Exercice 4 : collaboration avec Space@yourService

Dans l’espace, personne ne vous entendra crier… ? mais les mots sont plus que de simples ondes sonores !
Faciles à transmettre, pourtant incroyablement puissantes ; ces suites de symboles, quoiqu’arbitraires, ont le pouvoir de résonner dans les esprits et de créer des mondes et des histoires incroyablement riches.

Dans le cadre d’une collaboration avec space@yourservice, nous vous  partagerons quelques bribes de texte en rapport avec l’espace, que nous vous inviterons à enrober de vos propres mots pour créer des histoires !
La seule consigne est de réutiliser des personnages de livres/films que vous avez lus/vus récemment. Frissonnant, dramatique, drôle, triste, brillant ou pathétique, c’est à vous de voir ; surprenez-nous !

Participer à l’exercice

Les textes & œuvres coup de cœur par: 

Introduction n°1 :

« Neo-Orion de Mission Control, confirmation bien reçue, nous envoyons l’équipe vous accueillir. Contents de vous revoir sur Terre ! »
Immobile. Il n’y a rien d’autre à faire durant cette longue minute qu’observer les voyants s’éteindre un à un et se réhabituer aux sensations du bas-monde. Des fourmis courent sous ma peau et mes muscles se languissent de l’apesanteur, comme des étudiants fantasmant leurs vacances au milieu des examens. J’étire mon visage d’un mince sourire. Je sais que je retrouverai vite les automatismes de la vie sur Terre. “Ma” vie, paraît-il.
J’entends, derrière moi, la plainte du tissu renforcé et le craquement des articulations caractéristique d’un étirement dans les règles de l’art. Quelques chocs également, inévitables dans notre espace réduit, mais qui ne semblent pas le décourager. Quelle hâte, camarade ! D’où te vient cette énergie qui te pousse à faire éclater, déjà, notre dernière bulle d’espace ?

Introduction n°2 : 

« Mais à quoi bon, je ne réussirai jamais à les convaincre ! ».
L’angoissante pensée était coriace et revenait à la charge comme un moustique un soir d’été. Secouant la tête pour tenter de la déloger du recoin de son esprit où elle s’était nichée, l’étudiante tira pour la troisième fois la chasse d’eau qui emporta les restes de son repas de la veille dans un mini typhon. Les mains tremblantes et le souffle court, elle releva vivement la tête et s’observa dans le miroir des toilettes du tribunal où elle s’était réfugiée.
« À quoi bon ? Mais tu n’as pas le choix, ma vieille. Tu dois les convaincre. »
Et en effet, elle le devait. Dans treize minutes exactement, la jeune prodige allait devoir expliquer devant la crème des membres de l’agence spatiale internationale – dont nombre comptaient parmi ses héros d’enfance – pourquoi dans neuf jours, vingt heures et dix-huit minutes, la Terre serait anéantie par une monstrueuse météorite. Qui n’apparaissait dans aucun radar. La jeune étudiante ricana intérieurement. « Pourquoi croiraient-ils une gamine de quinze ans sortie du fin fond de la cambrousse ? ». La réponse était douloureusement évidente. Ils ne la croiraient pas. Doucement, elle vida l’air de ses poumons dans un souffle, ferma les yeux une minute, puis les rouvrit brusquement. « Mais je n’ai pas le choix », expliqua-t-elle à son reflet d’un air résigné. Il était temps.