Merlin Rozenberg

Merlin Rozenberg

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Etudiant en Architecture

La semaine ENAC Making Structural Logic avait pour but de construire des coffrages pour des pièces en béton armé élaborées par l’architecte brésilien Lélé. Dans la continuité de l’œuvre de ce dernier, nous nous sommes interrogés sur la structure de ces pièces destinées à être coulées dans des espaces tels que les favelas ou des quartiers pauvres du Brésil, dans le but de les rendre plus légères, moins résistantes et moins coûteuses.

Pour ce faire, nous avons collaboré avec des étudiants des autres sections, des ingénieurs en génie civil et en environnement. Leur formation a été un atout majeur pour atteindre les objectifs de ce programme. En complément, l’habitude des architectes de concevoir des projets a été à mon avis bénéfique pour des questions relevant plus de la technique. Dans un second temps, d’un point vu humain, l’échange et la provenance de divers horizons des étudiants de notre groupe a permis une certaine ouverture d’esprit et un véritable soutien mutuel. L’interdisciplinarité nous a amené à pousser nos recherches toujours plus loin.

Concrètement, nous avons été divisé en plusieurs groupes de quatre à cinq personnes afin de réaliser un profilé en béton. Je faisais partie d’un groupe composé de quatre architectes et d’un ingénieur civil à qui a été attribuée la tâche de concevoir le moule d’une poutre. La fragilité des matériaux que nous avions à disposition a mis tout de suite à contribution les connaissances de chacun. En effet, la pression et le poids exercés sur les parois du coffrage a posé quelques problèmes aux architectes. C’est à ce moment que la présence de l’étudiant en ingénierie civile a été des plus précieuses. Son savoir et son apprentissage plus poussé de la physique et de la structure nous ont permis de résoudre un bon nombre de problèmes. Ensuite, l’élaboration d’un tel projet a nécessité la mise sur papier, mais également une certaine expérience dans la construction de moules. C’est là que la présence d’architectes a été bénéfique. Néanmoins, chacun d’entre nous a essayé de se pencher sur tous les problèmes afin d’enrichir les réflexions et d’étendre plus amplement nos recherches.

Des divergences et des convergences d’opinion entre architectes et ingénieurs civils se sont fait ressentir dans de nombreuses discussions, notamment sur la conception du moule et l’importance accordée à certains éléments. Les architectes apprennent essentiellement en effectuant des tests et en se basant sur leur expérience tandis que les ingénieurs accordent plus d’importance aux aspects théoriques et aux calculs. Les avantages de cette interdisciplinarité ont été encore plus probants lors de la réalisation du second moule pour lequel il a fallu changer bon nombre de points n’ayant pas fonctionné sur le premier. Ne perdant pas d’esprit l’objectif de cette semaine, la confection du second moule a permis de réduire la quantité de matériaux utilisés et, par conséquent, son poids et son coût sans modifier pour autant ses caractéristiques physiques. Sans cette approche interdisciplinaire, un tel projet aurait été impossible à réaliser dans un laps de temps aussi court.

Si je devais transmettre un message à un camarade d’une année suivant je lui dirais que la semaine ENAC est une véritable opportunité de travailler sur un projet dans des conditions proches de celle de la vie active, rompant totalement avec le monde estudiantin auquel nous étions habitués jusqu’à présent.