Housing Rotterdam 2017-2018

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Contenu thématique

Cette année, le travail d’atelier se base sur deux modèles urbains spécifiques en matière de logement : l’îlot à cour et la barre, les deux formes urbaines qui ont marqué les meilleures expériences en matière de logement collectif, dès le début du XXsiècle. L’étude de ces deux types – qui sont aujourd’hui à considérer complémentaires plutôt qu’antinomiques – sera dilatée jusqu’aux “expressions architecturales” correspondantes : la brique et le crépis. Leur rapport dialectique, caractéristique de l’expérience personnelle de J. J. P. Oud et de la ville de Rotterdam, dont il fut l’Architecte municipal en charge du logement (1918-1933), sera l’élément permettant de passer de l’analyse urbaine à des considérations plus strictement architecturales et constructives.

Le projet à proprement parler suivra ces explorations préliminaires et incontournables. Son élaboration s’appuiera sur une étude comparative des logements à cour et en barre particulièrement significatifs dans les villes de Rotterdam et d’Amsterdam mais aussi de Copenhague, Vienne, Hambourg, Berlin et Francfort.

A travers ces cas d’étude, le projet sera l’occasion de mesurer les influences réciproques entre ville et logement et de comprendre comment une organisation typologique intervient sur une forme urbaine. Dans le même cadre, le projet permettra également de trouver des définitions architecturales à la nature de l’habitat et des espaces extérieurs qui l’organisent.

Selon une ligne déjà expérimentée dans les années précédentes, le projet développera simultanément les volumes bâtis et les espaces verts publics, collectifs et privés. Cette unité de conception est la seule garantie contre les dérives des nombreux quartiers d’habitation souffrant d’un rapport avec le sol mal maîtrisé et dépourvu d’identité.

Le processus de projet sera également l’occasion de réfléchir à deux thèmes importants et étroitement liés : la présence de l’élément naturel dans un contexte à vocation urbaine et son identité en tant que « lieu collectif » par excellence. Dans ce contexte, la recherche d’une définition architecturale de l’espace collectif constituera un des éléments centraux du projet.

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Rotterdam

Marquée, dès les années 20, par une pratique exemplaire en matière de logement collectif, la ville de Rotterdam offre l’opportunité de saisir le rôle prépondérant que le logement a assumé dans la construction de la ville moderne et d’inscrire par là même un projet en dialogue avec l’Histoire et avec son histoire.

L’atelier propose ainsi le site de Vroesenpark, actuellement très morcelé entre un parc municipal, des jardins familiaux, des équipements sportifs, un camping et des friches, pour élaborer un ensemble de 300 logements, des équipements dédiés aux habitants du quartier et un nouveau parc. Ce quartier devra être en connexion directe avec les logements situés à l’Ouest de la parcelle.

Située au Nord-ouest du centre, la zone d’intervention, apparaît comme l’un des derniers espaces sous-exploités dans le tissu dense et bâti de Rotterdam. Lieu de convergence de nombreux réseaux (routiers, ferroviaires et fluviaux) il prolonge également un ensemble remarquable de logements situés dans le quartier Noord.

Si cette zone d’intervention offre tout d’abord l’opportunité de se confronter aux problématiques urbaines du contexte (gestion des accès, mixités sociale, historique et programmatique, etc.), elle permettra également de répondre à certaines réflexions architecturales singulières issues des études préliminaires.

Enfin, ce sera l’occasion pour l’atelier de saisir le rôle prépondérant que le logement assume dans la construction de la ville en s’inscrivant dans un dialogue avec l’histoire du lieu et avec les expériences progressistes ayant caractérisé l’architecture moderne hollandaise.