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Aujourd’hui, en Europe plus qu’ailleurs, les habitudes de déplacement se transforment au rythme de la prise de conscience environnementale. Les réseaux de transports en commun se développent et les adeptes des mobilités douces se multiplient. Pourtant les automobilistes demeurent majoritaires. Bien que l’urgence climatique requière un changement radical de nos modes de vie, certaines habitudes restent profondément ancrées dans les usages, et c’est notamment le cas de la voiture. De nombreux témoignages montrent néanmoins qu’un changement pas à pas vers des pratiques plus durables est possible et se révèle souvent épanouissant.

Il est 21 heures, Barbara et Maxime s’écroulent dans le canapé. Ils viennent de coucher le petit dernier. Il leur faut encore s’organiser pour la journée de demain. Maxime quittera la maison à l’aube pour éviter les embouteillages et Barbara suivra pour une présentation du travail d’une année à ses employeurs. Qui s’occupera des enfants ? Les esprits s’échauffent autour du même débat : il faut que l’un d’eux passe à 80% pour prendre soin des enfants et de la maison. Comme nombre de nos contemporains, Barbara et Maxime ressentent de plus en plus le manque de temps pour leur travail, leurs enfants et leur couple. Ils se sentent souvent prisonniers d’un rythme de vie toujours plus soutenu, soumis à des arbitrages permanents entre vie professionnelle, vie familiale et vie personnelle.

L’intensification des flux, l’augmentation démographique et l’expansion de l’urbanisation ont tout au long du siècle dernier contribué à l’étalement des aires urbaines bien au-delà des limites institutionnelles héritées des anciennes villes-centres. Les agglomérations sont ainsi devenues des métropoles de plus en plus fragmentées: un territoire en apparence cohérent mais traversé par d’innombrables frontières administratives qui complexifient l’action des différentes collectivités locales qui le composent. Comment les représentants de ces espaces parviennent alors à contourner de tels obstacles afin de se coordonner? Cette question occupe, depuis plus d’un siècle, les sciences humaines et sociales qui consacrent leurs recherches à l’urbain. Le présent ouvrage vise à mettre en lumière les mécanismes, les modalités et les effets de cette coordination.

Référendum sur le Brexit au Royaume-Uni en juin 2016, votation sur l’ « immigration de masse » en février 2014 en Suisse, vives discussions sur les frontaliers à Genève ou au Tessin, crispations générales en Occident sur la thématique des migrations, remises en cause multiples du libre-échange : tous ces évènements récents ont remis la question des frontières sur le devant de la scène, après plusieurs décennies d’ouverture grandissante des frontières.

Cet ouvrage aborde la thématique des frontières sous un angle individuel, en s’intéressant aux modes de vie des habitants d’une agglomération transfrontalière, en l’occurrence celle de Bâle. Ici, ce sont les pratiques du quotidien de part et d’autre de la frontière – le travail, les achats quotidiens ou encore les loisirs –, mais aussi les liens sociaux et affectifs des habitants de la métropole bâloise qui sont au coeur de l’analyse. Travail frontalier, tourisme d’achats, identité (transfrontalière), rapports linguistiques, mais aussi usages des modes et perception de la mobilité sont autant de thématiques traitées dans cet ouvrage.

Enfin le week-end ! L’occasion de fuir la ville dense pour profiter d’environnements plus calmes ? Alors que les loisirs occupent une place centrale dans nos modes de vie, les déplacements induits par les loisirs des citadins sont peut-être à même de remettre fondamentalement en cause l’idée de ville compacte dont les vertus en matière de mobilité étaient jusqu’ici largement reconnues.

C’est ce que suggèrent certains chercheurs, soulignant que les liens entre formes urbaines et mobilités n’ont été que peu abordés en prenant en compte les loisirs. Or, pour ce motif, ce sont bien les habitants des centres qui sont les plus mobiles. Selon eux, cela s’expliquerait par le fait qu’ils bénéficieraient de plus faibles possibilités de passer leur temps libre sur leur lieu de vie en comparaison avec les propriétaires de maisons avec jardin profitant d’un environnement verdoyant. Cet « effet de compensation » ou « effet barbecue », méconnu, inviterait dès lors à changer de paradigme : cesser de prôner la densité et revaloriser les formes périurbaines afin de réduire ce type de mobilités particulièrement polluantes.

Comment planifier et penser stratégiquement les politiques de logement et de transport en fonction de l’évolution des modes de vie et des usages ?

En Suisse, comme dans de nombreux pays européens, on assiste depuis plusieurs décennies à un étalement urbain massif sous la forme d’habitat individuel peu dense hors du tissu des villes, phénomène que l’on qualifie en général de périurbanisation. Les ménages qui s’installent dans le périurbain sont majoritairement des familles. De nombreux experts et professionnels du territoire préconisent de lutter contre l’étalement urbain. Mais cela n’est-il pas contraire aux aspirations de la population, et plus particulièrement des familles, en matière de modes de vie ? Développer des politiques urbaines ainsi que des projets urbanistiques voire architecturaux allant dans cette direction suppose de bien cerner en amont la dynamique des choix résidentiels des familles afin de comprendre ce qu’elles recherchent. Dans cette perspective, cet ouvrage recense les différents éléments pris en considération par les familles qui décident de changer de lieu de vie.