Cours ex cathedra

Il s’agit de combiner les éléments suivants : connaissance du sujet, conscience du programme d’études et motivation des étudiant·es, le tout servi par une communication efficace.

Lorsque les étudiantes et les étudiants de l’EPFL apprécient vivement un enseignement, elles et ils relèvent habituellement les caractéristiques suivantes :

  • Le cours est jugé bien organisé et bien structuré.
  • L’enseignante ou l’enseignant est perçu comme enthousiaste ou dynamique.
  • Les explications sont perçues comme étant claires et adaptables.
  • L’enseignant·e ou ses assistant·es sont disponibles et disposés à répondre aux questions ou à donner des conseils.
  • Le contenu est perçu comme nouveau, intéressant ou important.
  • Les supports de cours (polycopié, site Moodle) sont adéquats.

Dans la section suivante, nous allons aborder une méthode qui vous aidera à structurer et à organiser vos cours.

L’ouvrage intitulé Facilitating Experiential Learning in Higher Education (Tormey, Isaac, Harbolle & Le Duc, 2021, p.126) énumère les trois éléments qui constituent une bonne explication :

  • partir du niveau de votre public,
  • être concis,
  • compléter par des illustrations.

Nous proposons un modèle en cinq étapes basé sur l’acronyme LOAFS, conçu pour aider les enseignantes et les enseignants à utiliser les stratégies pédagogiques qui se sont avérées avoir le plus grand impact sur l’apprentissage. Vous trouverez ci-dessous une explication pour chaque partie de la structure LOAFS. Vous trouverez également ci-dessous quelques idées pour vous aider à organiser votre cours :

L – Lead-in (introduction – accroche)

O – Objectives (objectifs)

A – Active information processing (processus d’apprentissage actif)

F – Formative assessment (évaluation formative)

S – Summary (conclusion)

1. Lead-in (introduction – accroche):

L’apprentissage demande des efforts et de l’attention et il est important que vos étudiantes et étudiants restent convaincus de l’intérêt de prêter attention à votre cours. En tant qu’enseignant·e, vous ne voulez pas qu’elles et ils passent à côté de certaines informations essentielles à cause d’un « moment d’inattention ». Durant les premières minutes du cours, vous devez donc vous assurer de « capter » leur attention. Voici quelques stratégies d’accroche de votre cours :

  • Rendez votre cours attrayant et pertinent en utilisant des idées que les étudiant·es pourraient trouver intéressantes, utiles ou intrigantes. Par exemple, le fait de découvrir l’application des concepts dans le monde réel est susceptible de stimuler leur intérêt pour la plupart des sujets. Vous pouvez utiliser des exemples, des illustrations ou poser des questions sur un problème concret qui éveillera leur curiosité et les incitera à suivre vos explications. 
  • Activez les connaissances antérieures des étudiant·es qui sont pertinentes pour le contenu du cours. Par exemple, si le cours aborde une technique mathématique qu’elles ou ils ont déjà vue, mais peut-être à moitié oubliée, faites-le leur savoir au début. Une autre façon d’activer les connaissances antérieures est de commencer par effectuer un bref « test conceptuel ». Vous pouvez utiliser les dispositifs de vote électronique comme support par exemple.
  • Donnez aux étudiantes et aux étudiants une raison de prêter attention. Cela peut se faire par exemple à l’aide d’une analogie, d’un dessin animé, d’une expérience ou d’une vignette. Faites une référence explicite à l’importance académique ou professionnelle d’assimiler le sujet du cours (pour leur donner une bonne raison d’apprendre).
  • Présentez de façon structurée le concept que vous allez expliquer. Il peut s’agir d’une mindmap, d’un tableau, d’un diagramme ou de tout ce qui peut aider à avoir une vue d’ensemble de ce qui est prévu ce jour-là.
2. Objectives (objectifs):

Indiquez clairement l’objectif du cours ou de l’explication (objectifs d’apprentissage) et ce que vous souhaitez que les étudiantes et les étudiants connaissent ou sachent faire au terme de la leçon. Cette focalisation sur ce qui est important les aidera à diriger et à concentrer leur attention. Cela vous aidera également à concevoir et à hiérarchiser les activités pédagogiques et les évaluations qui soutiendront au mieux vos objectifs d’apprentissage.

3. Active learning processing (processus d’apprentissage actif): 

Ce devrait être la partie la plus longue du cours.

  • Pensez à impliquer activement les étudiant·es dans le processus d’apprentissage plutôt que de leur présenter simplement les informations. Vous pouvez faire appel à des méthodes d’apprentissage actif telles que la classe inversée, la méthode Penser-Comparer-Partager, l’apprentissage par les pairs ou la méthode « Jigsaw » (voir la section « Apprentissage actif » pour davantage d’idées).
  • Procédez du général au particulier, de situations « réelles » à des modèles abstraits, ou du simple au plus complexe. Expliquez cette progression aux étudiant·es en détaillant le cheminement de votre récit (même si cela semble évident pour vous, ce n’est peut-être pas le cas pour beaucoup d’entre elles et eux).
  • Il peut être difficile pour les apprenant·e·s d’assimiler de nouvelles idées tout au long d’une période de 45 minutes. Il est donc judicieux de prévoir une ou deux pauses interactives de cinq minutes. Vous pouvez utiliser ce temps pour poser des questions, résoudre un exercice / vérifier la solution, ou bien leur donner du temps pour compléter leurs notes de cours. Cela permet aux étudiantes et aux étudiants de consolider ce qu’elles et ils ont entendu avant de passer à de nouveaux concepts. N’oubliez pas de prévoir du temps pour répondre aux questions.
  • Utilisez des supports audiovisuels (diapositives, tableau noir ou blanc, simulations, etc.) qui contribuent à rendre la structure de votre argumentation plus claire. Essayez de vous assurer que le support ne contienne pas trop d’informations pour éviter qu’il ne détourne l’attention des étudiant·es de votre propos.
4. Formative Assessment (évaluation formative): 

L’évaluation formative doit avoir lieu pendant l’activité pédagogique et fournit donc des informations à la fois à l’enseignant·e et aux étudiant·es. Par exemple, sur la base des retours donnés par l’évaluation formative, vous pourrez avoir une meilleure idée des points à clarifier ou des explications à répéter. En posant aux étudiantes et aux étudiants des questions spécifiques sur le concept que vous venez d’aborder, vous pourrez obtenir un feedback sur la façon dont il a été reçu. Il est important de poser des questions stimulantes, qui amènent les étudiantes et les étudiants à évaluer la progression de leur apprentissage. Par exemple, au lieu de demander « y a-t-il des questions ? » ou « est-ce que c’est clair ? », demandez plus spécifiquement : « pouvez-vous expliquer avec vos propres mots la différence entre la chaleur et la masse ? » ou « nommez une caractéristique de la matière à l’état solide ». 

5. Summary (conclusion) : 

Souvent, les enseignantes et les enseignants ont l’impression de manquer de temps et ne parviennent donc pas à conclure correctement. Ceci est regrettable, car une bonne conclusion peut réellement aider les étudiant·es à comprendre comment le cours s’articule et à situer sa place au sein de l’ensemble du programme de la matière. De votre point de vue, il peut sembler que vous vous répétez, mais du point de vue de l’étudiant·e, c’est souvent l’occasion d’organiser ses idées et de mieux les assimiler. Avant la fin du cours, vous pouvez :

  • rappeler aux étudiantes et aux étudiants l’objectif du cours et faire un bref résumé des principaux points évoqués,
  • rappeler aux étudiantes et aux étudiants ce qu’il faut faire pour le prochain cours ou la prochaine série d’exercices,
  • prendre note des questions des étudiant·es et des points à préciser pour vous aider à préparer l’introduction du prochain cours.