signes ou 450-500 mots environ), divisé en paragraphes courts (3-4 lignes maxi), un chapeau de 2 phrases/2 lignes maximum, un visuel de taille majeure placé entre le chapeau et le début du texte, autres visuels (photo, carte, infographie…) de plus petite taille dans le texte.

Visualisez un article long type.

– dossier : un titre sur 1 ou 2 lignes, un chapeau “long” de 3 ou 4 phrases, un visuel de taille moyenne ou majeure, un sommaire listant les éléments du dossier (4-5 éléments au minimum, liens cliquables).

Genres favorisant l’identification chez le lecteur:

– l’interview: c’est le genre principal pour l’identification du lecteur. Des questions bien posées font naître des réponses précises, concrètes circulant d’un humain, l’expert, à un autre humain, le lecteur. L’objectif: donner des informations précises et compréhensibles par tous via un spécialiste.

Plusieurs formes d’interview sont possibles :

> l’interview-témoignage: 1 seule question, une réponse longue ;

> l’interview « 3 questions à… »: 3 questions courtes, précises et reliées entre elles de manière cohérente, 3 réponses courtes et denses. Alterner les questions ouvertes (réponse oui ou non) et les questions fermées (questions de type Pourquoi… ou Comment… appelant des réponses détaillées) ;

> l’interview longue: elle propose entre 6 et 8 questions, posées à une seule personne ou à plusieurs (interview-débat). La précision et l’enchaînement des questions doivent être bien travaillées car le contenu, long, doit rester cohérent jusqu’au bout.

À noter: pour une meilleure identification du lecteur, on insèrera la photo de la ou des personnes interviewée(s).

– le reportage: c’est « l’anti compte-rendu ». Plus vivant, il restitue les informations collectées sur un lieu ou lors d’un événement par des images, des sons (sons pertinents, paroles), des sensations… L’objectif: mettre en avant une ambiance, des acteurs, des interactions entre eux.

– le portrait: c’est le genre « humain » par excellence. Il donne à voir les facettes multiples d’une personne : éléments physiques, qualités et défauts, réalisations, opinions et valeurs, éventuellement contradictions. L’objectif: découvrir un acteur, une personnalité.

Genres journalistiques favorisant la réflexion chez le lecteur:

– la synthèse: c’est le genre journalistique principal pour la réflexion. Proche du résumé ou de l’abstract des scientifiques, il donne au lecteur l’essentiel du sujet abordé qu’il traite de manière sélective et pas exhaustive. Les autres facettes du sujet sont abordées par des liens vers d’autres contenus.

– l’analyse: c’est le contraire de la synthèse. Elle répond à une question principale, POURQUOI ? Le sujet traité n’est pas simple ou est polémique. L’article propose donc les faits et les interprétations/explications  possibles.

– le compte-rendu: c’est le « témoin fidèle ». Il rend compte d’un événement (réunion, conférence…) factuellement et de la manière la plus objective possible. L’importance ici est la précision, l’exhaustivité et la neutralité. L’objectif: mettre en avant les faits, rien que les faits…

Le « genre des genres » : le dossier

Déjà évoqué plus haut sur la forme, le dossier est un genre journalistique qui englobe tous les autres. Il est composé de 4 ou 5 éléments au maximum, des contenus présentés sou l’un des genres évoqués plus haut et présenté dans un sommaire. Un dossier peut par exemple contenir :

– un article principal ;

– un ou plusieurs articles secondaires ;

– des contenus non textuels : diaporamas, vidéos, infographies ;

– des contenus « participatifs »: quiz, sondage, simulateur en ligne…

– des contenus « à cliquer »: liens vers des articles en archives ou extérieurs, documents à télécharger.

L’objectif ici est double:

– « éclater » un sujet trop dense qui deviendrait illisible s’il était traité dans un seul article ;

– dynamiser un sujet en traitant ses multiples facettes de manière séparée et avec plusieurs médias.

1°) Présence/absence de liens hypertexte

– Si contenu court (brève, article inférieur à 1 500 signes / 250 mots): pas de lien.

– Autres formats: liens systématiques

2°) Nombre de liens: 2-3 liens au maximum dans un article moyen, 3 à 5 liens dans un article long. Pour les dossiers, prévoir une rubrique Sélection de liens.

3°) Place du lien :

–      pas de lien dans les chapeaux ou les intertitres ;

–      pas de lien en tout début d’articles ou trop près les uns des autres ;

–      liens directement utiles pour la lecture à placer dans le texte ;

–      liens d’approfondissement (vers d’autres contenus en archives, vers des ressources documentaires externes, vers des documents à télécharger): en fin d’article.

4°) Support/édition du lien:

– pour rester lisible, le lien doit rester court, 4-5 mots maxi.

Exemple: L’EPFL a publié son rapport d’activité 2017.

– pour être compréhensible et incitatif, le lien doit indiquer clairement vers quoi il renvoie, éventuellement mentionner les contraintes (format numérique, langue…).

Exemple: Consulter le classement mondial des meilleures universités pour ingénieurs (PDF, en français).

5°) Destination du lien:

– un lien ouvre systématiquement une nouvelle fenêtre pour ne pas « écraser » la page d’origine.

– un lien renvoie vers une page web précise (pas la page d’accueil d’un site).

– Tous les articles sont titrés.

– Au-delà d’une certaine longueur (1 500 signes), les articles proposent un chapeau : c’est un résumé de l’article en une ou 2 phrases. Le chapeau est autonome, il doit pouvoir être lu seul ; ce n’est pas le début de l’article mais sa synthèse.

– Au-delà d’une certaine longueur (1 500 signes), les articles proposent des intertitres tous les 2 ou 3 paragraphes. Ces mini-titres ou titres intermédiaires donnent une information sur le paragraphe immédiatement en dessous.

– Les articles moyens ou longs peuvent présenter dans le texte des relances ou exergues : un chiffre fort, une idée forte, une citation forte affiché dans un espace spécifique permettra de relancer la lecture.

– Tous les articles sont datés ; les éventuelles mises à jour sont signalées.

– Tous les articles sont signés.

– Le titre n’est pas le thème du papier mais ce qu’on a à dire sur ce thème, l’information précise.

Exemple : Des océans plus froids que ce que nous pensions (et pas une expression générique comme : La température des océans).

– Un bon titre est clair, concis, court, juste, original.

– Comme tous les autres niveaux de lecture (chapeau, intertitres…), le titre contient un ou plusieurs des mots-clés (voir plus loin Les règles du référencement).

– L’intertitre est un “mini-titre” qui titre le paragraphe qui le suit immédiatement.

– Le chapeau n’est pas le début du papier mais sa synthèse, le résumé des infos qu’on va lire. C’est l’équivalent de l’abstract pour les articles scientifiques.

– Certains lecteurs ne lisent que les chapeaux faute de temps. Le chapeau doit être autonome, ne pas dépendre de l’article pour sa compréhension.

– Un bon chapeau est court (selon l’espace disponible, 1 ou 2 lignes, 1 ou 2 phrases maximum), clair, juste, référençable et accrocheur : il doit donner envie d’aller plus loin (cliquer ou scroller pour lire l’article).

Au-delà des textes eux-mêmes, d’autres critères précisent la forme que doivent prendre certains mots.

– Justification: tous les textes sont alignés sur la marge gauche seulement (« en fer à gauche »).

– Gras et italiques: aucun gras, aucune italique ne seront utilisés dans les articles. L’utilisation des gras sera limitée aux intertitres et aux chapeaux.

– Ponctuation: pas de point final pour les titres et les inters.

– Signature: pas de signature pour les articles non scientifiques, articles scientifiques signés et nom de l’auteur cliquable (tous les articles écrits par…).

– Guillemetage: guillemets anglais (“ ”).

– Interlignage: un seul saut de ligne entre 2 paragraphes.

– Majuscules et minuscules: l’emploi des majuscules et minuscules suit le code typographique.

Les règles typographiques en usage à l’EPFL.

– Chiffres et nombres: l’emploi des chiffres et nombres suit le code typographique.

Un résumé de ces règles.

– Gras, italiques et mots soulignés: l’emploi des différentes “graisses” et procédés typographiques suit le code typographique.

Un résumé de ces règles.

Un exemple de bonne utilisation des gras et italiques.

Le principe du référencement est de se donner les moyens d’être identifié par les moteurs de recherche, que ce soit celui du site ou les moteurs extérieurs. Car pour pouvoir être lu, il faut d’abord être repéré…

Les règles pour les mots clés

– Tout contenu (texte, visuel, son) doit être associé à des mots-clés ou expressions-clés pour être indexé et repérable. Cette indexation facilitera la recherche interne, aidera les moteurs de recherche externes et la lisibilité, notamment sur les réseaux sociaux.

– Un mot-clé est un terme, une expression la plus précise possible. Pour aider la recherche, ce terme doit être le plus spécifique possible et pas générique.

– Les mots et expressions-clé sont présents dans 2 endroits distincts :

> à l’intérieur du texte : les mots-clés importants peuvent être intégrés et répétés dans le titre, le chapeau, le début ou plus loin dans le texte ;

> à l’extérieur du texte : en complément, les mots-clés principaux figureront à la fin du texte.