Histoire de l’EPFL

1853-1889 | 1890-1968 | 1969-2000 | 2001 et suivantes

1853-1889: une inspiration parisienne

L'Ecole spéciale de Lausanne, à Lausanne © DR
L’Ecole spĂ©ciale de Lausanne © DR

Le 7 novembre 1853, onze Ă©lĂšves prennent place sur les bancs de l’École spĂ©ciale de Lausanne. Le programme des cours est Ă©clectique: chimie, physique, mathĂ©matiques, dessin, architecture, gĂ©nie civil. S’inspirant de l’École Centrale de Paris, ses cinq fondateurs souhaitent «former en Suisse de bons ingĂ©nieurs» avec comme ambition l’excellence et le rayonnement au-delĂ  des frontiĂšres de la capitale vaudoise.

Rapidement, l’école privĂ©e acquiert la rĂ©putation d’ĂȘtre «une institution difficile et sĂ©lective», reflet de sa qualitĂ©. Les premiers diplĂŽmes sont dĂ©cernĂ©s en 1855, quelques semaines avant l’ouverture de l’Institut polytechnique de Zurich, future École polytechnique fĂ©dĂ©rale de Zurich


En 1869, l’École est rattachĂ©e Ă  l’AcadĂ©mie de Lausanne et devient la FacultĂ© technique de l’AcadĂ©mie de Lausanne.

1890-1968: une envergure universitaire

En 1890, deux Ă©vĂ©nements vont marquer le destin de l’institution: d’une part, l’AcadĂ©mie se transforme en UniversitĂ©. Sa FacultĂ© technique prend alors le nom d’École d’ingĂ©nieurs de l’UniversitĂ© de Lausanne. D’autre part, une nouvelle filiĂšre de formation voit le jour: l’électricitĂ©. Elle donnera naissance Ă  de nombreux domaines de recherche et sections quelques dĂ©cennies plus tard.

À l’aube du nouveau siĂšcle, l’institution fĂȘte son premier jubilĂ©. Elle compte alors 132 Ă©lĂšves et 24 professeurs. En 1905, elle dĂ©cerne l’un des premiers – si ce n’est le premier – diplĂŽmes d’ingĂ©nieure Ă  une femme, CĂ©cile Butticaz.

ParallĂšlement, le directeur, Adrien Palaz, lance l’idĂ©e de lui donner une envergure fĂ©dĂ©rale. Elle se perd. En 1943 elle renaĂźt lorsque l’École tente d’obtenir des crĂ©dits de la ConfĂ©dĂ©ration. RefusĂ©s.

L’École n’en prend pas moins de l’ampleur au fil des ans. En 1944, elle emmĂ©nage dans un grand bĂątiment, l’ancien HĂŽtel Savoy Ă  l’avenue de Cour, au sud de Lausanne. Puis, elle change Ă  nouveau de nom pour devenir l’École polytechnique de l’UniversitĂ© de Lausanne, autrement dit l’EPUL, acronyme qui reste encore dans la mĂ©moire de celles et ceux qui l’ont connue. SimultanĂ©ment, la section de physique voit le jour.

À 100 ans, en 1953, l’institution compte 45 professeurs, privat-docent et chargĂ©s de cours alors que le nombre d’étudiantes et Ă©tudiants avoisine les 500.

1969-2000: un destin fédéral

Quand Maurice Cosandey prend la direction de l’EPUL, le 1er avril 1963, il n’a pas de stratĂ©gie, mais il annonce un objectif: «Faire de cette Ă©cole cantonale une Ă©cole polytechnique fĂ©dĂ©rale». La partie n’était pas gagnĂ©e d’avance, mais six ans plus tard, l’EPUL disparaĂźt au profit de l’École polytechnique fĂ©dĂ©rale de Lausanne (EPFL), deuxiĂšme du pays Ă  porter ce qualificatif aprĂšs celle de Zurich. L’EPFL est officiellement fondĂ©e le 1er janvier 1969. Cette annĂ©e-lĂ , elle franchit le cap des 1000 Ă©tudiantes et Ă©tudiants.

La ConfĂ©dĂ©ration s’engage Ă  transfĂ©rer dans un dĂ©lai de vingt-cinq ans la totalitĂ© de l’institution sur un seul et nouveau site, Ă  Écublens-Dorigny. Une enveloppe de 700 millions de francs (de l’époque) finance la construction des bĂątiments. En 1978, l’EPFL inaugure les premiers Ă©difices de son nouveau campus. Le chantier se poursuivra encore sur plusieurs dĂ©cennies. Plus de 2000 Ă©tudiantes et Ă©tudiants frĂ©quentent le campus au dĂ©but des annĂ©es 80.

En 1991, le prĂ©sident de l’EPFL Bernard Vittoz fait office de pionnier en lançant la Fondation du Parc scientifique sur le site de l’EPFL. Son ambition est de crĂ©er un lieu dont la vocation est de stimuler l’innovation et le transfert de technologie. Ce nouveau quartier accueille des start-up et des entreprises Ă  proximitĂ© du campus, de ses chercheuses et chercheurs, ainsi que de ses Ă©tudiantes et Ă©tudiants. 

2001 et suivantes: une renommée mondiale

Avec l’arrivĂ©e de la section d’architecture Ă  Écublens en 2001, toute l’EPFL est dĂ©sormais rĂ©unie sur un seul site. En 2002, l’EPFL change de structure. Ses dĂ©partements font place Ă  de grandes facultĂ©s pour renforcer la collaboration transdisciplinaire. Une nouvelle facultĂ© en Sciences de la vie voit le jour et un CollĂšge des humanitĂ©s est crĂ©Ă© en collaboration avec les universitĂ©s de Lausanne et de GenĂšve. Un an plus tard, alors qu’elle cĂ©lĂšbre son 150e anniversaire, L’EPFL franchit la barre des 6’000 Ă©tudiantes et Ă©tudiants.

Le dĂ©but du siĂšcle sera aussi la pĂ©riode de l’expansion de l’EPFL en Suisse romande. En 2009 est crĂ©Ă© Microcity Ă  NeuchĂątel. En 2014, EPFL Valais Wallis et EPFL Fribourg. Un an plus tard naĂźt le Campus Biotech GenĂšve auquel participe l’EPFL. En 2015, l’EPFL franchit le cap des 10’000 Ă©tudiantes et Ă©tudiants, sĂ©duits par son prestige international.

ParallĂšlement, le campus se bĂątit. Du nord au sud, les nouveaux bĂątiments poussent pour accueillir les facultĂ©s, les services gĂ©nĂ©raux, les entreprises et les start-up. Conçu par le bureau d’architecture japonais SANAA, le Rolex Learning Center est inaugurĂ© en 2010. Il deviendra rapidement un bĂątiment emblĂ©matique. En 2016, un voisin sort de terre, ArtLab, Ɠuvre de l’architecte japonais Kengo Kuma, aujourd’hui baptisĂ© EPFL Pavilions. De son cĂŽtĂ©, le nouvel espace de prototypage, le SPOT inaugurĂ© en 2022, traduit les rĂ©flexions sur l’enseignement toujours davantage axĂ© sur l’apprentissage par la pratique.

En 2014, le Parc scientifique devient l’EPFL Innovation Park. Il s’est considĂ©rablement enrichit et emploie aujourd’hui plus de 2300 personnes, abrite une trentaine de grandes entreprises, plus de 100 start-up et au-delĂ  de 75 projets entrepreneuriaux en phase d’incubation.

En 2019, l’EPFL a fĂȘtĂ© dignement le 50e anniversaire de son statut d’école fĂ©dĂ©rale, se dotant notamment d’un nouveau logo et d’un nouvel espace en son cƓur, la place Cosandey surmontĂ©e de l’agora Lombard Odier. L’annĂ©e jubilaire est ponctuĂ©e d’une sĂ©rie d’évĂ©nements anniversaire, avec pour apogĂ©e des portes ouvertes qui attirent prĂšs de 40 000 visiteuses et visiteurs.

L’attribution en juillet 2022 de la MĂ©daille Fields Ă  Maryna Viazovska, titulaire de la Chaire d’arithmĂ©tique Ă  l’EPFL, constitue une reconnaissance de l’excellence de cette spĂ©cialiste de la thĂ©orie des nombres et de la qualitĂ© de l’EPFL.

Capture d'écran d'une carte de l'Office fédéral de topographie © Swisstopo

Évolution du campus universitaire

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