DÆNCITY, atelier réflexif, dessin de Léo Perrin-Livenais
Le chercheur EPFL Sascha Nick et la danseuse, performeuse et coordinatrice artistique du Performance Lighthouse Simona Ferrar, ont animé un atelier réflexif pendant les quatre jours de la résidence, d’une durée de 90 minutes par jour.
L’objectif de l’atelier était de stimuler des réflexions sur la pertinence d’activer de tels projets artistiques dans un contexte comme celui de l’EPFL, et de recueillir les impressions et les questionnements des étudiant·es sur leur vécu.
Les questions suivantes ont structuré l’atelier :
• Pourquoi suis-je ici ?
• Que me fait découvrir l’expérience DÆNCITY sur moi-même?
• Que m’apporte l’expérience DÆNCITY dans ma vie d’étudiant·e et/ou pour mes aspirations professionnelles?
• Quelle influence l’expérience DÆNCITY a-t-elle sur comment je me perçois dans le monde et en rapport aux autres?
• Qu’est-ce que je voudrais faire maintenant? Y a-t-il un projet que j’aurais envie d’entreprendre que je n’aurais pas osé imaginer avant cette résidence? Comment traduire l’expérience en quelque chose d’activable pour la société?
Une expression performative est également née de cet atelier, présentée lors des performances publiques qui ont suivi la résidence.
Retour sur l’atelier parSascha Nick, encadrant EPFL :
En résumé des réflexions, les ateliers ont révélé à quel point le corps pouvait devenir un vecteur puissant de rencontre, de compréhension et d’authenticité. Le mouvement offrait un langage direct, instinctif, qui permettait à chacun·e de se relier aux autres sans masque ni attente de performance.
L’espace réflexif a aussi permis une mise à distance critique du quotidien. Beaucoup ont exprimé une forme de soulagement à sortir temporairement du rythme productiviste imposé par la société et l’université. Ce ralentissement corporel et collectif ouvrait la voie à des questions plus larges sur la manière dont nos besoins sont satisfaits, ou non, dans nos vies modernes : besoin de contact, d’écoute, de création partagée. Certain·es ont mis en lumière un décalage entre les satisfactions immatérielles vécues ici (jeu, présence, solidarité) et les habitudes à consommer ou à performer.
Un moment fort de l’un des ateliers était le partage d’objets personnels, choisis par les participant·es comme significatifs : carnets, blouses, jeux ou photos – révélant des aperçus de leur identité, intérêts, valeurs, ou rapport au monde.
Enfin, les discussions ont mis en évidence la force et les limites du collectif. Si le groupe soutient, stimule, inspire, il peut aussi fatiguer, voire créer une pression implicite. Le cadre bienveillant a rendu possible l’expression des vulnérabilités, tout en confrontant chacun·e à ses propres mécanismes de protection. Beaucoup ont découvert qu’ils pouvaient oser davantage, tout en apprenant à poser leurs limites. Une question centrale a émergé : comment préserver cette liberté d’être et cette qualité de lien en dehors du cadre sécurisé de la résidence ? Une invitation à réinventer, ailleurs, des espaces où la liberté, l’écoute et le corps aient pleinement leur place.