« SolAce », une unitĂ© expĂ©rimentale de l’EPFL s’installe Ă DĂŒbendorf

LâUnitĂ© SolAce, inaugurĂ©e aujourdâhui dans le bĂątiment NEST Ă DĂŒbendorf, veut dĂ©montrer et expĂ©rimenter de nouvelles technologies durables, en produisant plus dâĂ©nergie quâelle nâen consomme, en chaleur et en Ă©lectricitĂ©, en amĂ©liorant le confort et en Ă©tant neutre voire nĂ©gative en CO2, avec la volontĂ© que ce lieu de travail soit aussi un lieu de vie.
LâunitĂ© dispose dâune chambre pourvue de deux couchettes sĂ©parĂ©es, dâune cuisine et dâun coin salon. « Si on diminue le trafic pendulaire entre le travail et le logement, on diminue Ă©normĂ©ment les charges sur lâenvironnement. Pour matĂ©rialiser lâidĂ©e dâun lieu mixte, deux chercheurs vivront et travailleront pendant environ 2 ans dans cette unitĂ©, » explique Jean-Louis Scartezzini, directeur du Laboratoire dâĂ©nergie solaire et physique du bĂątiment Ă lâEPFL (LESO-PB) et responsable du projet SolAce.
DIAPORAMA â Le projet SolAce en images









SolAce est la cinquiĂšme unitĂ© Ă sâinstaller dans le bĂątiment NEST – qui rassemble chercheurs et industriels actifs dans le domaine de la construction. Le bĂątiment modulaire de recherche et dâinnovation de lâEmpa et de lâEawag se compose dâune tour centrale – le «backbone» – et de trois plates-formes ouvertes sur lesquelles des modules individuels de recherche et dâinnovation durables sont installĂ©s selon un principe «plug-and-play».
On trouve, par exemple, Urban Mining, une unitĂ© entiĂšrement construite avec des matĂ©riaux recyclĂ©s, ou Vision Wood qui suggĂšre une gestion visionnaire du bois, rejointes aujourdâhui par SolAce dont la façade a Ă©tĂ© conçue pour assurer un bilan Ă©nergĂ©tique positif tout au long de l’annĂ©e. Dans ce « laboratoire – appartement » dâenviron 100m2, les scientifiques pourront expĂ©rimenter en situation rĂ©elle et grandeur nature, diffĂ©rents capteurs et technologies dĂ©veloppĂ©s au LESO-PB.
La façade en tant que centrale solaire
La façade extĂ©rieure de lâunitĂ© est tapissĂ©e de capteurs solaires photovoltaĂŻques et thermiques colorĂ©s. « Le nano-revĂȘtement Ă©tant trĂšs transparent, il n’y a pratiquement aucun effet d’absorption et trĂšs peu de perte d’Ă©nergie », explique Andreas SchĂŒler, animateur du groupe de nano-technologies du LESO-PB.
Cette technologie, dĂ©veloppĂ©e et brevetĂ©e Ă l’EPFL, est actuellement commercialisĂ©e par la spin-off SwissINSO. SolAce produira certainement beaucoup plus de chaleur solaire quâelle nâen utilisera ; ce surplus sera accumulĂ©e dans le « Energy-hub » de NEST et profitera Ă tous les utilisateurs du bĂątiment, ainsi quâaux autres unitĂ©s.
Des fenĂȘtres intelligentes
Cette unitĂ© solaire passive et active est aussi dotĂ©e de triples vitrages sĂ©lectifs, qui laissent passer les ondes des tĂ©lĂ©phones mobiles ; elle intĂšgre Ă©galement des Ă©lĂ©ments de verre micro structurĂ©s qui ont pour propriĂ©tĂ© de dĂ©vier la lumiĂšre naturelle et de la diffuser dans les endroits les plus sombres de lâunitĂ©.
En hiver, ces micro-miroirs, invisibles Ă lâĆil nu, guident la lumiĂšre vers le plafond, offrant Ă lâintĂ©rieur de la piĂšce un Ă©clairage uniforme, et assurant aussi un chauffage solaire passif des piĂšces. En Ă©tĂ©, les mĂȘmes miroirs rĂ©flĂ©chissent les rayons du soleil vers lâextĂ©rieur, Ă©vitant ainsi la surchauffe.
Des camĂ©ras qui imitent lâĆil humain
En vue dâoffrir un confort optimal, les chercheurs du LESO vont mettre en Ćuvre des capteurs visuels particuliers, des mini camĂ©ras qui rĂ©pondent Ă la lumiĂšre de la mĂȘme maniĂšre que le ferait lâĆil humain. Ces senseurs prototypes mesurent les conditions d’Ă©clairage et les effets d’Ă©blouissement ressenti par un Ćil humain.
Le suivi expĂ©rimental en temps rĂ©el permettra de contrĂŽler de maniĂšre continue et optimale les stores et lâĂ©clairage Ă©lectrique en tenant compte du rythme circadien. « AmĂ©liorer le confort visuel et distiller la lumiĂšre nĂ©cessaire au moment adĂ©quat afin de favoriser le rythme circadien font lâobjet de recherches que nous allons mener pour amĂ©liorer naturellement les performances des personnes qui travaillent dans un bureau », explique Ali Motamed, post-doctorant au LESO-PB.