Fabio Gramazio, Matthias Kohler, Francesco Mondada, etc.

Symposium “Explorations in Architecture – Technology”
Archizoom, jeudi 25 septembre 2008, 16h30 – 19h

Auditoire SG1

Prof. Fabio Gramazio, Gramazio & Kohler, Architecture and Digital Fabrication, ETH Zürich
Prof. Matthias Kohler, Gramazio & Kohler, Architecture and Digital Fabrication, ETH Zürich
Dr. Francesco Mondada, Senior researcher, MER. Laboratoire de Systèmes Robotiques (LSRO), EPFL
Prof. Alcherio Martinoli, Distributed Intelligent Systems and Algorithms Laboratory (DISAL), EPFL/ENAC
Julien Nembrini, Laboratoire de design et media (LDM), IC/ENAC

Présentation:
Reto Geiser, curateur du Pavillon Suisse de la XIe Biennale de Venise

Modération:
Caroline Dionne, rédactrice de la revue Tracés

Biennale de Venise – Pavillon Suisse

Organisé en collaboration avec le pavillon Suisse de la 11ème Biennale d’architecture de Venise, ce symposium veut stimuler le discours et élargir le champ de la recherche architecturale dans l’enseignement et dans l’expérimentation. Il s’inscrit dans une série de colloques qui se tiennent à Venise, Delft, Bâle, Zürich, Berne et Hambourg.

Le symposium de Lausanne aborde le thème de l’architecture et la fabrication digitale, ou comment les architectes adoptent la robotique comme un outil de conception. Il va réunir les chercheurs Gramazio & Kohler de l’EPFZ, Julien Nembrini, Alcherio Martinoli et Francesco Mondada de l’EPFL. Il sera modéré par Caroline Dionne, rédactrice de la revue Tracés.

Ces recherches explorent les conséquences de la production digitale sur le processus de design, en particulier termes constructif et économique. Partant du courant morpho-génératif (architecture performative, environnement définissant la forme), il est possible de créer de la forme grâce à des processus algorithmiques. Autrement dit la programmation et la robotique permettent de créer des formes complexes, au niveau de la conception ainsi que du processus de production. Ces technologies permettent la création d’images ou de formes qui ont un très fort impact par leur complexité.

Gramazio & Kohler, professeurs au D FAB ARCH, ETH, travaillent sur la matérialité digitale en architecture. Leur recherche se concentre sur des techniques de fabrication digitales additives utilisées pour construire une architecture hors standard. En positionnant la matière exactement où elle doit se placer à l’aide de robots, ils parviennent à combiner les qualités esthétiques et fonctionnelles d’une structure. Leur objectif est d’élaborer une série de critères qui forment un nouveau système de logique structurelle pouvant être appliqué à l’architecture et qui reste intrinsèque à la fabrication numérique. Ils ont commencé à travailler avec des briques comme matériau de base, et élargissent maintenant leur recherche vers des matériaux fluides.

Julien Nembrini, chercheur au Media&Design lab de l’EPFL, transpose les outils conceptuels utilisés en robotique pour explorer des processus algorithmiques de définition de la forme architecturale en interaction avec son environnement. La forme devient l’expression d’un équilibre entre les champs dynamiques propres au lieu et les contraintes architecturales arbitrées par le designer. Un projet en cours, Phototropic Architecture, s’inspire de la croissance des plantes en liant la genèse de la forme à l’énergie solaire. Pour ce faire le processus de design intègre une composante de simulation qui va intervenir directement dans les algorithmes morpho-génératifs. En cela, le design devient une pratique dynamique où l’architecte prend un rôle de médiateur subjectif pour amener la forme architecturale vers l’équilibre de son choix.

L’architecte utilise dès lors l’informatique presque comme un matériau supplémentaire à travailler qui va profondément modifier ses résultats esthétiques et structurels. On est au delà du CAD, car le design n’est plus seulement aidé par l’outil informatique. Il s’en trouve partiellement transformé et complexifié.

Alcherio Martinoli, professeur à l’ENAC-EPFL et directeur du Laboratoire de systèmes et algorithmes intelligents distribués, est spécialisé dans la robotique distribuée et dans ses applications. Francesco Mondada, maitre en enseignement et recherche au Laboratoire de systèmes robotiques-EPFL, est spécialiste dans la conception de robots miniaturisés et autonomes, nécessaires pour construire des projets de robotique distribuée. L’interaction et la collaboration entre des robots permettent de dépasser la simple somme de capacités individuelles. Le gros défi réside dans trouver une équilibre efficace entre la gestion des interactions locales et une coordination centralisée afin de construire un comportement global coordonné de l’essaim. Les résultats épatants d’architectures de nid qu’on peut observer chez certains insectes sociaux prouvent le potentiel de cette approche. Parmi les défis actuels de ce domaine on peut citer l’intégration de la robotique distribuée dans notre espace de vie. Ces technologies permettent la création d’images ou de formes qui ont un très fort impact par leur complexité, et permettent d’intégrer multitudes de données utiles à différents niveaux de la fabrication et de l’utilisation des architectures.

Cyril Veillon, direction Archizoom