Minimal tradition – Max Bill et l’architecture “simple” 1942-1966

23 octobre au 15 novembre 1996


Exposition rĂ©alisĂ©e par Stanislaus von Moos, professeur Ă  l’UniversitĂ© de ZĂŒrich pour la Section suisse de la triennale de Milan en 1996

La renommĂ©e de Max Bill (1906-1994) est fondĂ©e sur son oeuvre de peintre, de sculpteur, designer industriel et enseignant. Cet artiste, fondateur de la Hochschule fĂŒr Gestaltung d’Ulm en Allemagne a Ă©tĂ© l’un des moteurs de la rĂ©forme du design vers une sobriĂ©tĂ© de formes et une rigueur fonctionnaliste prononcĂ©e. Son architecture peut apparaĂźtre comme n’Ă©tant qu’une activitĂ© en marge de son activitĂ© artistique. Mais en comparaison de l’opulence de son art, elle se caractĂ©rise par un ascĂ©tisme qui semble s’inspirer de la banalitĂ© de ces zones industrielles et rĂ©sidentielles qui est en train de façonner la physionomie du paysage helvĂ©tique. Se rĂ©fĂ©rant Ă  sa propre maison construite Ă  ZĂŒrich en 1930, Bill Ă©crivait: “J’avais dĂ©cidĂ© de ne pas construire des bĂątiments spectaculaires mais d’essayer d’ĂȘtre Ă©conomique et d’Ă©viter toute dĂ©pense inutile”.Alors que depuis les annĂ©es 50, la plupart des courants rĂ©formateurs dans l’architecture et le design s’opposaient au fonctionnalisme, nous assistons aujourd’hui Ă  une certaine revalorisation de l’hĂ©ritage fonctionnaliste. mĂȘme si cette rĂ©habilitation s’attache davantage Ă  des aspects esthĂ©tiques que sociaux et/ou Ă©cologiques.

Cette revalorisation, soulignĂ©e par un certain regain d’intĂ©rĂȘt pour “l’internationial style” et pour les courants actuels dans la thĂ©orie et la pratique architecturale tels que le “minimalisme” et la “new-simplicity” permet de voir sous un nouveau jour les oeuvres, certes peu nombreuses mais marquantes de Max Bill. La capacitĂ© de ses bĂątiments Ă  susciter notre intĂ©rĂȘt par le moyen de leur complexitĂ© esthĂ©tique est ce qui les apparente Ă  quelques unes de ses meilleurs prestations que l’Ă©cole suisse actuelle parmi lesquelles le MusĂ©e Kirchner d’Annette Gigon et Mike Guyer Ă  Davos, l’Ă©lĂ©gant immeuble d’habitation le long d’un mur mitoyen d’Herzog & de Meuron Ă  BĂąle ou les rĂ©alisations de Marianne Burkhalter et Christian Sumi.

L’exposition dans laquelle sont prĂ©sentĂ©es en parallĂšle des oeuvres de Herzog & de Meuron, Diener & Diener, Gigon & Guyer et de Max Bill a reprĂ©sentĂ© la Suisse Ă  la Triennale de Milan 1996 et son concept a Ă©tĂ© assurĂ© par Stanislas von Moos, professeur Ă  l’UniversitĂ© de ZĂŒrich.

 

Photo Alexandre Troehler, ZĂŒrich