Uber le prochain Madoff?

La société californienne Uber lève des fonds par milliards de dollars. Cela permet de donner une valeur à l'entreprise. Par exemple, si des investisseurs confient un milliard de dollars à Uber en échange de 2% des actions, cela signifie que 100% des actions, donc la société, vaut 50 milliards de dollars. A la place des patrons d'Uber, je vendrais 0.01% des actions à quelques enthousiastes pour disons 10 millions de dollars et, bingo!, ma société "vaudrait" 100 milliards de dollars. Pas sûr, cependant, que tous les actionnaires pourraient vendre leurs actions et récupérer ces 50 ou 100 milliards.

Heureusement que les quelques 8 milliards de dollars déjà levés ont été bien investis, comme cela au moins 16% des 50 milliards pourraient être récupérés en vendant les actifs. Mais au fait, quels actifs? Que fait Uber avec tous ces milliards levés? Après tout, Uber est juste un service d'échange sur une plateforme informatique. Comment peut-on dépenser 8 milliards de dollars pour préparer et entretenir une plateforme informatique?

J'ai consulté les grands journaux qui rapportent avec enthousiasme chaque levée de fonds et la valeur que cela donne à l'entreprise (New York Times, Fortune, Le Nouvel Observateur, etc.) et tout ce que je trouve ce sont des choses comme "Uber has taken aim at the Asia Pacific region, earmarking more than $1 billion to face regulatory fights in Thailand, Singapore and Vietnam" et "In China in particular, the company is spending hundreds of thousands of dollars a day offering discounted rides to passengers and better rates for drivers" (NYT 23.10.15). Ou encore "Uber has been spending its cash in a fierce attempt to gain a foothold in foreign territory, where it faces stiff competition from the likes of rivals Didi Kuaidi (China) and Ola (India)" (Fortune, 26.10.15).

Voici donc une société qui lève des milliards pour payer des avocats et des amendes et pour subventionner ses utilisateurs pour qu'ils utilisent ses services. Est-ce que c'est un modèle d'affaire durable?