Recherche d’un traitement contre la maladie de Parkinson dans les venins animaux

Trouver une thérapie contre la maladie de Parkinson est un défi majeur. L’approche proposée par cette équipe vise à explorer le potentiel thérapeutique de certaines classes de composés actifs extraits des venins de vipères et de scorpions pour le traitement de la maladie de Parkinson. Le projet s’appuie sur les compétences très pointues des partenaires et démontre parfaitement les multiples bénéfices de la recherche collaborative Sud-Nord promue par EXAF.

Mots-clés : Maladie de Parkinson, Synucléinopathies, Alpha-synucléine, Venins animaux, Découverte de médicaments

Ines El Bini Dhouib

Ines El Bini Dhouib est actuellement professeure assistante en physiologie à l’Institut Pasteur de Tunisie depuis 2017. Elle a obtenu son doctorat en sciences biologiques à la faculté des sciences de Tunis (Tunisie) en 2015 et sa licence et son master en sciences biologiques à l’Institut de biotechnologie de Monastir (Tunisie) en 2007.

En plus de ses activités de recherche, elle enseigne la neurophysiologie et les neurosciences dans plusieurs programmes nationaux et internationaux de bachelor et de master. Depuis 2014, Ines El Bini a publié plus de 28 articles dans des revues à comité de lecture et fait plus de 20 présentations orales dans des congrès scientifiques nationaux et internationaux.

Hilal Lashuel

Hilal Lashuel est professeur associé en sciences de la vie et directeur du laboratoire de biologie moléculaire et chimique de la neurodégénérescence au Brain Mind Institute, EPFL. En plus de son poste à l’EPFL, Hilal Lashuel a été professeur associé invité au département de neurologie et de sciences neurologiques de l’Université de Stanford (2012-2013) et a été directeur exécutif de l’Institut de recherche biomédicale du Qatar (QBRI) de 2014 à 2016.

Il est également le fondateur et le Directeur scientifique de ND BioSciences SA, une société de biotechnologie qui développe des technologies et des solutions innovantes pour accélérer le diagnostic et le développement de thérapies précoces pour les maladies neurodégénératives.

Résumé

La maladie de Parkinson (MP) est le deuxième trouble neurodégénératif le plus répandu dont le traitement actuel est inefficace. Cette pathologie est induite non seulement par la perte de neurones dopaminergiques dans des régions spécifiques du cerveau, mais aussi par sa propagation à d’autres régions cérébrales. La MP est caractérisée, essentiellement, par l’accumulation de dépôts d’agrégats protéiniques, composés par la protéine alpha-synucléine (α-syn), dans le cerveau.

En effet, plusieurs travaux ont montré que l’agrégation de l’α-syn et sa propagation de cellule à cellule dans le cerveau jouent un rôle central dans l’initiation et la progression de la MP comme pour d’autres maladies neurodégénératives connues sous le nom de synucléinopathies. D’autre part, les agrégats de l’α-syn sont toxiques et se lient aux récepteurs cellulaires de surface tels que les intégrines, les métalloprotéases matricielles ou les canaux ioniques sur le neurone et/ou la microglie, conduisant à une neuroinflammation chronique et à des lésions neuronales.

En conséquence, nous émettons l’hypothèse que les ligands spécifiques d’intégrines, de métalloprotéases matricielles et/ou de canaux ioniques pourraient avoir un effet thérapeutique dans la MP. Dans ce projet, nous visons à exploiter une plateforme, intégrant des modèles précliniques validés et des tests de découverte de médicaments, développée dans le laboratoire de Lashuel afin de cribler, identifier et valider des molécules anti-MP à partir du venin de scorpions et de vipères ; et d’évaluer leur potentiel thérapeutique pour le traitement de la MP et d’autres synucléinopathies.