Le projet du confort dans l’architecture du XXe siècle

Giulia Marino

La notion de confort physiologique – hygrothermique, mais aussi lumineux et acoustique – est à relever parmi les impératifs majeurs de la production architecturale du XXe siècle et garde aujourd’hui une actualité saisissante. Matériaux et techniques novateurs, mais aussi systèmes et procédés industriels inédits : si la « révolution constructive » qui s’opère au XXe siècle est amplement reconnue par l’histoire de l’architecture, les équipements du confort, qui en font pleinement partie, restent un thème le plus souvent négligé, pour ne pas dire simplement ignoré. Et pourtant… Dissimulés, incorporés, ou alors exposés, voire littéralement mis en scène, ces réseaux de chauffage, ventilation, conditionnement de l’air qui sont paradoxalement encombrants mais souvent invisibles, méritent une nouvelle considération comme des éléments réellement structurants, et non pas – et ô combien à tort – comme des simples composants rapportés, voire accessoires. Saisir les implications du « projet du climat » dans le « projet d’architecture », par une lecture transversale située à la croisée du sensible et du matériel, ouvre des voies d’interprétation extrêmement significatives de l’architecture moderne et contemporaine.