Hommage à Robert Maillart

27 janvier – 18 février 1993


Exposition réalisée par le Museum für Gestaltung, Zürich

Pionnier de l’architecture civile en béton armé, Robert Maillart (Berne 1872 – Genève 1940) fit ses études d’ingénieur civil à l’Ecole polytechnique de Zürich de 1890 à 1894 où il fut l’élève de Wiliam Ritter. En 1902, il s’établit son compte comme associé des entreprises Maillart et Cie à Zürich. Il a surtout travaillé en Suisse, notamment dans les Grisons , et en Russie où il vécut de 1912 à 1919. A son retour, totalement ruiné par la Révolution, il ouvrit un bureau d’ingénieurs à Genève en 1919, puis à Berne et à Zürich en 1924. En 1936, il fut nommé membre d’honneur du Royal Institute of Bristish Architects et, en 1940, membre d’honneur unique de la section du Génie civil de la Société des Ingénieurs et Architectes suisses. En 1947, Le Museum of Modern Art de New York fut la première institution à lui rendre un hommage mérité et, en 1972, le Department of Civil and Geological Engineering de l’Université de Princeton organisa une grande exposition.

Parmi ceux qui ont compris très vite l’importance du travail de Robert Maillart, l’artiste Max Bill occupe une place prépondérante et il publia en 1947 “Robert Maillart, Ponts et Constructions” où il met en parallèle la démarche de l’archtiecte et celles de peintres comme Piet Mondrian ou Georges Vantongerloo.

Fasciné par cette innovation technique qu’est le béton armé, Robert Maillart peut être considéré comme le plus important ingénieur et créateur de ce matériau pour la première moitié à de ce siècle. Précurseur du français E. Freyssinet (1879-1962) et de l’italien Pier-Luigi Nervi (1871-1979), il s’est internationalement affirmé par ses découvertes comme l’arc en caisson (1901), la dalle-champignon (1908) ou l’arc raidi (1924) et par ses réalisations dès les années 1910 et 20. Son oeuvre se caractérise par une très grande économie de moyens au service de la fonction et de l’esthétique. Citons pour exemple le Pont de Tasavana de 1905, premier pont en arc à caisson à trois articulations avec ouverture du tympan ou le Pont sur la gorge de la Salvina en 1929-30, célèbre pour l’élégance aérienne de ses lignes.

Un itinéraire hors du commun pour cet homme dont les réalisations sont, comme l’a écrit Max Bill ” soutenues par cette audace de construction et cette rigueur d’idées qui le font passer du matériel au spirituel et de la technique à la vision esthétique”.



Tschielbachbrüke, 1925

Tschielbachbrüke, 1925

Salginatobelbrücke, 1930

Schwandbachbrücke, 1933