L’initiative pour les familles de l’UDC va conduire à une charge fiscale plus élevée pour les parents qui gardent eux-mêmes leurs enfants

Pour comprendre, il faut passer par un domaine apparenté où une telle pratique existe déjà. Un exemple facilitera la compréhension. Madame A est avocate et loue un bureau dans l'immeuble de Monsieur P, propriétaire immobilier. Mme A a le droit de soustraire le loyer de son revenu imposable et M. P doit l'ajouter à son propre revenu imposable. Si, au lieu de louer un bureau, Mme A aménage une pièce de sa maison en bureau, elle peut soustraire de son revenu imposable la part correspondante de la valeur locative de sa maison, mais elle doit évidemment d'abord ajouter la valeur locative de l'ensemble de sa maison à son revenu imposable. L'égalité de traitement avec M. P l'exige.

Mme A a un enfant. Si elle le confie à une gardienne, elle peut soustraire de son revenu imposable les frais de garde jusqu'à un plafond. La gardienne doit déclarer l'intégralité de son revenu aux impôts. Si c'est le mari de Mme A qui garde l'enfant, le couple ne peut rien déduire sous le régime fiscal actuel. L'initiative veut reconnaître la dépense en nature de la garde des enfants à domicile. Dès lors, il faudra évidemment aussi reconnaître le revenu en nature correspondant. Le couple A devra donc ajouter à son revenu imposable celui de la garde de leur enfant, par égalité de traitement avec la gardienne. Comme la déduction est plafonnée mais pas le revenu en nature, le couple payera plus d'impôts au final.