Vertical Urban Factory

24 mars – 9 mai 2015


CONFÉRENCE :

23 mars 2015
Conférence inaugurale
Nina Rappaport
critique d’architecture, New York
Introduction :
Antoine Vialle, architecte, LAMU


Vertical Urban Factory – L’usine urbaine verticale

L’architecture de la production industrielle hier, aujourd’hui et demain.

Organisée par l’historienne et critique de l’architecture new-yorkaise Nina Rappaport, l’exposition présente les méthodes innovantes de conception architecturale, d’ingénierie structurale et de mise en oeuvre appliquées dans des bâtiments industriels emblématiques du début du XXe siècle et d’aujourd’hui. Réponse opportune aux économies chancelantes des nations post-industrielles, cette exposition s’articule sur deux questions centrales : peut-on à nouveau construire des usines offrant des solutions durables adaptées aux villes autonomes de demain ? Et, à l’heure où le secteur manufacturier déploie des procédés propres et produit à plus petite échelle, comment penser la ville pour intégrer de nouvelles usines à son tissu ?
Les usines, qui jouèrent un rôle catalyseur dans le développement des cités ouvrières et des villes industrielles de la fin du XIXe et du début du XXe, sont aujourd’hui associées à la pollution et aux friches industrielles et ont, de ce fait, été ignorées en tant que concept urbain. Or, comme en témoigne cette exposition, les usines construites à la verticale dans les villes ont repoussé les limites de l’inventivité architecturale. Il n’est qu’à songer à des réalisations pas si anciennes, telles le parc industriel Ford de Highland Park, qui inaugura la première chaîne automatisée assemblant une Model T en une minute, l’usine Van Nelle de Rotterdam, exemple le plus accompli d’architecture industrielle moderne, ou encore la Toni Molkerei de Zurich. Ces réalisations et bien d’autres furent en leur temps des agents essentiels d’innovation et de changement. Bien que les usines et les manufactures aient perdu cette aura, d’un bout à l’autre du monde, les industriels et leurs architectes manifestent aujourd’hui un regain d’intérêt pour le potentiel architectural de ce type d’édifices fonctionnels.
Les usines contemporaines, telles l’usine de recyclage de Madrid, l’usine transparente de Volkswagen à Dresde, la Breathing Factory d’Osaka, au Japon, et le bâtiment du complexe artisanal Nœrd à Zurich-Oerlikon, relèvent les défis écologiques et économiques en construisant en hauteur, en mettant en œuvre un design exigeant et des technologies de pointe, en ouvrant le regard sur les ateliers et en privilégiant l’insertion dans l’environnement urbain.
Alors que l’usine multinationale est devenue synonyme de produits bon marché et de dégradation des conditions de travail, on assiste actuellement à un retour vers une production locale transparente fondée sur de nouvelles technologies et adaptée à de nombreux secteurs, depuis l’agro-alimentaire au high-tech, en passant par le prêt-à-porter et l’ameublement. Au cœur des villes, des fabriques plus petites, plus légères et plus propres contribuent à la revitalisation de quartiers et d’infrastructures industrielles. Si les industriels et les urbanistes revisitent le potentiel des usines construites à la verticales et, du même coup, de la densification du bâti urbain et de la mixité des usages des bâtiments résidentiels et industriels, cela permettrait en retour de réinvestir dans les cycles de production, de consommation et de recyclage et de renforcer cette boucle locale afin de définir une approche durable de l’espace urbain.
Cette exposition retrace les apports novateurs du mouvement Moderne et met en lumière le potentiel de changement des usines urbaines de demain, qui posent aux urbanistes le défi passionnant de l’intégration programmatique des infrastructures. L’accrochage est enrichi de photographies, dessins et schémas d’architecture industrielle, et d’une chronologie complète replaçant en contexte l’évolution de la production industrielle, des technologies et de l’architecture. La présentation a été conçue par l’architecte Michael Tower du Studio Tractor, avec une conception graphique de Sarah Gephart de l’agence MGMT Design. Des films d’Eric Breitbart sur les usines contemporaines et historiques et les nouveaux modèles et schémas architecturaux apportent un éclairage complémentaire sur les composants phares de ces réalisations.
Inaugurée à New York, l’exposition a été présentée au Musée d’art contemporain de Detroit, au Design Exchange de Toronto, puis, sous forme condensée, au Musée d’architecture de Londres à King’s Cross. Elle est accompagnée d’un livre de Nina Rappaport publié aux éditions Actar (480 pages).


Vues de l’exposition


Exposition soutenue par

et
Chilwich
Velux
Consulat d’Espagne, New York
Consulat de France, New York
Consulat de Suissse, New York
Elise Jaffe + Jeffrey Brown
Paragon Paint
Turner Construction
Israel Berger Architects
Santiago Calatrava Architects