[epfl_custom_highlight title=”Merlin Rozenberg” description=”Etudiant en Architecture” link=”https://www.epfl.ch/schools/enac/fr/education-fr/projeter-ensemble-fr/semaine-enac/making-structural-logic/” image=”3527″ /]
La semaine ENAC Making Structural Logic avait pour but de construire des coffrages pour des piĂšces en bĂ©ton armĂ© Ă©laborĂ©es par lâarchitecte brĂ©silien LĂ©lĂ©. Dans la continuitĂ© de lâĆuvre de ce dernier, nous nous sommes interrogĂ©s sur la structure de ces piĂšces destinĂ©es Ă ĂȘtre coulĂ©es dans des espaces tels que les favelas ou des quartiers pauvres du BrĂ©sil, dans le but de les rendre plus lĂ©gĂšres, moins rĂ©sistantes et moins coĂ»teuses.
Pour ce faire, nous avons collaborĂ© avec des Ă©tudiants des autres sections, des ingĂ©nieurs en gĂ©nie civil et en environnement. Leur formation a Ă©tĂ© un atout majeur pour atteindre les objectifs de ce programme. En complĂ©ment, lâhabitude des architectes de concevoir des projets a Ă©tĂ© Ă mon avis bĂ©nĂ©fique pour des questions relevant plus de la technique. Dans un second temps, dâun point vu humain, lâĂ©change et la provenance de divers horizons des Ă©tudiants de notre groupe a permis une certaine ouverture dâesprit et un vĂ©ritable soutien mutuel. LâinterdisciplinaritĂ© nous a amenĂ© Ă pousser nos recherches toujours plus loin.
ConcrĂštement, nous avons Ă©tĂ© divisĂ© en plusieurs groupes de quatre Ă cinq personnes afin de rĂ©aliser un profilĂ© en bĂ©ton. Je faisais partie dâun groupe composĂ© de quatre architectes et dâun ingĂ©nieur civil Ă qui a Ă©tĂ© attribuĂ©e la tĂąche de concevoir le moule dâune poutre. La fragilitĂ© des matĂ©riaux que nous avions Ă disposition a mis tout de suite Ă contribution les connaissances de chacun. En effet, la pression et le poids exercĂ©s sur les parois du coffrage a posĂ© quelques problĂšmes aux architectes. Câest Ă ce moment que la prĂ©sence de lâĂ©tudiant en ingĂ©nierie civile a Ă©tĂ© des plus prĂ©cieuses. Son savoir et son apprentissage plus poussĂ© de la physique et de la structure nous ont permis de rĂ©soudre un bon nombre de problĂšmes. Ensuite, lâĂ©laboration dâun tel projet a nĂ©cessitĂ© la mise sur papier, mais Ă©galement une certaine expĂ©rience dans la construction de moules. Câest lĂ que la prĂ©sence dâarchitectes a Ă©tĂ© bĂ©nĂ©fique. NĂ©anmoins, chacun dâentre nous a essayĂ© de se pencher sur tous les problĂšmes afin dâenrichir les rĂ©flexions et dâĂ©tendre plus amplement nos recherches.
Des divergences et des convergences dâopinion entre architectes et ingĂ©nieurs civils se sont fait ressentir dans de nombreuses discussions, notamment sur la conception du moule et lâimportance accordĂ©e Ă certains Ă©lĂ©ments. Les architectes apprennent essentiellement en effectuant des tests et en se basant sur leur expĂ©rience tandis que les ingĂ©nieurs accordent plus dâimportance aux aspects thĂ©oriques et aux calculs. Les avantages de cette interdisciplinaritĂ© ont Ă©tĂ© encore plus probants lors de la rĂ©alisation du second moule pour lequel il a fallu changer bon nombre de points nâayant pas fonctionnĂ© sur le premier. Ne perdant pas dâesprit lâobjectif de cette semaine, la confection du second moule a permis de rĂ©duire la quantitĂ© de matĂ©riaux utilisĂ©s et, par consĂ©quent, son poids et son coĂ»t sans modifier pour autant ses caractĂ©ristiques physiques. Sans cette approche interdisciplinaire, un tel projet aurait Ă©tĂ© impossible Ă rĂ©aliser dans un laps de temps aussi court.
Si je devais transmettre un message Ă un camarade dâune annĂ©e suivant je lui dirais que la semaine ENAC est une vĂ©ritable opportunitĂ© de travailler sur un projet dans des conditions proches de celle de la vie active, rompant totalement avec le monde estudiantin auquel nous Ă©tions habituĂ©s jusquâĂ prĂ©sent.