Dessins de Frank Lloyd Wright

28 octobre – 11 novembre 1987


Selected Drawings Portfolio, ADA Editor, Tokyo

Une chronologie des dessins d’architecture constitue un aspect fondamental de l’architecture contemporaine et la contribution de Wright s’inscrit sans hésitation et avec évidence depuis la première publication de ses dessins en Allemagne en 1910. Le dessin, particulièrement par ses qualités intrinsèques, éveille chez l’observateur la conscience de la présence d’un processus mental qui s’exprime en plusieurs dimensions par une simultanéité des plans et des volumes qui révèle une créativité claire et spontanée. L’analyse de quelques uns de ces dessins permet de découvrir le processus de sons savoir faire créateur en une forme puissamment émotive qui met en évidence sa vitalité profondément liée à la nature et à la terre. La série des dessins présentée pour monter la courbe évolutrice de sa créativité montre que les connotations culturelles sont peu présentes et comme l’artiste fait preuve de sa maturité exigente et cohérente.

Bien souvent, à la première esquisse réalisée sur une feuille de papier quelconque, succèdent compléments et détails perspectifs exécutés selon les règles traditionnelles: rien n’est abandonné, tout est contrôlé de la partie la moins importante de la construction aux simples éléments de détail. Dans beaucoup de dessins perspectifs, on retrouve une longue courbe qui referme le dessin sur la ligne d’horizon comme pour le définir et le contenir dans un espace accompli. Dans chaque cas, un des faits marquant des dessins wrightiens, notamment dans les perspectives exécutées par Mahoney Grifith, est la stricte correspondance entre la réalité et l’oeuvre. Les dessins, et particulièrement ceux de la Prairie, tiennent compte de l’atmosphère entièrement boisée des espaces suburbains de Chicago. Les grands essences, encore actuellement très denses à Oak Park, River Forest et en d’autres lieux adjacents , sont dessinées avec soin et minutie comme pour souligner le discours architectonique entre la nature et l’oeuvre de l’homme. Certainement, les très belles et délicates perspectives, pour la plupart en couleur, étaient exécutées sous le contrôle continu et constant de Wright qui reportait sur sa collaboratrice Mahoney toute sa confiance. Mais les premières implantations, le choix du point de vue, l’inclinaison et les raccourcis étaient un choix clair du maître.

H. J. Ullman House, Oak Park, Illinois, 1904

Odawara Hotel, Neak Kamakura, Japan, 1917

John Nesbitt House, Carmel, California, 1940