Tristan Liardon

Tristan Liardon

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Etudiant en génie civil

Cette semaine ENAC m’a permis d’observer que l’interdisciplinarité est perçue et vécue de différentes manières par les étudiants, avec notamment deux types de comportements: un comportement inclusif et un comportement exclusif. Dans ce dernier cas, les étudiants cherchent à montrer leur appartenance à une discipline et se positionnent comme ses représentants. Ils se cantonnent donc aux limites de cette dernière. Par exemple, un étudiant en génie civil expliquera les grandes lignes de son domaine et s’attachera à vérifier la viabilité mécanique des idées des étudiants en architecture. Elle correspond fortement à ce que j’ai pu observer en stages ou lors de discussions avec des architectes et des ingénieurs.

Lorsque les étudiants adoptaient une attitude plus inclusive, la frontière entre les disciplines devenait plus floue. Les étudiants semblaient s’impliquer dans les discussions en dehors de leur discipline d’origine, bien qu’après deux ans de cours, un état d’esprit différent soit évidemment déjà visible. Lors des présentations, ces personnes-là ne portaient pas spécifiquement l’étiquette de leur section. Il vaut donc la peine de se demander: «Suis-je l’ingénieur en environnement du groupe de travail ou est-ce que ce n’est qu’une certaine couleur que j’apporte?»

J’ai personnellement beaucoup apprécié cette semaine ENAC, même si mon groupe de travail de quatre personnes ne comportait pas d’étudiant en environnement. Ayant commencé en architecture avant d’opter pour le génie civil, après beaucoup d’hésitation pour la section des SIE, j’ai été évidemment un peu frustré de ne pas pouvoir rencontrer ces ingénieurs. Mais c’était déjà en soi un grand pas vers une meilleure compréhension de l’autre et, surtout, de l’indispensabilité de chacun pour garantir un travail de qualité qui bénéficie à tous. En effet, les propos parfois très négatifs envers les deux autres disciplines avant les Semaines ENAC me semblent maintenant être souvent plus nuancés! Et aucune des trois sections de l’ENAC n’a de raison d’être si les personnes qui y appartiennent ne travaillent pas dans une direction commune. On ne fait pas un bâtiment, un pont ou un barrage pour soi, mais pour la société.