RECHERCHE

Ruine du Wagristorante de Piero Portaluppi – Passo San Giacomo

La mission explicite du laboratoire est d’explorer un monde suspendu entre art et science. Ses Ă©tudes et ses recherches concernent plsu spĂ©cifiquement les thĂ©matiques de la reprĂ©sentation architecturale Ă  diffĂ©rents niveaux: la figuration raisonnĂ©e du patrimoine rural, la reprĂ©sentation Ă©motionnelle de la vie bourgeoise et les visions idĂ©ales de la pensĂ©e utopique.

EN COURS

Analogique et numérique

Aborder la continuitĂ© de la pratique du dessin architectural dans le processus de conception. Emma Larcelet – Doctoral Research – Doc.CH SNSF

À la quĂȘte du sens perdu

Étude sur le discours autour de l’architecture vernaculaire Ă  l’Ăšre de l’Ă©veil environnemental, 1939-1972 | Vasileios Chanis – Recherche Doctoral

Architectura Re-depicta

Une critique opĂ©rationnelle de l’histoire de l’art pictural Ă  travers sa reconstruction numĂ©rique | Filippo Fanciotti, Recherrche Doctoral

EN COURS

Sobek et Haroeris Ă  Kom Ombo

Aurélie Terrier, bourse FNS-AMBIZIONE

Filippo Fanciotti, bourse Italian Council XIII edizione, DIREZIONE GENERALE CREATIVITÀ CONTEMPORANEA, Servizio II - Arte contemporanea e fotografia, Ministero della cultura,  EPFL ENAC IA LAPIS

FLORENCE ‘6878

Filippo Fanciotti,  EPFL ENAC IA LAPIS, bourse Italian Council XIII edizione, DIREZIONE GENERALE CREATIVITÀ CONTEMPORANEA, Ministero della cultura

Vers un patrimoine mineur

Une mĂ©thode critique opĂ©rationnelle pour une réévaluation de l’architecture vernaculaire | Reda Berrada

CONCLU

Transformations silencieuses

Patrick Giromini, architecte Dr. EPFL, defended Ph.D (2021)

De la décoration par les ombres

Laura Trazic, architecte Dr. EPFL, defended Ph.D (2021)

A Third Way Alternative

Jana Konstantinova, architecte Dr. EPFL, defended Ph.D (2021)

CONCLU

Helvécia, Brazil

Retracer les enchevĂȘtrements invisibilisĂ©s du colonialisme suisse dans la communautĂ© brĂ©silienne de Quilombo aux XIXe et XXIe siĂšcles. | Recherche doctorale – Denise Bertschi

La recherche au sein du monde de la reprĂ©sentation doit pouvoir Ă©tudier sĂ©parĂ©ment les deux aspects qui caractĂ©risent les modalitĂ©s d’expression de l’art : le produit et le processus, c’est-Ă -dire l’Ɠuvre et la technique. En effet la reprĂ©sentation d’une idĂ©e de projet et la figuration d’une architecture sont des processus distincts par rapport Ă  la technique d’expression utilisĂ©e. Cette distinction place ainsi sur le mĂȘme plan le dessin numĂ©rique et les techniques plus traditionnelles. Une utilisation impropre des outils numĂ©riques peut empĂȘcher tout processus crĂ©atif, en revanche, leur correcte utilisation peut amplifier leurs possibilitĂ©s d’expression. L’ordinateur a profondĂ©ment influencĂ© la qualitĂ© de l’architecture puisque l’architecture de l’ñge numĂ©rique est le produit d’une culture diffĂ©rente de celle artisanale. Il est en revanche Ă©vident comme les modalitĂ©s d’expression et cognitives aient une Ă©volution plus lente que l’évolution des techniques de communication. L’objectif de l’enseignement et de la recherche est celui d’intĂ©grer les nouvelles technologies numĂ©riques et interactives avec les techniques d’expression plus traditionnelles. De cette façon il est possible rĂ©cupĂ©rer la spontanĂ©itĂ© du geste artistique manuel sans limiter ses potentialitĂ©s logiques et mĂ©caniques. Perdre le rapport physique avec le projet a induit la perte immĂ©diate, non seulement de l’aura mystique autour du dessin et de la maquette, mais aussi de la « mĂ©moire brĂšve du trait » sur le support, de la participation active des sens (le toucher, la vue, l’odorat, 
) dans la figuration d’un objet architectural, du concept affectif d’original, d’essai et de copie.

Le « collage » a Ă©tĂ© un outil d’expression fondamental pour le travail de l’architecte. Il peut devenir un outil innovateur en mesure de recoller la fracture entre les techniques traditionnelles et les nouveaux beaux-arts numĂ©riques. L’évolution des nouvelles technologies a amplifiĂ© Ă  tel point ses potentialitĂ©s que celles-ci sont devenues le fondement du dessin et du rendu graphique assistĂ© par ordinateur. L’utilisation de textures ou d’arriĂšre-plans s’intĂšgre automatiquement dans le processus du dessin numĂ©rique. Le dessin numĂ©rique devient ainsi un instrument dialectique entre une composante « rĂ©elle », les copies de textures et d’arriĂšre-plans, et une composante « abstraite », la modĂ©lisation vectorielle. Le « collage » passe ainsi de technique graphique traditionnelle Ă  processus du projet et Ă  thĂ©orie pour l’approche mĂ©thodologique de la discipline.

Pour l’architecte la reprĂ©sentation figurĂ©e constitue le moment de rĂ©flexion sur les idĂ©es du projet. L’usage des facultĂ©s manuelles induit un processus automatique et (mĂȘme si contrĂŽlĂ©) spontanĂ©, alors que l’usage des facultĂ©s mentales dans le dessin numĂ©rique dĂ©tourne l’attention de la crĂ©ation de l’objet architecturale. L’émerveillement du dessin numĂ©rique apparaĂźt lorsque l’ordinateur calcule le rendu graphique du modĂšle dĂ©finit selon une logique paramĂ©trique et non selon un procĂ©dĂ© manuel. La culture contemporaine est tellement sĂ©duite et envoĂ»tĂ©e par le processus qu’elle confond le but avec le moyen.

Le dessin, la peinture, la photographie, la modĂ©lisation et l’art graphique sont de vrais langages d’expression. Ces langages racontent les projets et communiquent les idĂ©es de l’architecture. Ce sont des modalitĂ©s d’expression de l’art qui prĂ©cĂšdent et font abstraction de la technique appliquĂ©e. Pour l’architecte, il est fondamental que la reprĂ©sentation figurĂ©e de l’architecture devienne un langage en mesure d’exprimer des idĂ©es. Celles-ci doivent pouvoir ĂȘtre transmises de maniĂšre claire et sans Ă©quivoque. Cette clartĂ© de propos s’obtient en sĂ©lectionnant et en canalisant les informations. C’est un passage fondamental aussi pour l’ñge numĂ©rique, oĂč l’opportunitĂ© de transmettre un nombre infini de donnĂ©es engendre souvent une perte de comprĂ©hension. Le dessin traditionnel imposait Ă  la reprĂ©sentation une Ă©chelle graphique appropriĂ©e au support et donc il Ă©tait nĂ©cessaire de sĂ©lectionner les informations. Le dessin manuel obligeait donc Ă  cerner les aspects plus gĂ©nĂ©raux et Ă  mettre en relief les informations particuliĂšres. Le bon ouvrage Ă©tait en mesure de maĂźtriser les imprĂ©vus et les exceptions, mais il imposait des limites Ă  l’examen et Ă  la transmission des informations. Le dessin vectoriel, lui, travaille Ă  l’échelle rĂ©elle. Le contrĂŽle des informations se fait automatiquement et de maniĂšre objective, mais il est plutĂŽt difficile de relever les particularitĂ©s. Le degrĂ© de dĂ©tail des Ă©lĂ©ments reprĂ©sentĂ©s est infini, ce qui permet de les confronter ascĂ©tiquement, avec le risque d’uniformiser et d’aplatir toutes les informations. La solution pourrait ĂȘtre une synthĂšse entre les conventions du dessin traditionnel et les nouvelles techniques numĂ©riques.

L’approche Ă  la reprĂ©sentation figurĂ©e de l’architecture est semblable Ă  l’approche de l’écriture pour la littĂ©rature. Le dĂ©veloppement de la pensĂ©e et l’éclaircissement sur les idĂ©es se fait durant la rĂ©daction de l’Ɠuvre. Les phases d’élaboration du projet sont donc de premiĂšre importance pour l’acte de crĂ©ation. La rĂ©daction de l’introduction procĂšde parallĂšlement au travail de perfectionnement des conclusions. On peut dire qu’en architecture, figuration et pensĂ©e sont insĂ©parables, comme le sont l’écriture et la pensĂ©e en littĂ©rature. Le dessin ou la modĂ©lisation font partie intĂ©grante du processus de crĂ©ation et ne sont pas simplement le rĂ©sultat de celui-ci ou la « belle copie » finale pour la prĂ©sentation du travail. C’est pour cette raison que la cohĂ©rence entre idĂ©e et reprĂ©sentation de celle-ci est fondamentale tout au long du travail de projet afin qu’il Ă©volue de la « pensĂ©e » vers la « construction ». Les diffĂ©rentes techniques artistiques et « styles d’expression » ont une importance relative. La technique de reprĂ©sentation est souvent, pour l’architecte, un facteur  « d’inhibition » de la libertĂ© de pensĂ©e. Les idĂ©es perdent une partie de leur magie et de leur incertitude lorsque leur figuration se rend nĂ©cessaire. Cependant, la rencontre avec la rĂ©alitĂ© tangible est fondamentale pour tout art appliquĂ© et mĂȘme nĂ©cessaire pour l’architecture.

L’architecture, du fait de sa complexitĂ© et hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ©, est un champ d’étude intĂ©ressant sur les thĂ©ories de la perception et de la communication. Une seule est unique donnĂ©e doit ĂȘtre nĂ©cessairement Ă©laborĂ©e par un groupe composĂ© de diffĂ©rents « cerveaux », avec des compĂ©tences diffĂ©rentes (techniques, artistiques, 
), pour diffĂ©rents sujets (collaborateurs, chantier, client, administration, le public, 
) qui opĂšrent Ă  des niveaux distincts. Il est nĂ©cessaire, afin de ne pas compliquer le travail de l’architecte, d’utiliser un outil de communication universel. C’est le problĂšme de l’architecture.

Un champ de recherche (qui touche de prĂšs aussi l’ingĂ©nierie mĂ©canique et les sciences affines) est l’étude d’une interface de communication qui travaille Ă  diffĂ©rents niveaux. Le GĂ©nie Civil est, selon sa dĂ©finition disciplinaire, dĂ©pourvu d’une doctrine communicative. L’interface numĂ©rique s’est imposĂ©e Ă  chaque Ă©tape du partage du savoir. Afin de retrouver l’interaction entre les diffĂ©rents aspects du projet ainsi que la valeur culturelle de l’Ɠuvre d’architecture, il est nĂ©cessaire de structurer le groupe de travail (come s’il s’agissait d’une Ă©cole de pensĂ©e interdisciplinaire) selon des questions qui touchent aux domaines de la perception, de la reprĂ©sentation figurĂ©e, de la communication.

Aujourd’hui, il est urgent de dĂ©velopper une recherche d’un systĂšme qui mette directement en relation le patrimoine « gestuel » physique et mĂ©canique de la main de l’architecte (artiste) avec le patrimoine « rationnel » de la pensĂ©e et des facultĂ©s intellectuelles de l’architecte (technicien). Il s’agit d’étudier une interface numĂ©rique (Ă©cran tactile intĂ©grĂ© Ă  un programme de traitement de l’image matricielle, un scanneur numĂ©rique 3D intĂ©grĂ© Ă  un programme de modĂ©lisation vectorielle) qui puisse travailler sur la capacitĂ© d’expression du « dessin » manuel classique.

Aujourd’hui, les dĂ©bouchĂ©s culturels et professionnels pour l’architecte ne se limitent pas au monde pratique et concret de la construction. La reprĂ©sentation ne peut se borner simplement Ă  la construction d’un objet rĂ©el, mais doit pouvoir se dĂ©velopper vers le plus vaste univers de la communication des rĂ©alitĂ©s virtuelles Ă  travers les systĂšmes « totalement immersifs – VRS » oĂč tous les sens humains peuvent ĂȘtre utilisĂ©s de maniĂšre coordonnĂ©e. L’architecte peut, grĂące Ă  l’enseignement des techniques et des mĂ©thodes de reprĂ©sentation, conjointement au travail de projet, se libĂ©rer de la nĂ©cessitĂ© de recourir Ă  des professionnels externes pour la reprĂ©sentation de ses Ɠuvres. Il peut ainsi concevoir Ă  nouveau le dessin comme un outil faisant partie intĂ©grante de la mĂ©thode de travail. La spĂ©cialisation professionnelle de la « visualisation virtuelle » a dĂ©truit la capacitĂ© de contrĂŽle de la vision originale en lui substituant un systĂšme d’images préétablies, uniformisĂ©es par des stimulations sensorielles violentes et directes. La recherche dans le domaine des « langages de programmation et modĂ©lisation virtuelle – VPL-Vermal » concerne de prĂšs l’architecture, puisqu’il est une composante fondamentale du monde numĂ©rique.