Le bonheur hier et aujourd’hui

La question du bonheur intéresse les humains depuis toujours.

L’étymologie

L’étymologie du mot dans plusieurs langues de l’ère culturelle européenne le relie à la chance ou au destin. Là, le bonheur est quelque chose que l’on reçoit, ou pas, sans agir particulier, de manière fataliste.

 

Les écoles philosophiques de l’Antiquité

L’Antiquité voit apparaître des écoles philosophiques dans lesquelles la réflexion et les pratiques sur la quête du bonheur ont toute leur place (des écoles de vie). On peut agir sur ce qui est donné. Les écoles philosophiques cherchent souvent à enseigner la vie la meilleure possible et la plus heureuse possible.

« La philosophie est une activité qui, par le discours et des raisonnements, nous procure la vie heureuse ». Epicure 

Le Christianisme

Avec l’arrivée du Christianisme, le bonheur est lié à une vie dans l’amour des autres, et est déclaré possible malgré les difficultés.

Ce bonheur est cependant partiel, en attente d’un plein accomplissement lors de la résurrection.

« Tous les hommes recherchent d’être heureux… C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes… » Blaise Pascal 

Des précurseurs de la quête moderne du bonheur

Des hommes comme Montaigne et Spinoza sont les précurseurs de la quête moderne du bonheur. A partir du XVIIIe siècle des traités sur le sujet prolifèrent. Sa quête devient centrale. Elle est citée dans la déclaration d’indépendance des États-Unis

« Tous les hommes sont créés égaux…; ils sont dotés de droits inaliénables parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. » Déclarations d’indépendance des Etats-Unis

XIX e siècle

Au XIXe siècle les auteurs et artistes romantiques critiquent la recherche du bonheur. Le malheur est perçu comme plus humain, plus créatif et plus authentique. Le bonheur est méprisé comme un souci bourgeois d’accéder au confort et à la tranquillité. Ou plus radical encore, sa quête est perçue comme tenant exclusivement de la sensibilité individuelle (Schopenhauer) ou des conditions sociales et économiques (Marx), ou encore comme étant un état fugitif (Freud). 

« Être bête. Égoïste et avoir une bonne santé : voilà les trois conditions voulues pour être heureux. Mais si la première nous manque, tout est perdu. » Flaubert 

XXe siècle

Les drames du XXe siècle renforcent le pessimisme sur la possibilité du bonheur et orientent les travaux philosophiques sur des questions comme l’angoisse ou encore l’absurde (Heidegger, Beckett). 

 

Fin du XXe et début du XXIe siècle

La deuxième partie du XXe siècle, sans doute suite à la perte de crédit des grandes idéologies politiques, voit l’émergence de ce qui deviendra le développement personnel, à mi-chemin entre la psychologie et la spiritualité, et qui vise à faire croître le potentiel de chacun.e et son bonheur. 

Ces dernières décennies ont vu des philosophes renouer avec la tradition antique qui abordent la philosophie comme une sagesse pratique.

Depuis l’intérêt est là, et des approches scientifiques se sont multipliées afin de mieux le comprendre.


“Mais je ne pense pas, ni au futur, ni au passé, je me régale de l’instant. C’est le secret du bonheur, atteint maintenant à l’âge mûr”. Virginia Woolf