Colonies d’enfants en Italie dans les années 30

19 avril – 3 mai 1989


Exposition réalisée par l’Architectural Association Londres, sur la base des recherches de Stefano di Martino et Alex Wall, architectes

Dans un article de la revue d’architecture Casabella de janvier 1935, G. Pagano écrivait que l’architecture moderne devait être une architecture qui devait représenter les idéaux du peuple et satisfaire ses besoins.

Les Colonies, tout d’abord établies au bord de la mer au XIXe siècle, faisaient partie d’une tradition établie par le Siècle des Lumières qui donna naissance en Italie au XIXe siècle à des expériences sociales de la vie en communauté comme antidote aux conditions malsaines de la vie urbaine et industrielle. Leur reconsidération par l’Etat fasciste sauveur marque un changement, en instaurant une médecine préventive à la place d’une médecine curative. Le programme était axé sur les sports, le divertissement, les cérémonies religieuses et de l’Etat favorisant le développement spirituel et physique des enfants en vue de leu vie civile au sein de la collectivité.

Le thème des Colonies stimule les lignes de recherche et d’expérimentation au sein du débat sur le modernisme dans l’architecture italienne et le développement considérable des Colonies dans les années 30 fut encouragé plus précisément dans les zones touristiques. En 1937, sur la côte de Rimini seulement, 45’000 enfants furent reçus dans les Colonies en regard des 63’000 touristes fréquantant les villes et les hôtels.

En 1939, il y eut plus de 50 Colonies construites sur la côte de la Romagne d’une capacité de 20’000 places et les plus importantes d’entre elles furent commandées par le parti fasciste et les grandes entreprises publiques (Fiat, Agip, Chemins de fer). La plupart des compagnies mandataires venaient de la vallée du Pô, Emilie et Lombardie, donnant l’image même du flot habituel de touristes venant de ces régions.

Le programme des Colonies résidentielle, en plus des dortoirs, dépend de l’application d’un équilibre entre le bâtiment et la nature. Les plus grands projets ont été conçus à l’échelle du paysage, soit par la hauteur de leurs tours, soit par la dimension des façades, faisant office de propagande de la politique sociale du gouvernement.

Les Colonies des années 30, en contraste avec la saturation de la construction de la période d’après-guerre, gardent une fascination théâtrale plus grande lorsqu’elles apparaissent comme les joyaux de la couronne du régime fasciste. De plus en plus sous-utilisées et graduellement abandonnées, ces Colonies constituent potentiellement une source de services répartis le long de la côte qui mérite une meilleures attention que le rapport qu’elles suggèrent entre les lieux et la mémoire.