Horimiya

Bande-annonce officielle Wakanim FR : https://www.youtube.com/watch?v=tzWy6E7Onr4&ab_channel=Wakanim

Mirko :
Certains anime se distinguent par leur originalité. D’autres reprennent un concept bien connu et s’y dégagent avec une mise en scène excellente. Horimiya fait partie de cette catégorie. Le pitch de départ est bien connu : un slice of life où deux collégiens découvrent les personnalités cachées de l’autre, ce qui leur fait se rapprocher, et sert de point focal pour des histoires d’amitiés et de romances.

Pourtant, Horimiya est remarquable. Il est facile de s’identifier et de s’attacher à un ou plusieurs personnages. Pour moi, c’était avant tout le garçon emo avec sa longue frange, le papa qui devient très vite proche du copain de sa fille, ou la meilleure amie qui minimise ses propres envies pour le confort des autres. Et oui, la meilleure amie a droit à son subplot où elle doit combattre sa réticence de dire ce qu’elle veut, on ne se contente pas de la laisser au deuxième rang. Ces personnages ne sont pas juste des stéréotypes réutilisés, mais sont développés en profondeur. Ils sont nombreux et chacun est coloré par des détails qui les rendent uniques.

Le rythme du récit est idéal. C’est rare de voir un anime, encore plus un slice of life, qui essaie ni de faire durer artificiellement le suspense, ni de finir à la va-vite, mais avance à une vitesse réaliste, appropriée au contexte. Le public va apprécier que le scénario ne tourne pas autour du pot, mais progresse réellement. Cela rend l’identification plus facile et peut rappeler pour la plupart d’entre nous des situations vécues.
On revient par exemple dans des temps nostalgiques, quand un rejet amoureux pouvait signifier le début d’une belle amitié.

Horimiya nous laisse s’investir aisément autant dans les déceptions que les joies.


Baptiste :
S’il fallait résumer Horimiya en une seule phrase, je dirais “c’est plein de scènes clichées mises aux mauvais endroits”. Horimiya – oui, comme un vieux nom de ship – c’est une comédie romantique entre Hori-san et Miyamura, deux inconnus au bout du monde si différents. Ah non, pas spécialement en fait. Ils ont tous les deux une face cachée inavouable : Hori-san doit s’occuper de son foyer et n’a pas le temps de faire des trucs de lycéenne, mais elle reste la fille la plus populaire du lycée. Miyamura, c’est un émo ténébreux qui reste dans son coin sans faire de problème, mais en dehors du lycée c’est un punk. Bon, des problèmes, il y aura quand les deux vont découvrir leurs “secrets”, apprendre à se connaitre en dehors des limites classiques du lycée et enfin tomber amoureux.

Au début, comme dit précédemment, il y a beaucoup de scène assez clichées, mais avec le gimmick et ce décalage à cause du timing, il y a aussi des choses et quelques twists surprenants et donc qui font rire.
Bon, il y a aussi pas de cuteness 100% wholesome et ça m’a donné envie de vomir de la barbe-à-papa. Heureusement, l’humour sauve pas mal de passages.

A un moment, un personnage subit une transformation physique, et là tout devient “pure insanity”. Y’a des scènes assez folles, et du coup assez drôles et qu’on n’a pas l’habitude de voir.
Tout de même, ça serait triste si y’avait pas d’autres relations amoureuses, du drama et encore du drama ! Quoique l’anime est très peu conflictuel, donc pas de combat de coq, mais y’a au moins un triangle amoureux (yay, une case sur mon bingo des clichés !). Certaines petites parties de l’anime essaie d’aborder le harcèlement scolaire, mais ça ne marche pas très bien, car les personnages sont très beaux et gentils, genre “beau gosses et belles gosses-land”, et les raisons des brimades sont totalement arbitraires. Je veux dire, un des cas est juste trop gratuit, ce n’est pas crédible
En résumé, il y a des bonnes blagues, un peu trop de wholesome et des trucs qui ne marchent pas. Mais Horimiya reste une bonne comédie romantique qui vaut le coup ! Et le manga aussi, il paraît.

Brice :
J’ai vu beaucoup de comédies romantiques dans ma longue carrière de fan d’anime et chacune a un petit quelque chose qui la sépare des autres. Certes, elles ont souvent beaucoup de points en commun et la formule de Horimiya est particulièrement classique, mais elle frappe juste sur un certain nombre de points. Le scénario est simple : deux personnes que tout semble opposer tombent sous le charme l’une de l’autre, alors qu’autour d’eux leurs amis vivent leur propre histoire d’amour.

À mon avis, le grand point fort de cette série, c’est surtout ses personnages. On passe la plupart du temps avec le couple qui donne son nom au titre, Hori, une jeune fille populaire et au caractère bien trempé dont le comportement change beaucoup dans la sphère familiale et Morimiya, un garçon mal dans sa peau et taciturne cachant sa vraie personnalité sous diverses facettes. Le quatuor d’amis est complété par Ishikawa, se remettant d’un déboire amoureux et de Yoshikawa, une fille qui s’efface trop facilement devant les autres. À ces quatre-là, il convient d’ajouter le trio du conseil des élèves et la famille d’Hori, tous magnifiquement traités. Ah, et aussi la stalkeuse d’Hori, probablement le seul personnage mauvais et oubliable. Ces descriptions de personnages peuvent sembler clichées, mais Horimiya parvient à rendre les personnages vraiment attachants et il est très facile de s’identifier à un ou plusieurs d’entre eux à travers leurs questionnements et leurs peurs. Une touche de réalisme qu’on ne retrouve pas à ce point dans la plupart des comédies romantiques et qui fait plaisir à voir !

On côtoie donc Hori et compagnie à travers leurs deux dernières années de lycée en suivant les amourettes de chacune et chacun, le tout avec un regard très souvent positif. Peu de drama dans Horimiya, on se concentre sur le positif, et même si les chagrins amoureux sont présents, ils servent surtout de piédestal pour rebondir vers de nouveaux espoirs. Je n’ai rien contre un peu de drama, mais ça fait aussi du bien de temps en temps de voir de belles histoires qui commencent et finissent bien ! Tout au long du récit, une comédie légère est présente. On ne fait pas des gags pour faire des gags toutefois et le sourire vient surtout de la complicité entre les personnages et de leurs discussions. Les choix artistiques sont de plus très soignés, on appréciera la palette colorée de personnages et l’utilisation intelligente des couleurs en général. Peu d’animation impressionnante, Horimiya n’a pas de personnage qui saute dans tous les sens, mais le tout est joliment emballé et bien ficelé.

Une très bonne comédie romantique donc, insistant plus sur le romantique que sur le comédie, qui ravira les fans du genre et pourrait en surprendre d’autres. Difficile en tout cas de ne pas se sentir proche de tous ces jeunes gens et de ne pas leur souhaiter le meilleur pour la suite de leur vie !

Ayaya :
Cette saison d’hiver 2021 était très attendue pour plusieurs anime. Tout d’abord la saison finale de Shingeki no Kyojin (on ne va pas se mentir), mais aussi pour une petite rom-com (abréviation de romance et comédie) dont le manga venait de se finir et qui avait fait un carton au Japon pendant des années. Après plus d’une décennie d’attente, des supplications de fans partout dans le monde, cette bande-dessinée avait enfin droit à son adaptation très attendue. Cette petite rom-com, c’est Horimiya, raccourci de Hori-san and Miyamura-kun.

Ayant été gavée dès mon plus jeune âge de shôjo cul-cul plan-plan où le mec/la fille un peu perdu(e) de l’école se met à avoir des sentiments pour la fille/le mec populaire, le synopsis m’a complètement dégoûtée au premier abord et je comptais passer complètement à côté. Mais heureusement, ce ne fut pas le cas.

Le pitch est simple. Nous avons tout d’abord Hori, une jeune fille ultra-populaire dans son école, sur qui tout le monde compte (même le président du conseil des élèves, c’est pour dire !) et que tout le monde adore. Et nous avons Miyamura, un garçon mis de côté et un peu bizarre qui a des cheveux longs (alors que c’est interdit par le règlement de l’école) et porte un blazer qu’il fasse -20° ou 35°. Ils se rencontrent un jour un peu par hasard et se mettent à se côtoyer, jusqu’à tomber amoureux. En lisant ça, on imagine bien le scénario pompeux et cliché, mais ce n’est que la face immergée de l’iceberg que nos deux personnages montrent dans leur sphère sociale. En réalité, Hori change du tout au tout dès qu’elle passe la porte de son lycée. Elle déteste le superflu et le surfait, s’attache les cheveux, s’habille confortablement, adore les films d’horreur et aime manger gras, très épicé et sucré. Mais elle est surtout le pilier de sa famille car sa mère enchaînant les petits boulots et son père étant toujours à l’étranger, il n’y a personne pour prendre soin de son petit frère. Elle est donc une parfaite petite ménagère qui nettoie, cuisine et… met des alarmes sur son téléphone pendant les heures de lycée pour ne pas oublier les heures de promo au supermarché du coin. Miyamura change du tout au tout lui aussi. Dès la sortie du lycée, il s’attache les cheveux et retire son blaser pour laisser son vrai physique apparaître. Musclé, tatoué et piercé, il est en réalité un très bel homme qui a fait le choix de ne plus vouloir se lier avec des gens de peur d’être brisé. Fils d’un couple de pâtissiers, il est quelqu’un de très créatif, aimable, sensible et bienveillant ce qui lui a valu plus d’une fois des problèmes. Leur histoire commence avec la découverte du secret de l’autre, accepté réciproquement avec une simplicité donnant l’impression que ce n’est rien, et la découverte de leurs sentiments, leurs émotions et leurs envies.

Horimiya est une rom-com tout ce qu’il y a de plus banal au début mais très vite, une chose interpelle : le rythme du récit. Nous n’avons pas 4 épisodes de doute où ils ne savent pas s’ils doivent se prendre la main, pas 10 épisodes pour qu’ils osent s’embrasser, pas 40 épisodes pour qu’ils se disent enfin “Je t’aime”. Beaucoup de gens n’ont pas apprécié ce point car nous n’avons pas réellement la possibilité de nous immiscer dans leur intimité en entier, mais bon sang, ce que cela fait du bien de voir une romance où les personnages savent ce qu’ils se veulent, qui osent, qui ne perdent pas leur temps à cause de scénaristes qui veulent faire traîner au maximum l’intrigue !

Les personnages sont aussi un énorme point fort de l’œuvre avec leur palette de caractère et leur développement très travaillé. Chaque personnage a un passé et un futur, un réel travail de fond qui développe un grand nombre de sous-thèmes comme l’amour à sens unique, le surpassement de soi, la bienveillance en toute circonstance, etc. Malgré tout cela, l’anime fait un bien fou car il nous montre toujours de l’ouverture d’esprit, de l’amour envers l’humain et une bienveillance presque aveugle. Il présente aussi une intrigue très rafraîchissante ou “simplicité” est le maître mot. Il n’y a pas de grande tirade, pas de gros drama, pas d’invraisemblable.

La réalisation est également une grosse surprise. Clockworks (The promised Neverland, Persona 5 The animation, etc.) étant aux machines, et vu leurs derniers échecs, il y avait beaucoup de craintes qui se retrouvent au final complètement infondées.
Le doublage est d’une qualité exceptionnelle grâce aux seiyus parfaitement choisis pour chaque personnage. L’animation est très fluide. La coloration marque avec ses couleurs pastels et chaudes qui servent aussi le sentiment de réconfort qu’apporte l’anime. L’OST est bonne. L’ensemble sert l’œuvre avec une grande aisance et arrive à s’adapter aux moments plus sombres sur lesquels un travail très particulier est réalisé avec des variations dans les OST et une coloration plus adaptée. L’ensemble amène une œuvre forte et fluide qui se regarde très facilement.

Horimiya n’est pas la rom-com du siècle, ni même de l’année, mais c’est une romance qui ne se veut pas compliquée ou malsaine et qui fait du bien. Un très bon anime à regarder quand on veut quelque chose de réconfortant et sans péripéties tordues ou interminables.