MODOEK : Comprendre les réactions des forêts face à un avenir plus chaud et plus sec

Depuis 2019, nous exposons le hêtre européen (Fagus sylvatica L.) et le chêne pubescent (Quercus pubescens) à un stress climatique chronique : réchauffement continu (+5 °C), réduction de l’humidité du sol, ou les deux combinés, à l’aide de notre infrastructure de chambres à toit ouvert MODOEK (Model Ecosystem). Cette expérience unique à long terme vise à comprendre comment les arbres s’adaptent au réchauffement et à la sécheresse prolongés, du niveau des feuilles individuelles à celui des plantes entières.

 

Notre objectif principal est de comprendre comment une exposition prolongée à des températures plus élevées et à des sols plus secs modifie les relations entre le carbone et l’eau, notamment la photosynthèse, la transpiration et la fonction hydraulique. En suivant les deux espèces dans des conditions contrôlées mais réalistes, nous évaluons l’évolution de leur physiologie, de leur phénologie et de leur tolérance au stress sur plusieurs années.

 

Afin de saisir le rôle de la biodiversité dans la résilience climatique, les arbres ont été plantés non seulement en monoculture, mais aussi dans des peuplements mixtes, ce qui nous a permis de tester comment les interactions entre les espèces influencent la croissance, l’utilisation des ressources et la récupération après un stress dans des conditions de réchauffement et de sécheresse.

 

Au fil des ans, la plateforme MODOEK a soutenu les recherches de plusieurs doctorants et post-doctorants (voir nos publications pour plus de détails). Plus récemment, Maxwell Bergström a utilisé cette installation pour étudier les facteurs responsables de la brûlure des feuilles et de la sénescence prématurée, en combinant des outils de pointe tels que la thermographie infrarouge, l’imagerie time-lapse GoPro, les caméras à cavitation et des mesures écophysiologiques détaillées.

 

Au cours de l’année à venir, nous lancerons une étude sur la mortalité des arbres (dirigée par Leo Jacquat, doctorant) afin de déterminer si l’acclimatation à long terme à la chaleur et à la sécheresse se traduit par une modification des risques de survie. Cette prochaine phase fournira des informations cruciales sur la manière dont les espèces forestières tempérées font face ou ne font pas face au stress climatique chronique.

 

Restez à l’écoute pour connaître les résultats à venir, alors que nous continuons à explorer la manière dont les arbres emblématiques d’Europe s’adaptent au changement climatique.