La Villa de Noailles, Hyères, 1923 – Robert Mallet-Stevens, architecte


Hyères 1923

9 – 20 février 1987


Exposition réalisée par la Villae d’Hyères

“Si les Noailles paraissaient alors au zénith de la vogue, c’est qu’une société entière vivait éblouie par leur bouquet”. Mécènes ouverts à l’art moderne, Charles et Marie-Laure de Noailles souhaitent mener l’expérience d’une architecture nouvelle, “intéressante à habiter”. La construction d’une petite maison dans le Midi en fournira le prétexte : une résidence d’hiver, en contrepoint de leur luxueux hôtel particulier de Paris sera commandée à Robert Mallet-Stevens choisi parmi les quelques architectes européens de l’avant-garde.

Jusqu’en 1923, Mallet-Stevens est surtout connu pour son travail de décorateur et ses prises de position sur le goût moderne influencées par l’exemple d’Hoffmann; ses articles, ses recueils de dessins et ses aménagements intérieurs en font l’homme d’une “architecture de papier”, au mieux de “carton pâte”, si l’on tient compte de ses nombreux décors de films. Il en a réalisé une dizaine depuis 1911 et travaille à “L’inhumaine” lorsque Noailles lui passe commande. “J’ai envie de bâtir une maison moderne, mais par moderne, j’entends employer tous les moyens modernes pour arriver au maximum de rendement et de commodités” lui indique Noailles comme seule contrainte.

Mais d’autres circonstances s’imposent avec force ; pour cette première réalisation, Mallet-Stevens doit s’inscrire dans un site réel, en partie occupé et accepter également les conditions locales de mise en oeuvre.

L’avant-projet, largement inspiré de l’esthétisme cubiste De Stijl, était celui d’une petite maison isolée, visible de toutes ses faces. En fait, lors de la réalisation, des galeries relieront les bâtiments préexistants transformés et vont permettre de disposer de surfaces et d’équipements sans rapport avec la modestie de la nouvelle construction. Son environnement sera finalement délimité par un mur percé de baies. Mallet-Stevens s’affirme ici en plasticien, il s’attache avant tout à l’apparence et n’utilise le béton que pour quelques éléments en porte-à-faux tandis que l’ensemble de la construction est réalisé en maçonnerie traditionnelle du fait des contraintes locales.