Conditions de travail du corps académique

Des conditions de travail saines de la relĂšve acadĂ©mique dans les hautes Ă©coles sont essentielles Ă  une recherche et un enseignement d’excellence. L’EPFL fait preuve de transparence et publie les salaires, les durĂ©es et les types de contrats qu’elle offre au personnel acadĂ©mique.

Au 1er janvier 2022, l’EPFL employait 3976 personnes pour ses activitĂ©s de recherche et d’enseignement: selon la classification du systĂšme d’information universitaire suisse (SIUS), elles Ă©taient 334 (8%) dans le corps professoral, 94 (2%) parmi les autres enseignants (MER), 1364 (35%) parmi les collaboratrices ou collaborateurs scientifiques et 2184 (55%) doctorants. A cette date, L’EPFL rĂ©munĂ©rait aussi 171 chargĂ©s de cours (CdC) externes.

Parmi son personnel acadĂ©mique, L’EPFL comptait 3256 personnes de nationalitĂ© Ă©trangĂšre (82%) et 1189 femmes (30%). Ces proportions diffĂšrent selon la catĂ©gorie, comme le montre la figure ci-dessous.

Selon le systĂšme d’information universitaire suisse (SIUS), les personnes directement impliquĂ©es dans les activitĂ©s d’enseignement et de recherche de l’EPFL (corps acadĂ©mique), composent quatre catĂ©gories

  • Le corps professoral (SIUS 51), au niveau assistant en tenure track, associĂ© ou ordinaire
  • Les autres enseignantes et enseignants (SIUS 52), principalement les maĂźtres d’enseignement et de recherche (MER)
  • Les collaboratrices et collaborateurs scientifiques (SIUS 53), dont font partie en particulier les post-doctorantes et post-doctorants
  • Les doctorantes et doctorants (SIUS 54).


Environ la moitiĂ© (46%) du corps acadĂ©mique est payĂ©e par la dotation budgĂ©taire de l’EPFL, soit 95% du corps professoral, 92% des autres enseignants (MER), 43% des collaboratrices ou collaborateurs scientifiques et 38% des doctorantes et doctorants. L’autre moitiĂ© est financĂ©e par des fonds de tiers.

Type de contrat

A l’EPFL, la proportion des membres du corps acadĂ©mique avec un contrat Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e (CDD) est similaire Ă  la moyenne de l’OCDE (2021);  en effet, 3342 d’entre elles et eux (84%) sont en CDD. Si l’on exclut les 2184 doctorantes et doctorants, qui sont par nature sur des CDD car en formation, la proportion de personnes travaillant sur un CDD se rĂ©duit Ă  65%.

La part des contrats temporaires est diffĂ©rente lorsque nous prenons en compte la source de financement des contrats. 54% des membres du corps acadĂ©mique sont financĂ©s par des fonds de tiers, comme par exemple FNS, Innosuisse ou Programmes EuropĂ©ens.  Ces financements sont le plus souvent liĂ©s Ă  des projets de recherche de durĂ©e dĂ©terminĂ©e, et reposent ainsi davantage sur des CDD.



Taux d’occupation

À l’EPFL, la trĂšs grande majoritĂ© du corps acadĂ©mique travaille Ă  temps plein. Selon la dĂ©finition de l’OFS, un temps plein correspond Ă  un taux d’occupation d’au moins 90%. A l’EPFL, 92% des membres du corps acadĂ©mique sont employĂ©s Ă  un taux d’occupation de 100%, et 95% sont employĂ©s Ă  un taux d’occupation de 90% ou plus. 

C’est le cas pour toutes les catĂ©gories du corps acadĂ©mique; 94% du corps professoral, 94% des MER, 90% des collaboratrices et collaborateurs scientifiques et 94% des doctorantes et doctorants travaillent Ă  plein temps.



En comparaison, seuls 47% des chercheuses et chercheurs en Suisse sont employĂ©s Ă  un taux d’occupation supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  90% (BASS – SEFRI, 2015)

En outre, dans la grande majoritĂ© des cas, les membres du corps acadĂ©mique de l’EPFL ont un contrat avec un seul laboratoire ou entitĂ©. En effet, seuls 4% d’entre elles et eux ont des contrats avec plus d’une unitĂ©.

DurĂ©e de l’engagement

A l’EPFL, les doctorants, les postdocs et les professeurs en tenure track ont des contrats Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e. Les engagements pour les doctorantes et doctorants ainsi que pour les collaboratrices et collaborateurs scientifiques en CDD (postdoc), sont de courte durĂ©e. Celles et ceux travaillant Ă  l’EPFL au 1er janvier 2022 y Ă©taient en moyenne depuis 2,2 ans (mĂ©diane Ă  2 ans).

Entre 2018 et 2022, 2110 personnes ont obtenu un doctorat Ă  l’EPFL. La durĂ©e moyenne d’obtention du titre est de quatre ans et six mois. Seules 73 personnes (3%) ont mis plus de 6 ans pour le terminer. 

La durĂ©e d’engagement mĂ©diane des postdocs en poste au 1er janvier 2022 n’est que de 1,5 annĂ©es. 86% parmi eux sont engagĂ©s depuis moins de 4 annĂ©es. Parmi les 411 personnes qui ont commencĂ© en 2016, seules 24 (6%) sont toujours sur un poste de CDD Ă  l’EPFL cinq ans aprĂšs.



Salaires des Ă©tudiantes et Ă©tudiants doctorants et postdocs

En 2022, le salaire minimum de base pour une ou un postdoc est de CHF 84’000 avec des incrĂ©ments annuels de CHF 1’500. Pour les doctorantes et doctorants, il est de CHF 52’700 avec des incrĂ©ments annuels de CHF 1’000. Étant donnĂ© le taux d’emploi moyen de 97%, ces chiffres correspondent aux salaires effectifs versĂ©s aux collaboratrices et collaborateurs de chaque catĂ©gorie. Une compensation du renchĂ©rissement de 2.5% a Ă©tĂ© octroyĂ©es en janvier 2023

Pour rĂ©fĂ©rence internationale, les actions Marie Sklodowska-Curie estiment les revenus bruts annuels Ă  environ 41’400 EUR pour les doctorantes et doctorants en Allemagne et 61’800 EUR pour les collaboratrices et collaborateurs postdoctoraux.

Il est utile de comparer ces rĂ©munĂ©rations Ă  celles au sein de l’Ă©conomie suisse. Le salaire mĂ©dian (standardisĂ© Ă  100%) des titulaires d’un master de l’EPFL un an aprĂšs l’obtention de leur diplĂŽme est de CHF 72’000. Pour les titulaires d’un doctorat de l’EPFL, un an aprĂšs l’obtention du diplĂŽme, le salaire mĂ©dian est de CHF 85’000. Dans l’ensemble de la population suisse, le salaire mĂ©dian est de CHF 79’980 (EnquĂȘte suisse sur la structure des salaires EES, OFS, 2021).

Différences liées au genre

Il n’y a pas de diffĂ©rences significatives entre hommes et femmes en ce qui concerne le type de contrat, la rĂ©munĂ©ration ou la durĂ©e d’engagement, Ă  l’exception de la proportion de CDD parmi le corps professoral. La proportion de femmes est plus importante parmi les personnes en tenure track, ce qui explique la proportion plus Ă©levĂ©e de CDD dans cette catĂ©gorie. 

Nous n’observons en effet aucune diffĂ©rence significative entre les doctorantes et les doctorants quant au type de contrat ou taux d’occupation.

Il existe cependant une diffĂ©rence dans les taux d’occupation entre les collaboratrices et les collaborateurs scientifiques. 85% des collaboratrices scientifiques travaillent Ă  plein temps contre 91% des hommes. Il n’y a pas de diffĂ©rence dans la proportion de CDI.



Conclusion

Les chiffres montrent qu’à l’EPFL, l’ensemble du corps acadĂ©mique travaille Ă  temps plein, avec une rĂ©munĂ©ration en ligne avec la moyenne des salaires suisses pour une formation similaire. La durĂ©e moyenne pour achever un doctorat est lĂ©gĂšrement supĂ©rieure Ă  4 ans et les durĂ©es d’engagement pour les postdocs sont courtes. 

Cette Ă©tude s’inscrit en complĂ©ment des enquĂȘtes menĂ©es sur le doctorat ou le bien-ĂȘtre et la santĂ© mentale sur le campus. L’EPFL va continuer Ă  surveiller les conditions de travail de son corps acadĂ©mique, ainsi que leur perspective professionnelle, qui fera l’objet d’une Ă©tude sĂ©parĂ©e.


Mai 2023

Omar Ballester, Tristan Maillard,  Sarah Gerster